Citons encore la zoologie, qui depuis quelques années développe de curieuses recherches sur les mammifères marins. Après avoir découvert le langage des dauphins, on s'intéresse maintenant à leurs féroces ennemis, les épaulards, qui, au contact de l'homme, peuvent devenir dociles et étonnamment sociables.

Certitude

La science est faite d'hypothèses suggérées par l'expérience, et qui doivent à nouveau être vérifiées par l'expérimentation. Si séduisantes qu'elles soient, certaines théories récentes présentent encore un caractère trop spéculatif pour qu'il ait paru bon d'en faire état.

Ainsi, en médecine, les hypothèses sur les facteurs biochimiques de la schizophrénie, identifiés par plusieurs chercheurs avec des substances voisines des hallucinogènes, par d'autres avec des anticorps attaquant les cellules du cerveau ; — en biologie, les théories suivant lesquelles les molécules d'acide ribonucléique (ARN) seraient le siège de la mémoire, ce qui permettrait de transmettre des souvenirs avec une seringue.

Dans tous ces cas, les expériences sont encore contradictoires et les interprétations contestées. Il faut attendre avant d'inscrire de telles notions dans l'acquis de la connaissance scientifique.

Sous le bénéfice de ces observations, les textes qu'on lira peuvent donner une idée assez complète du progrès scientifique et technique au cours de ces derniers mois.

En dehors de la conquête de l'espace, qui nourrit désormais une information presque quotidienne, les deux directions dans lesquelles l'avance a été la plus remarquable concernent probablement l'astrophysique et la biochimie.

À l'échelle cosmique, l'étude des objets célestes, pour lesquels il a fallu inventer de nouveaux noms et qui rayonnent d'énormes quantités d'énergie, renouvelle entièrement les problèmes concernant la structure, l'origine et le devenir de l'univers. Dans le cadre plus proche de la famille solaire, l'exploration de la Lune et des planètes conduit à mieux comprendre la formation de notre Terre.

En biochimie, la cellule vivante, au-delà du schéma classique noyau-cytoplasme, se révèle sous le microscope électronique et dans la colonne de chromatographie comme une usine d'une prodigieuse complexité, dans laquelle les généticiens démêlent avec passion le code de l'hérédité et sans doute l'origine de la vie.

L'importance de l'actualité scientifique est à la mesure de la place toujours grandissante qu'occupe la science dans la civilisation contemporaine. Au niveau des affaires publiques, elle est attestée par l'existence, dans les grands pays, d'un ministère spécialisé, et aussi par les discussions que soulèvent l'organisation et le financement de la recherche.

Les nouveaux organismes de recherche en France

La loi votée par l'Assemblée nationale le 1er décembre 1966 crée trois importants organismes de recherche scientifique :
l'ANVAR (Agence nationale de valorisation de la recherche) fonctionne auprès du CNRS. Sa mission est de jeter un pont entre le laboratoire et l'industrie. Il s'agit de détecter les thèmes de recherche susceptibles de conduire à des applications pratiques et d'y intéresser les industriels eux-mêmes ;
I'IRIA (Institut de recherches d'informatique et d'automatique) contribuera à la réalisation du Plan calcul aussi bien pour la recherche que pour la formation ou la réadaptation des cadres ;
le CNEXO (Centre national d'exploitation des océans) doit moderniser et coordonner les recherches océanographiques, jusqu'ici éparpillées entre de trop nombreux services.

Deux autres organismes sont à l'état de projet :
l'INAG (Institut national d'astronomie et de géophysique) coiffera tous les établissements qui ont à connaître de ces deux disciplines et assurera la réalisation des projets d'intérêt commun, comme la construction du télescope de 3,50 m de diamètre ;
l'INPNP (Institut national de physique nucléaire et des particules) regroupera tous les centres qui étudient la physique des hautes énergies, sauf sans doute ceux qui dépendent du Commissariat à l'énergie atomique. Il aura éventuellement à réaliser l'accélérateur circulaire à protons de 45 milliards d'électron-volts, dont la construction est envisagée.