appétit (suite)
Toutes ces stimulations sont transmises par voies humorale et nerveuse à des centres spécifiques situés dans l’hypothalamus et le rhinencéphale. On a décrit une aire latérale jouant le rôle de centre de l’appétit, et une aire ventro-médiane jouant celui de centre de la satiété. Des stimulations expérimentales de ces zones augmentent pour l’une l’appétit, pour l’autre la satiété ; leur ablation produit les effets inverses.
Mais, à côté de ces manifestations relativement frustes touchant l’aspect quantitatif de l’appétit, il y a des régulations plus fines, avec d’importants éléments d’ordre psychologique. Quand il y a pléthore, on observe souvent une spécificité de la faim ou de l’appétit : on a envie de manger tel aliment précis. On a discuté l’existence d’appétits sélectifs permettant aux animaux de choisir les aliments appropriés à leurs besoins, mais on connaît des cas de choix d’aliments impropres à la consommation, voire toxiques. Il est permis de dire que l’appétit, qualitativement, semble répondre à des mécanismes de conditionnement, mis en lumière par Pavlov. L’homme se souvient de ses nourritures, il refuse tel aliment ou l’accepte selon ses souvenirs, ses associations d’idées. Le rôle des goûts, des habitudes, modulant l’appétit en relation avec les facteurs physiologiques, montre l’intervention des centres nerveux supérieurs corticaux.
Les modifications extrêmes de l’appétit
La boulimie (excès d’appétit). Elle peut associer à l’accroissement des ingestats une perversion de l’objet allant jusqu’à l’ingestion de substances non alimentaires. On aboutit souvent à une obésité. Dans certains cas, la psychothérapie peut être utilisée avec succès.
L’anorexie* (manque d’appétit). L’anorexie mentale touche des sujets de sexe féminin pendant l’adolescence, et associe une aménorrhée (arrêt des règles) à la perte de l’appétit. On observe plus couramment des hyporexies (diminutions de l’appétit), moins graves sur le plan métabolique, mais dont le mécanisme psychologique est semblable à celui de l’anorexie. On peut voir des passages de l’anorexie à la boulimie, et inversement.
Les modérateurs de l’appétit. Les médicaments modérateurs de l’appétit (ou anorexigènes) sont utilisés dans le traitement des obésités* s’accompagnant d’augmentation de l’appétit. Ils ne doivent être employés que sous contrôle médical.
C. B.