Le président Nasser — dans une interview retentissante accordée, en mars, au magazine Look — reconnaît publiquement que les États-Unis n'ont pas fourni aux Israéliens une couverture aérienne lors de la guerre de juin. Il a reçu, entre-temps, plusieurs émissaires officieux de Washington et a même échangé une correspondance courtoise avec le président Johnson.

En neutralisant ses adversaires de l'étranger et de l'intérieur, tout en bénéficiant de l'aide accrue de puissances amies, le président Nasser a réussi à assurer la survie de son régime. Cependant, son maintien au pouvoir dépend de sa capacité à régler son conflit avec Israël dans des conditions suffisamment honorables pour ne pas perdre la face, et dans un délai assez court pour lui permettre d'assainir durablement la situation économique et politique.

République centrafricaine

1 437 000. 2. 2,2 %. Consomm. énergie (*65) : 38 kg e.c.
Transports. Parc autos (*65) : 3 600 + 5 900.
Information. Journaux (62) : 1 quotidien ; tirage : *400. Récepteurs radio : *30 000. Cinéma : 2 salles ; fréquentation : 500 000. Postes téléphone : 2 838.
Santé (61). 37 médecins.
Éducation (64). Prim. : 119 565. Sec. et techn. : 4 492.
Institutions. État indépendant le 13 août 1960. République (1er décembre 1958). Président de la République et chef du gouvernement : général Jean-Bedel Bokassa, auteur du coup d'État du 1er janvier 1966 qui renverse le président David Dacko. Constitution de 1959 abrogée Assemblée dissoute. Le gouvernement exerce l'ensemble des pouvoirs. Parti unique : Mouvement d'évolution sociale d'Afrique noire (MESAN).

Le président Jean-Bedel Bokassa, promu au grade de général de brigade en novembre 1967, doit faire face à une sérieuse tension interne. C'est quelques jours avant cette promotion que le président centrafricain obtient précisément du gouvernement français, conformément aux accords de défense franco-centrafricains, l'envoi à Bangui d'un détachement de parachutistes prélevé en France sur les effectifs de la 11e division.

La mise en exploitation de gisements d'uranium, l'inauguration en mars 1968 d'un complexe textile à Bangui ne laissent pas mal augurer de l'évolution économique de la République centrafricaine au sein de l'Union douanière de l'Afrique centrale. Cependant, le général Bokassa a, dès février, donné l'adhésion de son pays aux États-Unis d'Afrique centrale, rebaptisés Union de l'Afrique centrale — ce groupement comprend, aux côtés de la République centrafricaine, le Tchad et le Congo-Kinshasa —, portant ainsi un coup très grave à la pérennité de l'UDEAC.

République sud-africaine

18 298 000. 15. 2,4 %. Consomm. énergie (*65) : 2 716 kg e.c.
Transports. Rail (*65) : 42 733 M t/km. Parc autos (*65) : 1 117 000 + 291 000. Mar. march. : 309 000 tjb. Aviat. civ. (*65) : 1 159 267 000 pass./km.
Information. Journaux (61) : 2 quotidiens ; tirage global : 912 000. Récepteurs radio : 2 600 000. Postes téléphone : 1 198 421.
Santé (63). 8 968 médecins.
Éducation (60). Prim. et sec. : 2 632 442. Techn. : 60 782. Sup. (65) : 53 849.
Institutions. État indépendant le 31 mai 1910. République proclamée le 31 mai 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Jim Fouché, élu le 19 février 1968 ; succède à Theophilius Donges, décédé. Premier ministre : Balthazar Johannes Vorster.

Les dirigeants de Pretoria bénéficient d'une situation économique favorable, qui s'explique par l'accroissement des investissements étrangers, l'extension des ventes d'or due à la forte demande mondiale, et les conséquences de la fermeture du canal de Suez depuis la guerre des six jours (de mai 1966 à décembre 1967, plus de 2 000 navires de toutes nationalités ont été déroutés par le cap de Bonne-Espérance).

D'autre part, les travaux des médecins sud-africains sur la greffe du cœur contribuent à faire connaître dans le monde l'ancienne possession britannique.

La République sud-africaine, cependant, reste la patrie de l'apartheid et se trouve, de ce fait, en butte à l'hostilité permanente des États du tiers monde, particulièrement de ceux d'Afrique. Dans toutes les organisations internationales sans exception, les escarmouches sont incessantes contre la République sud-africaine. C'est non seulement l'apartheid, mais aussi la politique de Pretoria au Sud-Ouest africain qui est mise en accusation. La préparation même des jeux Olympiques de Mexico est l'occasion de longues controverses, qui s'achèvent par l'exclusion des Sud-Africains de la grande rencontre sportive.

Renforcement de la ségrégation

C'est, en fait, surtout avec la Rhodésie et le Portugal que l'Afrique du Sud renforce ses liens. C'est ainsi que la police sud-africaine participe en août, aux côtés des forces rhodésiennes, aux combats engagés contre des éléments rebelles venus de Zambie. Et lorsque de nouveaux combats ont lieu dans la vallée du Zambèze, en avril 1968, une alliance militaire tacite est établie entre Pretoria et Salisbury.