L'assassinat, en février, à Fort-Lamy, de deux coopérants — un médecin et un vétérinaire français — provoque une vive émotion.

En février, le président François Tombalbaye a fait adhérer son pays aux États-Unis de l'Afrique centrale, devenus dès avril l'Union des États de l'Afrique centrale.

Togo

1 680 000. 29. 2,7 %. Consomm. énergie (*65) : 41 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 73 M pass./km, 7 M t/km. Parc autos (*65) : 500 + 400.
Information. Journaux (64) ; 1 quotidien ; tirage : 10 000. Récepteurs radio : *30 000. Cinéma (64) : 2 salles, fréquentation : 300 000. Postes téléphone : 3 073.
Santé. 45 médecins.
Éducation. Prim. : 155 880. Sec. et techn. : 13 128. Sup. : 30.
Institutions. Indépendance le 27 avril 1960. République (30 août 1956). Président de la République et chef du gouvernement : général Eyadema, auteur du coup d'État du 13 janvier 1967, qui renverse le président Grunitzky. Constitution de 1963 suspendue. Assemblée dissoute. Le gouvernement exerce l'ensemble des pouvoirs.

Tunisie

4 470 000. 27. 1,2 %. Consomm. énergie (*65) : 200 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 479 M pass./km, 1 237 M t/km. Parc autos (*65) : 51 200 + 32 200. Aviat. civ. (*65) : 110 335 000 pass./km.
Information. Journaux : 5 quotidiens ; tirage global : 81 000. Récepteurs radio (64) : *300 000. Téléviseurs : 4 000. Cinéma : 128 salles ; fréquentation (60) : 6,6 M. Postes téléphone : 50 383.
Santé (63). 449 médecins.
Éducation. Prim. : 734 316. Sec. et techn. : 37 658. Sup. : 4 629.
Institutions. État indépendant le 20 mars 1956. République proclamée le 25 juillet 1957. Constitution de 1959 ; régime présidentiel. Président de la République et chef de l'exécutif : Habib Bourguiba, réélu le 8 novembre 1964.

Bourguiba accentue l'« ouverture » vers l'Occident

Le président Bourguiba poursuit son action pour donner à son pays de plus solides assises internationales. En août 1967, au moment de l'apogée de la vague antiaméricaine dans les pays arabes, il fait des déclarations favorables aux États-Unis. Le 23, il dénonce « l'expansionnisme chinois » et rend hommage aux États-Unis « pour les grands sacrifices qu'ils consentent en faveur de la paix au Viêt-nam ».

Les relations avec Paris

Ces prises de position suscitent des remous dans le monde arabe et des critiques dans certains milieux en Tunisie. Elles contribuent à envenimer les rapports sino-tunisiens : le 26 septembre, Pékin ferme son ambassade à Tunis. En mai 1968, le président Bourguiba se rend en visite officielle à Washington. Auparavant, le chef de l'État tunisien obtient, lors d'un séjour à Ottawa, que le Canada double son aide économique, qui passe de 1,8 à 3,5 millions de dollars pour 1968-69.

En outre, des négociations permettent de rétablir, dans une large mesure, les « relations privilégiées » entre la Tunisie et la France. Une commission mixte est créée afin de régler les problèmes pendants. En janvier, une convention est signée pour l'extension du réseau tunisien de la télévision. En avril, plusieurs protocoles sont signés concernant l'octroi d'un prêt et de crédits français, garantis par l'État, en vue d'achat de matériel et du financement de plusieurs projets d'infrastructure. La conclusion d'un nouvel accord commercial (le dernier ayant été dénoncé par la France en 1964, après la nationalisation des terres des colons) est envisagée.

Difficultés avec le monde arabe

L'ouverture sur l'Occident ne favorise pas le rapprochement intervenu entre la Tunisie et ses partenaires arabes lors de la guerre israélo-arabe de juin 1967. D'ailleurs, les conceptions de Bourguiba concernant le règlement du problème palestinien demeurent inchangées. Certes, il salue comme « un progrès » les résolutions adoptées en septembre à la conférence de Khartoum — à laquelle il n'assistait pas —, mais il estime toujours que la position arabe n'est « pas réaliste ». Il rejette sur ses pairs la responsabilité des votes négatifs intervenus aux Nations unies et leur reproche de « ne pas tenir compte du fait qu'Israël a été reconnu par la majorité des pays » membres de l'ONU. En mai 1968, dans un discours devant l'Assemblée générale, il propose un plan en trois points pour la mise en application de la résolution du Conseil de sécurité du 22 novembre. Le principal objectif de ce plan est la restitution aux pays arabes, contre des garanties, des territoires occupés par Israël.