occlusion intestinale (suite)
• Dans les occlusions par obstruction de la fin du tube digestif, les phénomènes sont identiques, mais leur évolution est différente, beaucoup plus lente. Les coliques sont loin d’y avoir la même intensité. Le volume de liquide et de gaz accumulés dans le gros intestin peut être considérable, entraînant un énorme météorisme. L’intestin grêle continue encore quelques jours ses fonctions, en particulier l’absorption, avant de devenir à son tour le siège de la stase et de la distension. Les vomissements fécaloïdes et les perturbations hydro-électrolytiques sont donc ici tardifs. En revanche, on voit plus souvent dans ce cas la nécrose des parois coliques, avec leur perforation dite « diastatique ».
• Dans les strangulations intéressant une grande longueur intestinale, telles que le volvulus du grêle, il y a, du fait de la compression des veines du méso, séquestration d’une quantité importante de sang hors de la circulation générale. La mort se produit rapidement dans un tableau identique à celui d’une hémorragie.
• Dans la strangulation d’un segment intestinal limité, la compression vasculaire entraîne en un à trois jours la nécrose du segment intestinal ischémie avec péritonite, avant que l’occlusion par obstruction du segment sus-jacent ait eu le temps d’entraîner de graves perturbations.
Traitement
Le traitement des occlusions intestinales aiguës doit s’attaquer à compenser les pertes hydro-électrolytiques et éventuellement les séquestrations sanguines, à décomprimer les parois intestinales par l’évacuation de leur contenu, à réséquer les zones nécrosées et à rétablir un circuit digestif soit en levant l’obstacle qui comprime (par exemple résection de brides ou réduction de la hernie), soit en réséquant la zone intestinale obstruée (par exemple résection d’un cancer intestinal), ou encore en court-circuitant la zone obstruée vers l’extérieur (anus artificiel) ou vers l’intérieur (anastomose entre intestin sus-jacent et sous-jacent). Ce traitement doit être entrepris d’urgence, surtout en ce qui concerne la « réanimation ». L’intervention chirurgicale est également très urgente chaque fois qu’il existe une menace sur la vitalité des parois intestinales.
J. T.
C. Olivier, Radiodiagnostic des occlusions intestinales aiguës (Masson, 1954).