Dans le procédé américain NSTC, les signaux de chrominance rouge et bleu sont transmis en même temps, avec une double modulation combinée d'amplitude et de phase.

Dans le SECAM, les deux signaux de chrominance sont transmis sur une modulation de fréquence, et non pas simultanément, mais séquentiellement, le bleu pendant une ligne d'analyse, puis le rouge pendant la ligne suivante, et ainsi de suite. Chaque signal de chrominance reçu est aiguillé à la fois sur le tube trichrome et sur une ligne à retard telle qu'il la parcourt exactement durant le temps de balayage d'une ligne. À la sortie de cette mémoire, l'information de chrominance, qui a déjà été utilisée directement durant un balayage, sert de nouveau pour le balayage suivant en même temps que l'autre information de chrominance fraîchement reçue.

Le PAL allemand utilise pour les signaux de chrominance un système à retard, mais une modulation d'amplitude et de phase.

La conférence d'Oslo

Aucune décision n'ayant été prise à Vienne, l'affaire avait été renvoyée devant la conférence générale de l'UIT, prévue depuis plusieurs années à Oslo pour juin 1966. Las ! entre-temps des prises de position de nature industrielle avaient enlevé à peu près tout espoir d'un accord sur un procédé unique.

L'intérêt de choisir un système commun était pourtant capital. La télévision s'était développée selon des modalités différentes dans chaque pays. Et, aujourd'hui, elle souffre d'un grave compartimentage : dans le nombre de lignes de balayage des images par exemple, ou dans le sens de la modulation qui fait que des images peuvent être vues en négatif si, venues d'un pays, on les capte dans un autre. Ainsi, la transmission de programmes internationaux se heurte-t-elle à des difficultés techniques.

Mais — tout le monde se l'était promis — on profiterait du renouvellement technique imposé par l'avènement de la couleur pour repartir tous du même pied. Les bonnes intentions ne résistèrent pas aux confrontations de deux conférences internationales, où chacun défendit des points de vue empreints souvent d'égoïsme.

Le procédé français SECAM avait d'évidents avantages (stabilité de la couleur, facilité d'enregistrement magnétique). Mais les Américains, dont le mérite avait été grand de mettre au point, quinze ans auparavant, le NSTC, remarquable dans ses principes, croyaient pouvoir l'imposer en Europe, alors que, entre-temps, il avait vieilli. À Vienne, la France contraria, et même empêcha, la manœuvre.

Mais entre Vienne et Oslo l'Angleterre et l'Allemagne avaient pris des décisions officiellement annoncées : ces deux pays adopteraient le PAL. Dès lors, il était évident que la nouvelle conférence irait à une impasse.

La France, en effet, ne pouvait pas abandonner le SECAM, qui, l'année précédente, avait recueilli une large majorité à Vienne, et sur le plan européen, et sur le plan mondial. Ce n'était pas à elle de faire le premier pas. Elle proposa, cependant, lorsque l'échec sembla probable, un compromis : le NIR, mis au point en URSS et appelé en France SECAM 4, qui, assez proche du PAL, pourrait rallier les partisans de ce procédé allemand. Mais les Allemands, et encore plus les Anglais, opposèrent une fin de non-recevoir : ils voulaient s'en tenir à leur décision antérieure, dont l'exécution, disaient-ils, était déjà lancée sur le plan industriel.

L'état d'esprit de certains délégués à l'égard de la France était motivé par la manœuvre que celle-ci avait révélée à la veille de la conférence de Vienne : publier brusquement un accord passé entre Paris et Moscou pour le développement en commun du SECAM. « On a voulu nous forcer la main », dirent certains, et l'on voit quelles réactions politiques jouaient en arrière-plan.

En réalité, Paris et Moscou n'avaient nullement pris de décision pour l'adoption définitive du SECAM. Ils s'étaient seulement entendus pour développer en collaboration ce procédé, pour le présenter et le défendre ensuite. La décision de l'exploiter ne fut prise que bien plus tard, après l'échec d'Oslo.