Journal de l'année Édition 1967 1967Éd. 1967

Mais il est vrai que, compte tenu de son revenu national, la France cotise encore deux fois plus que les États-Unis ou la République fédérale allemande pour l'aide aux pays en voie de développement. À elle seule, la France fournit 50 % des effectifs mondiaux en assistants techniques, soit trois fois plus que les États-Unis.

Dans le domaine de l'assistance administrative, on constate un certain dégagement français dicté par le souci d'africaniser et de malgachiser la fonction publique. En revanche, le nombre des enseignants n'a cessé de s'accroître, passant de 4 704 en octobre 1963 à 5 087 en octobre 1964, 5 551 en octobre 1965 et 5 897 en octobre 1966.

Les enseignants

Les priorités de l'aide à l'enseignement se sont sensiblement modifiées. On a fait admettre la nécessité de ralentir l'expansion du primaire, l'alphabétisation des adultes compensant cette restriction. Quant à l'enseignement secondaire, l'idée a été acceptée qu'il fallait régler son volume non plus en fonction des effectifs du primaire, mais à partir des perspectives et emplois de cadres découlant des plans de développement.

On s'est soucié de former des enseignants et des cadres universitaires de qualité. Avant ces dernières années, en effet, on s'était surtout préoccupé de trouver des maîtres en nombre suffisant, mais leur manque de qualification et la surcharge des classes avaient entraîné une dégradation de l'enseignement primaire. Un effort accru a également été entrepris pour adapter les programmes aux réalités africaines.

Dans le domaine de l'enseignement primaire, des progrès importants ont été réalisés. La presque totalité des maîtres du primaire sont aujourd'hui des Africains. Des conseillers pédagogiques français, cependant, devront encore, pendant de longues années, épauler les nouveaux maîtres.

Il n'en va pas de même dans le secondaire. La longueur des études a freiné, jusqu'à présent, le recrutement africain. Les professeurs d'enseignement secondaire natifs de l'Afrique noire ou de Madagascar sont actuellement 1 500. Leur nombre est insuffisant quand on apprend que l'enseignement en Afrique doit être renforcé du concours de 4 643 professeurs français. Ces professeurs, comme les médecins, sont plus nombreux en Afrique qu'ils ne l'étaient il y a deux ans. On en compte 200 de plus.

La formation agricole

L'aide à la production agricole a été intensifiée grâce à diverses mesures, notamment la création de l'Association française des volontaires du progrès. À la fin de 1966, cet organisme comptait environ 400 membres, répartis dans les pays suivants : Gabon (90), Côte-d'Ivoire (75), Niger (52), République centrafricaine (45), Tchad (45), Dahomey (45).

L'aide française à l'ensemble de la formation agricole s'exprime de plusieurs autres façons. Des bourses d'études sont accordées (130 en 1966) par le Fonds d'aide et de coopération (FAC) aux Africains et aux Malgaches dans des établissements de France.

La France accorde à l'Afrique une aide en matériel et en professeurs. 58 professeurs d'enseignement général et 91 techniciens agricoles français ont enseigné, en 1966, dans des établissements africains.

Une nouvelle expérience a commencé : le Bureau pour le développement de la production agricole (BDPA) a été chargé d'assurer la prospection et la préparation des cadres de l'enseignement secondaire agricole. Les succès obtenus par cette société française d'État, tant en Afrique qu'en Amérique latine et dans le Sud-Est asiatique, ont incité Paris à prendre cette mesure.

L'assistance médicale

Un troisième secteur dans lequel l'aide française est en extension est celui de l'assistance médicale. En 1966, la France a envoyé en Afrique noire 612 médecins et 68 pharmaciens et chirurgiens-dentistes, contre 561 médecins et 53 pharmaciens en 1964. La relève commence pourtant à s'effectuer, mais au niveau des petits emplois. Des emplois para-médicaux de qualification courante (infirmiers, sages-femmes, personnel administratif) sont maintenant tenus par des Africains.

Mais l'assistance technique en personnel ne constitue qu'un élément de l'aide fournie par la France. Une aide en matière d'investissement et de fonctionnement est fournie par le FAC. Au cours des années 1964-65, l'accent a été mis sur la fourniture de médicaments et d'équipement.