Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Mountbatten of Burma (Louis Mountbatten, Ier comte) (suite)

Considéré comme le plus grand marin britannique de son époque, Mountbatten fera preuve ensuite de qualités remarquables dans le domaine politique et diplomatique. Appelé en mars 1947 à succéder au maréchal A. Wavell comme vice-roi des Indes, il parvient à régler la transformation de l’ancien empire en dominion en sauvegardant la cohésion du Commonwealth. Il est ainsi le premier gouverneur général du nouveau dominion (août 1947 - juin 1948). Il reprend alors sa place dans la Royal Navy : il est à la tête de la flotte de la Méditerranée de 1951 à 1954 et, de 1953 à 1954, assure le commandement du secteur Sud-Europe des forces du pacte atlantique. Un an plus tard, à l’âge de cinquante-cinq ans, il devient comme son père premier lord de la Mer et chef d’état-major naval, et reçoit en 1956 la dignité d’amiral de la flotte. En 1958, il préside le comité des chefs d’état-major britanniques et exerce les fonctions nouvellement créées de chef d’état-major de la défense de 1959 jusqu’à sa retraite, en 1965, date à laquelle il prend le titre de gouverneur de l’île de Wight.

P. D.

 J. Terraine, The Life and Times of lord Mountbatten (Londres, 1968 ; trad. fr. l’Amiral Mountbatten, sa vie et son époque, Presses de la Cité, 1969).

mousson

Ce terme vient de l’arabe mausim, qui signifie « saison ». Par extension, on parle d’un vent de saison, ce qui implique une certaine alternance dans les vents de mousson.



Le concept de mousson

Les auteurs insistent justement sur le « renversement de la direction dominante entre l’hiver et l’été » (G. T. Trewartha) et sur la succession de vents opposés, dans l’année, le flux étant, tour à tour, d’origine continentale et d’origine maritime.

À partir de là, on se heurte à certaines difficultés ; celles-ci résultent de l’emploi du mot mousson (tantôt utilisé au singulier, tantôt au pluriel) et aussi de la conception même que l’on a du phénomène. Dans une région où se combinent un flux hivernal issu du continent et un souffle estival venu de l’Océan, y a-t-il mousson ? Oui, mais sous certaines conditions, sur lesquelles tous ne sont pas d’accord. Par ailleurs, certains distinguent une mousson d’hiver et une mousson d’été, et parlent par conséquent des moussons, en un certain lieu de référence. D’autres, concevant un phénomène global, évoquent simplement une mousson pour exprimer l’ensemble des flux estivaux et hivernaux. Il en est d’autres encore pour qui la mousson désigne le seul flux d’été. Pour eux, le flux issu, en hiver, du continent, n’est qu’un alizé (Inde) ou une émission d’air polaire (Chine).

La question se pose alors de savoir s’il n’existe pas plusieurs moussons à la surface du globe, répondant à diverses conditions régionales. Pierre Pédelaborde distingue en ce sens en Asie la mousson japonaise, la mousson malaise et la mousson indienne. On peut y ajouter les moussons africaines. Cependant, cette pluralité ne saurait interdire une certaine unité génétique du phénomène.

Ainsi, doit-on privilégier l’expression au singulier (la mousson), compte tenu du processus commun à toutes les moussons régionales, qu’il s’agisse d’envisager les vents saisonniers alternés ou les seuls vents d’été, ou doit-on adopter de préférence l’expression au pluriel (les moussons) pour bien distinguer les flux hivernaux et les flux estivaux ainsi que les divers systèmes régionaux ? Pour notre part, nous considérerons la mousson comme un phénomène atmosphérique spécifique, c’est-à-dire ayant une certaine unité génétique à la surface du globe (point de vue de la « climatologie générale »). Mais nous évoquerons aussi les moussons, diverses et réparties en plusieurs régions de la Terre (point de vue de la « climatologie régionale »). Au demeurant, partir de la mousson, c’est décider d’une réalité qui se manifeste par une certaine unité de processus et, par-delà, par diverses nuances régionales (les moussons). À l’inverse, partir des moussons, c’est mettre en évidence des événements atmosphériques régionaux à travers lesquels se dessine une certaine unité (la mousson).


La mousson

Bien que nous devions évoquer des phénomènes d’altitude, nous conviendrons que la mousson est un phénomène de surface, en accord avec la présence de masses océaniques et de masses continentales assorties de leurs reliefs. Nous éliminerons ainsi la mousson stratosphérique ou tout renversement de flux pouvant intervenir dans l’atmosphère libre. La mousson est par conséquent (influence du substratum géographique) un fait de circulation atmosphérique azonale, appréhendé à l’échelle régionale.


Les critères et les mécanismes de la mousson

• La mousson est un système de vents saisonniers alternés avec succession des souffles de la terre et de la mer (fig. 1).

On pense immédiatement, pour expliquer cette alternance, aux brises de terre et de mer : « On peut dire que la mousson est une alternance de brise de mer et de brise de terre. Au lieu d’exercer ses effets sur d’étroites bandes de terres et de mers côtières, elle balaye des milliers de kilomètres carrés de continent et d’océan. Son cycle n’est pas quotidien, mais annuel, l’été et l’hiver remplaçant le jour et la nuit » (P. D. Thompson et R. O’Brien). D’après cela, le mécanisme de mousson est thermique et résulte de l’inégale aptitude de la terre et de la mer à se réchauffer ou à se refroidir. C’est ce qu’avait exprimé E. de Martonne entre les deux guerres.

Le facteur thermique est effectivement l’un des paramètres de la mousson, mais non le seul, car tous les vents alternés régionaux réalisés saisonnièrement entre un espace maritime et un espace continental ne sont pas des moussons (façade orientale des États-Unis, Ibérie, etc.).

• La mousson implique que l’un des flux alternés passe de l’hémisphère d’hiver à l’hémisphère d’été (fig. 1).