D'ailleurs, depuis des mois, les territoires occupés sont (presque) parfaitement calmes ; dans la région de Gaza, on lève le couvre-feu.

La joie qui entoure ce 25e anniversaire n'est pas exempte d'inquiétudes. Dès la fin 1972, peu après la réélection de Nixon, certains commentateurs redoutent un durcissement de Washington. Nixon, en effet, disent-ils en substance, ne pouvant pas solliciter un troisième mandat, va tenter d'équilibrer davantage la politique américaine au Proche-Orient, puisqu'il n'a plus à ménager des électeurs juifs américains. On parle en même temps d'un lobby du pétrole qui essaie de pousser Nixon à adopter une politique pro-arabe. Tous les responsables de Jérusalem vont donc se succéder à Washington, à commencer par Mme Meir, et rapidement revenir parfaitement rassurés. Nixon, qui, rappelons-le, donne sept fois plus que Johnson à Israël, accepte d'envoyer de nouveaux Phantom à Israël et redit que les États-Unis soutiendront l'État juif quoi qu'il arrive.

Isolement

Mais en même temps jamais Israël ne semble avoir été aussi seul. Une tournée en Afrique du roi Fayçal d'Arabie Saoudite ainsi que des générosités de la Libye entraînent une majorité de pays africains à rompre leurs relations diplomatiques avec Israël.

En Europe occidentale, certains pays nuancent leurs positions, à commencer par la Grande-Bretagne, bien que Londres continue à vendre des armes à Israël. Même si le chancelier Willy Brandt vient en Israël en juin 1973, c'est la visite qu'effectue, le mois précédent, son ministre des Affaires étrangères Walter Sheel au Caire, à Amman et à Beyrouth, qui semble peser plus directement sur la politique de Bonn. Quant à l'Italie, elle hésite. Le voyage de Mme Meir à Rome et surtout sa rencontre avec Paul VI et l'exploitation qu'on a tenté d'en faire en Israël ont créé un malaise.

Japon

Tokyo. 104 660 000. 284. 1,1 %.
Économie. PNB (70) 1 911. Production (70) : G 189 + A *125 + I 258. Énerg. (*70) : 3 210. C.E. (70) : 10 %.
Transports. (*70) : 288 133 M pass./km, 62 652 M t/km. (*70) : 8 779 000 + 8 706 000.  : 30 509 000 tjb. (*70) : 16 430 650 000 pass./km.
Information. (70) : 168 quotidiens ; tirage global : 53 023 000. (68) : *25 742 000. (70) : *22 658 000. (70) :1 463 000 fauteuils ; fréquentation : 253 M. (70) : 26 233 000.
Santé. (69) : 113 857. Mté inf. (70) : 13.
Éducation. (69). Prim. : 9 403 193. Sec. et techn. : 9 233 147. Sup. : 1 631 319.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1947. Souverain : Hiro-Hito ; succède à son père Yoshi-Hito en 1926. Premier ministre : Kakuei Tanaka ; réélu le 22 décembre 1972.

Élections

Élu le 5 juillet 1972 président du parti libéral-démocrate, en remplacement d'E. Sato démissionnaire, K. Tanaka lui succède également, le lendemain, dans la charge de Premier ministre.

Moins de six mois après son accession au pouvoir, K. Tanaka, soucieux en particulier de consolider sa position de Premier ministre et de la légitimer, dissout la Chambre basse (Chambre des représentants). Avec un an d'avance, les élections législatives se déroulent le 10 décembre 1972.

Une perte de 17 sièges n'entame pas la position majoritaire du parti libéral-démocrate (tendance nettement conservatrice), au pouvoir depuis un quart de siècle ; les 46 % des suffrages qu'il recueille lui assurent 271 représentants sur 491. La progression spectaculaire de la gauche marque malgré tout ces élections : le parti socialiste gagne 28 sièges (avec 20 % des voix) et les communistes 24 sièges (plus de 10 % des voix). Toutefois l'union de la droite ne s'en trouve pas sérieusement menacée.

Réconciliation

Pour le gouvernement, ces résultats sont avant tout considérés comme une approbation de sa politique de réconciliation avec la puissante voisine : la Chine. Amorcée par le gouvernement Sato au début de septembre 1972, le rideau se lève avec la visite d'une délégation officielle japonaise à Pékin. C'est la première prise de contact au niveau gouvernemental depuis 1949. Elle aboutit à la visite de K. Tanaka en Chine populaire. Du 25 au 30 septembre 1972, le Premier japonais rencontre les dirigeants chinois. Son entrevue avec Mao marque l'intérêt que la Chine elle-même accorde à cette réconciliation.