La mise en place des Collèges d'enseignement secondaire et les modifications éventuelles à apporter à leur conception actuelle, les problèmes posés par la prolongation de la scolarité obligatoire, l'orientation dans les nouvelles sections du second cycle de l'enseignement secondaire, le bouleversement des études supérieures en lettres et en sciences ont été autant de sujets de débats et de questions anxieuses. Dans tous ces domaines, toutefois, il s'agissait de réactions à des dispositions déjà prises par le ministère, pour les contester radicalement ou demander des précisions ou des aménagements.

Recyclage des maîtres

Un autre problème important fut largement évoqué, sur lequel la politique du ministère n'a pas été jusqu'à présent clairement définie : celui de la formation des maîtres, à tous les niveaux d'enseignement.

L'idée que les études théoriques ne suffisent pas pour préparer les enseignants à leur tâche, mais qu'il faut y adjoindre une solide formation pédagogique, a été exprimée de façon plus ou moins vive par les associations de parents et par les organisations professionnelles d'enseignants.

Certains mouvements ont joué à cet égard un rôle de pilote, comme les Cercles de recherche et d'action pédagogiques, qui groupent des professeurs de lycée, ou le Syndicat général de l'éducation nationale (CFDT). Cette formation particulière aux enseignants devrait être axée à la fois sur les mécanismes d'apprentissage propres à chaque discipline, sur une initiation aux sciences et aux techniques de l'éducation (enseignement programmé, audio-visuel, docimologie...) et sur la psychopédagogie (psychologie de l'enfant, dynamique des groupes...).

Elle suppose d'autre part — idée maintenant admise par les organisations d'enseignants — que les maîtres suivent périodiquement des stages de recyclage.

Les opinions diffèrent

Cette revendication d'une formation pédagogique est liée au problème de la recherche dans le domaine des sciences de l'éducation, très en retard en France.

C'est pourquoi, aussi bien le Syndicat national de l'enseignement secondaire (FEN) que la Fédération des associations de parents d'élèves, par exemple, ont demandé que des crédits importants et la création d'institutions appropriées permettent de développer ce secteur de la recherche.

Si toutes les organisations syndicales sont d'accord pour reconnaître que la durée de la formation des instituteurs (un an, exceptionnellement deux) devrait être augmentée, les opinions divergent au sein même du Syndicat national des instituteurs sur la politique à adopter pour organiser cette formation.

La direction du SNI voudrait qu'elle ait lieu dans les écoles normales départementales, selon la formule actuelle. L'opposition interne du syndicat préconise que les futurs maîtres suivent le premier cycle d'études en facultés et passent le DUEL ou le DUES, la formation pédagogique venant ensuite.

Le Syndicat national de l'enseignement supérieur (FEN) est favorable à ce principe, s'il est organisé un enseignement particulier pour les élèves instituteurs, les sections actuelles du premier cycle des facultés étant selon lui trop spécialisées pour leur être utiles. Le Syndicat général de l'éducation nationale (CFDT) enfin, pencherait pour la transformation des écoles normales en centres de formation académiques, avec un recrutement après le baccalauréat et non plus en seconde.

Les assistants contractuels

La formation des professeurs de lycée provoque également des remous. La plupart des syndicats sont hostiles à la distinction introduite par la réforme entre la licence et la maîtrise, notamment en sciences. Ils demandent que tous les futurs professeurs soient titulaires de maîtrises d'enseignement, c'est-à-dire qu'ils aient quatre années de formation théorique au lieu de trois.

Les syndicats ont mené, d'autre part, une vive campagne pour maintenir à trois années la durée des études dans les instituts de préparation aux enseignements du second degré (IPES).

Le recrutement et la formation des assistants de faculté font également l'objet de nombreuses discussions. Pour répondre au projet du ministère qui voudrait leur donner un statut de contractuels, le Syndicat national de l'enseignement supérieur (FEN) a préconisé la création d'instituts de préparation à la recherche et à l'enseignement supérieur. Les élèves de ces instituts recevraient une formation pédagogique et théorique et en sortiraient avec le grade de maître assistant.

Le baccalauréat 67

230 000 candidats se sont présentés au baccalauréat, soit 5 % de plus que l'an dernier. Le nombre des candidats en philosophie (100 000) est sensiblement le même que celui de 1965. Par contre, les sections scientifiques ont connu d'assez fortes variations : nette augmentation en sciences expérimentales (74 000 contre 65 000), diminution en mathématiques élémentaires (43 000 contre 46 000). Malgré un accroissement constant, les sections techniques continuent d'apparaître comme confidentielles : 6 800 candidats en mathématique et technique, 3 500 en technique et économie.