Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

nerveux (système) (suite)

• Les affections dégénératives. On regroupe sous ce terme un certain nombre d’affections généralement systématisées du système nerveux dans lesquelles tout se passe un peu comme si l’on assistait à un vieillissement prématuré de certaines populations neuronales. Dans un certain nombre de cas existe une notion héréditaire. Des progrès dans la compréhension de ces maladies pourront faire reconsidérer cette rubrique, où l’on situe des affections comme la maladie de Parkinson, la sclérose latérale amyotrophique, les hérédodégénérescences spino-cérébelleuses, les atrophies cérébelleuses, certaines démences, comme la maladie d’Alzheimer ou de Pick, la chorée de Huntington.

• Les encéphalopathies métaboliques. On peut penser que certaines affections dégénératives viendront enrichir cette rubrique, sous laquelle on peut classer des erreurs innées du métabolisme, telles qu’en réalisent les leucodystrophies, la phényl-cétonurie, la maladie de Wilson. Les encéphalopathies carentielles sont dominées par les carences en vitamines du groupe B, le plus souvent d’origine alcoolique, qui, à une polynévrite, associent le plus souvent des manifestations encéphaliques, notamment les troubles mnésiques. Au cours de nombreuses perturbations métaboliques générales (hyper- ou hypoglycémie, désordres hydro-électrolytiques, hyper- ou hypocalcémie, etc.), peuvent s’observer des signes de souffrance du système nerveux plus ou moins réversibles.

• Les malformations. Quelle qu’en soit la cause (pathologie fœtale ou embryonnaire, acquise ou bien encore héréditaire), elles peuvent avoir une expression dès la naissance (congénitale) ou, au contraire, beaucoup plus tardive et aller de pair avec des malformations squelettiques.

J. E.

➙ Aphasie / Audition / Cerveau / Cervelet / Crâne / Électro-encéphalographie / Encéphale / Épilepsie / Équilibration / Hypophyse / Méninges / Moelle épinière / Motricité / Nerfs / Neurovégétatif (système) / Physiologie / Réflexe / Sensibilité / Sommeil / Vision.

 J. et A. Delmas, Voies et centre nerveux. Introduction systématique à la neurologie (Masson, 1945 ; nouv. éd., 1954). / G. Lazorthes, le Système nerveux périphérique. Description, systématisation, exploration clinique, abord chirurgical (Masson, 1955 ; nouv. éd., 1971) ; le Système nerveux central. Description, systématisation, exploration (Masson, 1967). / H. McIlwain, Biochemistry of the Central Nervous System (Londres, 1955). / A. B. Baker, Clinical Neurology (New York, 1962 ; 4 vol.). / E. C. Crosby, T. Humphrey et E. W. Lauer, Correlative Anatomy of the Nervous System (New York, 1962). / L. E. et R. A. Davis (sous la dir. de), Principles of Neurological Surgery (Philadelphie, 1963). / P. J. Vinken et G. W. Bryun, Handbook of Clinical Neurology (New York, 1969-1971 ; 13 vol.). / M. David et P. Guilly, la Neurochirurgie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1970). / J. Cambier et M. Masson, Abrégé de neurologie (Masson, 1972).

Nervi (Pier Luigi)

Ingénieur et architecte italien (Sondrio 1891).


Diplômé ingénieur à Bologne en 1913, il a une carrière strictement italienne, à la fois comme ingénieur civil et comme entrepreneur, directeur de la firme Impresa Nervi e Bartoli. Pour lui, l’invention technique et la créativité plastique ne font qu’un, étant issues d’une même démarche globale, où les préoccupations concrètes d’économie dans le matériau ou de logique structurale doivent s’associer constamment à la recherche de la forme pure. Cette volonté esthétique et technique, qui était fort admirée dans les années 50, à l’apogée de son œuvre, est aujourd’hui souvent taxée de formalisme, alors qu’il faudrait plutôt voir que l’évolution des techniques a introduit l’œuvre de Nervi dans une dimension historique.

Pier Luigi Nervi a toujours été le spécialiste du béton armé : ses recherches l’ont conduit à l’invention d’un alliage particulier, le « ferrocemento ». Mais c’est surtout par la mise en œuvre du béton qu’il s’est distingué de ses contemporains : soucieux d’économie, il s’est préoccupé très tôt de mise au point de la préfabrication (diminuant l’importance des coffrages) et d’allégement des structures (réduisant la quantité des matières mises en œuvre).

Cela l’a conduit à l’évidement des structures — et donc à une construction d’ossature, mettant en évidence les lignes de force. Les réseaux géométriques complexes que Nervi a utilisés pour leurs propriétés de résistance et de légèreté doivent être comparés avec ces voûtes nervurées du gothique anglais que Viollet-le-Duc* aimait tant et qu’après lui Anatole de Baudot (1834-1915) a si brillamment exploitées pour l’église Saint-Jean-l’Évangéliste de Montmartre à Paris (1894-1904).

La première construction qui ait attiré l’attention sur Nervi a été le stade municipal de Florence (1930-1932), entièrement en béton armé et dont la franchise de parti (lisibilité de l’ossature, affirmation des gradins) a été très remarquée, ainsi que l’élégance plastique des escaliers, hors-d’œuvre dont la volée en porte à faux était paradoxalement consolidée par un limon inversé. Entre 1936 et 1941, Nervi réalise pour l’armée italienne des hangars d’avions, aujourd’hui détruits. Les premiers seront construits de façon traditionnelle, les derniers préfabriqués ; entre les deux systèmes, l’économie se chiffre à 30 p. 100 pour l’acier, à 35 p. 100 pour le ciment, à 60 p. 100 pour le bois de coffrage. Les structures, dont les multiples poutres en treillis s’entrecroisaient pour former un gigantesque maillage, étaient de proportions imposantes.

Entre 1948 et 1950, Nervi construit le palais des Expositions de Turin, dont le volume intérieur n’a pas moins de 75 m de portée, reposant sur une ossature arborescente d’une rare élégance. À partir de 1956, il construit pour les jeux Olympiques de Rome le grand stade Flaminio (46 000 places), le Petit et le Grand Palais des sports — ce dernier formant une coupole de 100 m de diamètre sans support interne. Toutes ces constructions sont réalisées à l’aide de poutres préfabriquées, minces et ondulées, dont l’assemblage réticulé assure la stabilité. Nervi y applique le principe de la « résistance par la forme », qui a été depuis très largement exploité pour la construction des voiles minces ; ici c’est le choix du maillage et la nature du plissement qui déterminent la rigidité, si légère que soit la structure.