Comme la satellisation sur cette orbite est moins coûteuse en propergol, elle permet, à lanceur égal, de satelliser un engin plus lourd, mieux équipé et pourvu d'émetteurs plus puissants.

Les Molniya pèsent une tonne (au lieu de 68 kg pour les derniers satellites de l'INTELSAT) et disposent d'un émetteur de 40 watts. C'est un Molniya qui a assuré pour la première fois la retransmission d'émissions de télévision en couleurs (entre Moscou et Paris).

Météorologie

La « veille » météorologique mondiale

La VMM (Veille météorologique mondiale) va entrer dans les faits ; on en parlait depuis plusieurs années, et elle avait même reçu un commencement d'exécution.

La voici maintenant définitivement adoptée par la cinquième Conférence générale de l'Organisation météorologique mondiale qui s'est tenue en avril 1967, durant quatre semaines, au palais des Nations à Genève.

Supprimer les blancs

La veille est une surveillance continuelle et générale de la planète pour n'y laisser échapper aucune manifestation du temps. « Il faut supprimer les blancs de nos cartes météorologiques », a déclaré le Suédois Alf Nyberg, réélu pour quatre ans à la présidence de l'organisation.

En somme, les météorologistes veulent pouvoir dresser un inventaire systématique des phénomènes qu'ils étudient. Comment avoir l'espoir de comprendre un jour ces phénomènes s'ils n'ont jamais été méthodiquement décrits par le menu ? L'humanité va donc dresser un bilan complet des caprices du temps, avec l'espoir avoué de découvrir un jour leurs lois, qu'on trouvera peut-être moins capricieuses qu'on ne le pensait.

Réduit à ses seules ressources, l'esprit humain serait fatalement démissionnaire devant la fantastique masse de documentation que représenteront, après quelques années seulement, ces archives.

Comment dominer d'assez haut tant d'informations ? Mais avec les machines à calculer, simplement. On leur fera calculer des autocorrélations entre les phénomènes observés, c'est-à-dire rechercher si les faits ne manifestent pas certains retours cycliques. On leur fera étudier, toujours en établissant de possibles corrélations mathématiques entre les éléments de l'apparent désordre, quels liens peuvent être établis de façon statistique entre certains processus.

Mais cela, c'est l'avenir. Dans le présent, il importe d'organiser une veille systématique dont tous les éléments seront acheminés par les voies les plus rapides de la nouvelle technique de transmission des données vers les trois centres mondiaux de Moscou, Washington et Sydney.

Le financement

À Genève, le travail d'organisation fut moins technique qu'administratif et même politique. Il s'agissait, en effet, de cimenter assez efficacement les bonnes volontés pour faire face aux frais de cette entreprise planétaire.

Les nations évoluées ne changeront rien à leur pratique ; elles continueront à assurer les mêmes mesures, toujours à leurs frais. Mais aux autres nations, qui ne possèdent qu'une infrastructure météorologique assez lâche, peu efficace, et même pratiquement pas valable, il sera demandé de mieux s'organiser. Comment ? ... C'est ici que joue la solidarité internationale.

Voici les décisions financières qui ont été prises :
– les nations riches assumeront tous les frais des mesures dont elles sont responsables ;
– les nations en voie de développement seront aidées dans l'établissement de services météo par le Fonds spécial des Nations unies pour le développement économique ;
– des accords bilatéraux ou multilatéraux permettront à certains pays d'en aider d'autres ; par exemple, dans le cadre du monde francophone ou du Commonwealth ;
– un fonds spécial de 20 millions a été créé, après de longues discussions, constitué par des dons libres des pays riches, dont l'OMM disposera à sa guise, sans contrôle extérieur, pour intervenir dans des cas particuliers et aider des pays à s'équiper en hommes et en matériel.

Sur ce principe d'une observation généralisée et continue du temps, bien des initiatives pourront être prises par tel ou tel pays. C'est ainsi que la question des bouées météorologiques automatiques n'a pas fait l'objet d'une décision, mais il apparaît qu'elles se répandront à la diligence des nations maritimes.