Mexique (suite)
Depuis 1920
La révolution permet aux tendances modernes de s’affirmer. En architecture, José Villagrán García (né en 1901) a joué un rôle important par son enseignement, a construit hôpitaux, écoles et bâtiments administratifs. Plus tard, Juan O’Gorman (né en 1905) et Mario Pani (né en 1911) ont recherché la novation et la qualité. L’entreprise majeure a été la cité universitaire de Mexico (1949-1954), coordonnée par l’architecte Carlos Lazo (1914-1955) et à laquelle ont collaboré les meilleurs artistes (peintures murales, mosaïques). Les personnalités les plus en vue sont aujourd’hui Félix Candela (né en 1910), un Espagnol ayant fui le franquisme, Luis Barragán et Pedro Ramírez Vázquez (né en 1919).
C’est par la peinture, et tout particulièrement par des œuvres monumentales chargées d’un message politique et national, que le Mexique s’est le mieux exprimé à partir de 1920. Les trois grands « muralistes », qui ont créé autour d’eux un certain vide, sont Diego Rivera (1886-1957), José Clemente Orozco (1883-1949) et David Alfaro Siqueiros (1896-1974). Rivera procède par synthèse de la composition italienne de la Renaissance et de ce qu’il a appris de l’avant-garde internationale durant ses années passées en Europe (1907-1921). Orozco, par contre, caricaturiste de talent, tend à agrandir démesurément l’échelle de ses figures tout en se cantonnant dans la technique neutre qui lui convient le mieux. Siqueiros, s’il est un moindre artiste que ses deux aînés malgré ses vastes ambitions, s’affirme comme un révolutionnaire non seulement sur le plan politique, mais aussi dans le maniement de la perspective et les méthodes picturales (peinture au pistolet, pigments spéciaux...). Les œuvres de ces trois artistes se trouvent un peu partout au Mexique, mais aussi à l’étranger, par exemple aux États-Unis. Plus universel cependant, plus actuel aussi est Rufino Tamayo (né en 1899), qui, sans trace de la prosopopée politique de ses devanciers, a réussi à intégrer de fortes racines mexicaines (voire précolombiennes) à un langage plastique que caractérise sa concentration dans les signes. Parmi les peintres des générations suivantes, on peut citer d’excellents abstraits comme Günther Gerzso (né en 1915), Manuel Felguérez (né en 1928) et Vicente Rojo (né en 1932), un surréaliste notoire en la personne d’Alberto Gironella (né en 1929), d’autres encore qui affirment de nouveau le rôle du Mexique dans la peinture mondiale.
Moins importante a toujours été la sculpture. Dans les années 30, Ignacio Asúnsolo (1890-1967), Carlos Bracho (né en 1899) et Guillermo Ruiz (né en 1896) ont été des figures assez représentatives. Plus récemment, un certain nombre d’étrangers, comme le Costaricien Francisco Zúñiga (né en 1913), l’Allemand Mathias Goeritz (né en 1915) et le Français Olivier Seguin, ont réalisé des œuvres de grand format en rapport avec l’architecture. Manuel Felguérez, déjà cité comme peintre, est à la pointe des recherches d’avant-garde.
D. B.
➙ Amérique précolombienne.
Dr Atl, Las artes populares de México (Mexico, 1922 ; 2 vol.). / M. Romero de Terreros, El arte en México durante el virreinato (Mexico, 1951). / G. Kubler et M. S. Soria, Art and Architecture in Spain and Portugal and their American Dominions, 1500-1800 (Harmondsworth, 1959). / A. M. Reed, The Mexican Muralists (New York, 1960). / R. F. Guerrero, P. Rojas et R. Tibol, Historia general del arte mexicano (Mexico, 1962-1964 ; 3 vol.). / L. Ortiz Macedo, El arte del Mexico virreinal (Mexico, 1972).