Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

matriçage (suite)

• Les propriétés mécaniques de ces pièces sont également très bonnes, d’une part à cause de l’absence des microfissures qui se forment à la surface des pièces usinées et qui constituent autant d’amorces de rupture, d’autre part parce que le matriçage de pièces définies peut, très souvent, se faire de manière telle que le fibrage se trouve dans le sens des contraintes maximales capables d’apparaître lors de l’utilisation de ces pièces.

• Enfin, comparé à l’usinage, le matriçage présente également l’avantage de garantir l’économie du métal, les déchets de matière étant limités aux éventuelles bavures.

G. F.

➙ Estampage.

matrice d’une application linéaire

Tableau rectangulaire à p lignes et n colonnes des coefficients d’une application linéaire d’un espace vectoriel En dans un espace vectoriel Fp construits sur un même corps commutatif K.


On note

ou, en abrégé,

On note aussi
A = ||aij|| ou A = (aij) ou A = [aij].
Toutes ces notations sont très courantes et équivalentes ; il suffit, pour chacune, de bien préciser si l’indice i désigne la ligne ou la colonne et d’indiquer les ensembles parcourus par i et j. En effet, le premier indice (ou l’indice inférieur) peut indifféremment désigner la ligne ou la colonne, mais ce choix doit être définitif. Dans le cas présent, c’est la ligne.

Les espaces vectoriels En et Fp sont respectivement de dimension n et p : l’espace En est rapporté à la base eJ, e2, ..., en ; l’espace Fp est rapporté à la base . Le vecteur de Ep est le transformé du vecteur de En si les composantes y1, y2, ..., yp du vecteur sont liées aux composantes x1, x2, ..., xn du vecteur par les relations

ce qu’on écrit symboliquement Y = AX, Y et X représentant les matrices unicolonnes En prenant X = ei, on trouve

c’est dire que est transformé en le vecteur-colonne de la matrice A. On obtient ainsi une première propriété de la matrice A d’une application linéaire u : les vecteurs-colonnes de la matrice A sont les transformés des vecteurs de base de l’espace En. La matrice A est donc complètement déterminée quand on connaît les transformés de , ce qui n’est pas surprenant, tout vecteur de En s’écrivant

puisque u est linéaire et qu’ainsi on connaît le transformé par u de tout vecteur de En.


Espace vectoriel des matrices à p lignes et n colonnes


Égalité de deux matrices

Deux matrices A = (aij) et B = (bij), i = 1, 2, ..., p et j = 1, 2, ..., n sont égales si et seulement si ∀i et j, aij = bij.


Somme de deux matrices

Les deux matrices A et B sont celles de deux applications linéaires u et v de l’espace vectoriel En dans l’espace vectoriel Fp ; l’application somme u + v a pour matrice la matrice C = (aij + bij), qui est la matrice somme des matrices A et B :
A + B = C = (cij) = (aij + bij), ∀i et j.


Produit d’une matrice par un scalaire du corps K

À l’application linéaire u de matrice A, on associe l’application w = λ u, telle que

La matrice A′ de w est A′ = λ

L’ensemble Mpn (K) des matrices à p lignes et n colonnes à coefficients dans le corps K, muni de l’addition et de la multiplication par un scalaire, forme un espace vectoriel sur le corps K. L’élément neutre de l’addition est la matrice ||O||, dont tous les éléments sont nuls. Cet espace vectoriel est aussi noté K (pn).


Multiplication des matrices

Si est la matrice de l’application linéaire u de En dans Fp, et la matrice de l’application linéaire v de Fp dans Gm, En, Fp et Gm étant trois espaces vectoriels sur K de dimensions respectives n, p, et m, on peut définir l’application w = v ∘ u de En dans Gm qui est aussi une application linéaire, dont la matrice C peut être calculée à l’aide de A et B. En effet,


en regroupant les termes en x1, x2, ..., xn, on trouve

on a donc ce qui signifie

Ainsi, la matrice de l’application v ∘ u est connue en fonction de celles de v et de u ; si

le coefficient intervenant dans l’expression

est donné par
La matrice C de l’application w = v ∘ u de En dans Gm a m lignes et n colonnes ; A a p lignes et n colonnes ; B a m lignes et p colonnes. On écrit C = B × A ; C est la matrice produit de A par B à gauche.

• Propriétés du produit des matrices.

1. Le produit de plusieurs matrices est associatif : si A, B et C sont les matrices de trois applications de l’espace En dans l’espace Fp, de l’espace Fp dans l’espace Gm et de l’espace Gm dans l’espace Hl, on a
C ⋅ (AB) = (CA) ⋅ B.
On généralise au produit de plusieurs matrices.

2. Le produit de plusieurs matrices est distributif par rapport à l’addition :

Ces deux égalités indiquent la distributivité à gauche, puis à droite. Mais il faut faire bien attention à leur signification. Dans l’égalité (1), A et B sont deux matrices de deux applications d’un espace En dans un espace Fp ; donc A + B est la matrice d’une application de l’espace En dans l’espace Fp ; C est la matrice d’une application de l’espace Fp dans un espace Gm ; donc C (A + B) est la matrice d’une application de l’espace En dans l’espace Gm ; il en est de même de CA et CB, donc de CA + CB. Dans l’égalité (2), C est la matrice d’une application d’un espace En dans un espace Fp ; A et B sont deux matrices d’applications de l’espace Fp dans un espace Gm ; il en est de même pour A + B ; par suite (A + B) C est la matrice d’une application de l’espace En dans l’espace Gm ; il en est de même de AC et BC, donc de AC + BC.

Cette remarque est essentielle, car si le produit BA a un sens quand A et B sont respectivement les matrices des applications u de En dans Fp et v de Fp dans Gm, le produit AB n’a pas de sens dans les mêmes conditions : en utilisant B d’abord, on passe de Fp à Gm, et alors A est inutilisable puisque u fait passer de En à Fp.

3. Le produit BA est nul quelle que soit l’une des deux matrices si l’autre est nulle ; de plus, AB = 0 ou BA = 0 ∀B ⇒ A = 0.