Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

Nezval (Vítězslav) (suite)

Plusieurs recueils des années 20 sont de la première veine, surtout le Pont (Most, 1922), Pantomima (1924), où nous assistons aux métamorphoses du poète, successivement cocher, garçon de café, marin..., la Petite Roseraie (Menší růžová zahrada, 1926), où transparaît aussi la mystique de la transformation du monde par la science, les Jumeaux (Blíženci, 1927).

Le poème scientiste à la gloire d’Edison (1928), souvent présenté comme le chef-d’œuvre de Nezval, Akrobat (1927), pièce typiquement surréaliste glorifiant le courage, l’aventure, l’esprit révolutionnaire, furent rattachés en 1930 au cycle des Poèmes nocturnes (Básně noci), qui se relient surtout aux deux dernières formes d’inspiration et furent écrits entre 1921 et 1929. Il convient d’y joindre le Manteau de verre (1931), qui contient notamment une complainte sur la mort d’Edison et diverses poésies sociales de facture très surréaliste. Nezval a affectionné les titres symboliques : dans le volume de ses œuvres complètes paru en 1951, il groupe des poèmes écrits entre 1927 et 1932 sous la rubrique Poèmes de la lumière diurne et de la lueur lunaire (Básně denního světa a měsíčního svitu). D’autres fois, l’esprit s’épuise à chercher le sens de certains titres, comme pour sa Prague aux doigts de pluie (Praha s prsty děstě, 1936). Certaines images reviennent fréquemment : le pantin, l’acrobate, le marin, la grande ville. La poésie de Nezval continue d’un côté le futurisme et le dadaïsme, pousse à l’extrême les principes impressionnistes et se meut volontiers dans le monde onirique du surréalisme. Son scientisme lui confère quelquefois un souffle épico-lyrique. Le ton élégiaque n’est pas absent de certaines pièces de la veine « nocturne ». Sa qualité dominante paraît bien être l’imagination.

La poésie tchèque contemporaine doit beaucoup au Nezval de l’entre-deux-guerres. Dans la mesure et dans les périodes où elle peut se livrer librement à ses recherches, c’est encore presque toujours aux procédés surréalistes si brillamment illustrés par Nezval qu’elle a recours.

Y. M.

 A. Jelínek, Vitězslav Nezval (en tchèque, Prague, 1961).

Ngan-chan

En pinyin Anshan, v. de Chine, province du Liaoning (Leao-ning).


Anshan, la ville chinoise de l’acier, est située à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Shenyang (Chen-yang*), la capitale de la province.

Anshan est une création japonaise, où furent édifiés en 1919, près d’un gisement de minerai de fer, deux hauts fourneaux, complétés par un troisième en 1930, deux aciéries en 1935, puis six autres hauts fourneaux entre 1937 et 1943. Anshan contribua ainsi, pour sa part, à l’effort de guerre japonais ; elle produisait en 1944 près de 2 Mt de fonte et plus de 1 Mt d’acier. Démantelées par les Soviétiques après 1945, les installations furent reconstruites à partir de 1950, après la victoire des communistes chinois et avec l’aide de l’Union soviétique. Ainsi, dès 1952, Anshan fournissait de nouveau 1,5 Mt de fonte et 0,9 Mt d’acier. Le premier plan quinquennal chinois (1953-1957) accorda à Anshan une priorité absolue pour en faire le combinat sidérurgique devant équiper les futures bases industrielles du pays. Ainsi, à la fin de 1957, neuf hauts fourneaux étaient en production et une seconde aciérie était reconstruite et agrandie, portant la production à 3,4 Mt de fonte et à 3 Mt d’acier. Dans le même temps, de nouvelles installations étaient créées en aval, produisant pour la première fois dans l’histoire de la Chine des trains de tubes sans soudure. Au cours du Grand Bond en avant de 1958, le dixième haut fourneau (le plus grand du pays) et la troisième aciérie étaient édifiés, tandis que cinq grands fours Martin entraient en production. À la même date, Anshan disposait de treize laminoirs (dont la fabrique de tubes sans soudure et une fabrique de tubes étirés à froid), parmi lesquels neuf sont entièrement automatiques, et de onze batteries de fours à coke. En 1965, cinq grandes unités nouvelles sont entrées en production, dont les deux principales sont une usine de broyage du minerai et une usine de fabrication d’oxygène. Anshan produisait, en 1966, 4,4 Mt de fonte, 5 Mt d’acier et 3 Mt de matériel lourd.

Le gisement de fer des origines (50 à 60 p. 100 de teneur en métal), proche du complexe sidérurgique, fut rapidement épuisé, et l’on fit appel aux mines de Gongchangling (Kong-tch’ang-ling), situées à une quarantaine de kilomètres à l’est d’Anshan et qui disposent de près d’un milliard de tonnes de réserves à 35 p. 100 de teneur en métal. Depuis quelques années, un minerai d’une teneur plus élevée est acheminé à partir de Dongpiantao (Tong-p’ien-t’ao), située beaucoup plus au nord, dans la province du Jilin (Ki-lin). L’autre matière première de base, le charbon à coke, existe en abondance dans un rayon de moins de 100 km ; il s’agit essentiellement des charbonnages de Benxi (Pen-hi) et de Beipiao (Pei-p’iao).

Le combinat d’Anshan emploie plus de 100 000 travailleurs dont la direction, depuis la révolution culturelle, est assurée par un comité de 570 « ouvriers vétérans » en collaboration avec les cadres et les techniciens. Il s’agit non seulement d’une base essentielle de la construction industrielle de la Chine, mais aussi d’une vaste école de formation de main-d’œuvre qualifiée de l’industrie sidérurgique pour tout le pays : ainsi, au cours de ces dernières années, plus de 20 000 ouvriers formés à Anshan ont été dirigés vers différentes entreprises réparties sur l’ensemble du territoire chinois.

Anshan comptait, en 1953, 550 000 habitants et 805 000 en 1957. On estime sa population actuelle à environ 1 million d’habitants.

P. T.

➙ Leao-ning.

Ngan-houei

En pinyin Anhui, province de Chine. Capit. Hefei (Ho-fei).


Le Anhui a une superficie de 139 900 km2. C’est une des plus densément peuplées des provinces chinoises (38,2 millions d’habitants [estimation de 1964] : densité voisine de 260 hab. au km2). Mais c’est une des provinces dont la personnalité est la moins marquée : elle est, géographiquement, une province de transition entre la Chine du Nord et la Chine du Sud.