Après l'explosion du 14 août — qui devait être suivie d'au moins un nouvel essai en septembre 1971 —, le Pérou, qui est un acheteur important d'armements français et qui attendait un prêt de Paris, a menacé en termes très énergiques de rompre ses relations diplomatiques avec la France si les expériences en cours n'étaient pas immédiatement abandonnées. En avril 1972, le Pérou obtenait de la France une aide financière de 300 millions de francs.

Le 12 juin, la conférence de Stockholm condamne les essais nucléaires français. Paris n'en tient pas compte et fait deux tirs de faible puissance, les 25 et 30 juin 1972, sur l'atoll de Mururoa.

États-Unis

La part du budget militaire dans l'ensemble des dépenses fédérales est sensiblement constante d'une année à l'autre, soit 32 % environ, avec un montant global de 78 300 millions de dollars (l'équivalent de 391 000 millions de francs pour 1972). Les effectifs doivent diminuer de 34 000 hommes d'ici à juin 1973. Les forces stratégiques seront maintenues pour l'essentiel à leur niveau actuel avec 1 054 missiles balistiques sol-sol, 645 missiles mer-sol et 511 bombardiers lourds. Il est prévu, en outre, de continuer le déploiement du système Sauvegarde de missiles antimissiles, de lancer la construction d'un nouveau bombardier stratégique (le B-1), et surtout d'entreprendre la mise en chantier de sous-marins à propulsion nucléaire qui pourront lancer, en plongée, vingt-quatre missiles de portée intercontinentale.

Union soviétique

L'activité de la marine de guerre soviétique a été particulièrement soutenue en 1971, la Méditerranée étant son théâtre d'action privilégié. Le potentiel de l'escadre soviétique en Méditerranée a été renforcé et les bâtiments — dont certains ont croisé jusqu'au nord de la Corse — se sont attachés à suivre les unités de l'OTAN et à surveiller les exercices alliés. En mer de Norvège et en mer du Nord, la présence de la flotte soviétique a été constante.