Groupée dans le mouvement Provos, une minorité de cette jeunesse est demeurée à la périphérie de la société hollandaise ; les Provos ont, tout juste un temps, réussi à troubler l'ordre à Amsterdam et décroché un siège au conseil municipal de la ville.

En revanche, Démocratie 66 a exercé une attraction sur l'opinion, puisqu'elle a conquis 7 sièges, ex nihilo, aux élections législatives du 15 février 1967 ; succès considérable dans un Parlement qui ne compte que 150 députés. Il convient maintenant de tenir compte de cette tendance sur l'échiquier politique.

Démocratie 66 (créée six mois plus tôt par H. van Mierlo et de jeunes socialistes dissidents) avait fondé son programme sur la réforme du système des partis, qu'ils jugent responsables de l'inaction gouvernementale.

Deux crises

L'année n'a cessé d'apporter de l'eau au moulin du groupement de Mierlo : deux crises gouvernementales, l'une de cinq semaines en fin 1966, l'autre de sept au début de 1967, toutes deux sur le traditionnel scénario dont la France et l'Italie ont été si souvent le théâtre.

Le gouvernement Cals tombe le 14 octobre sur une motion des catholiques (KVP), pourtant membres de la coalition gouvernementale, formée notamment avec les socialistes (PVDA). Zijlstra (antirévolutionnaires : calvinistes), avec l'appui des catholiques, expédiera les affaires courantes et préparera les élections législatives avancées de trois mois.

Las de l'immobilisme des grands partis, mécontents de la brutale montée des prix (+ 33 % depuis 1958), inquiets de la dégradation de la situation économique et sociale (déséquilibre de la balance des comptes — 101 000 chômeurs en janvier 1967, contre 52 000 en 1966), les électeurs s'écartent des deux grandes formations traditionnelles. Les catholiques perdent 8 sièges, les socialistes 7. Le recul est très sensible.

Les voix se sont reportées essentiellement sur deux extrêmes : Démocratie 66 et le Parti paysan de Koekoek (7 sièges, dont 4 gagnés), violemment revendicatif, très proche du poujadisme français.

Les socialistes se sentent soudain le besoin d'une cure d'opposition. Ils espèrent voir les catholiques s'user dans la recherche d'une nouvelle coalition, rendue plus ardue par les gains de la droite.

Des temps difficiles

Le 4 avril, après sept semaines de crise, Piet de Jong (KVP), amiral et ancien ministre de la Défense, forme un cabinet de droite (KVP, libéraux, antirévolutionnaires et chrétiens historiques).

Composée de novices, pour 9 de ses 14 membres, rien ne permet vraiment de présager de la durée de la nouvelle équipe. Les graves difficultés économiques et sociales à résoudre, et la présence des socialistes dans l'opposition, laissent entrevoir des temps difficiles.

Une année aussi mouvementée dans un pays si calme d'ordinaire a quelque peu effacé le souvenir d'événements qui avaient un instant passionné l'opinion. Un conte de fées : Margriet, princesse des Pays-Bas, épouse un roturier. Et une intrigue policière sur un fond de décor de style révolution culturelle : un ingénieur chinois blessé à La Haye, enlevé de l'hôpital et retrouvé mort.

Pologne

(60) 29 775 508. 100. 1,3 %. Consomm. énergie : 3 518 kg e.c.
Transports. Rail : 33 270 M pass./km, 79 059 M t/km. Parc autos : 211 200 + 173 500. Mar. march. (*65) : 1 040 000 tjb. Aviat. civ. : 188 734 000 pass./km.
Information. Journaux : 42 quotidiens ; tirage global : 4 805 000. Récepteurs radio : 5 788 000. Téléviseurs : 1 698 000. Cinéma : 1 471 salles ; fréquentation : 177 M. Postes téléphone : 1 193 362.
Santé (63). 34 505 médecins.
Éducation (63). Prim. : 5 181 679. Sec. et techn. : 1 153 814. Sup. : 212 558.
Institutions. État indépendant le 10 novembre 1918. République démocratique populaire en 1947. Constitution de 1952. Chef de l'État : Président du Conseil d'État, Edouard Ochab. Président du Conseil : Joseph Cyrankiewicz. Premier secrétaire du Parti : Wladyslaw Gomulka. Parti unique : Parti ouvrier polonais unifié.

Dix ans après le « printemps » d'octobre 1956 qui l'a tiré des prisons staliniennes pour le ramener au pouvoir, Wladyslaw Gomulka, premier secrétaire du parti communiste, doit se battre sur trois fronts : l'Église catholique, le Parti et l'Europe.