Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

lithiase (suite)

Autres organes pouvant être le siège d’une lithiase

• Le pancréas a parfois ses canaux excréteurs obturés de concrétions calciques qui peuvent entraîner des pancréatites en amont. Quelquefois, ces calcifications se font à l’intérieur même des acini glandulaires dans la pancréatite calcifiante.

• Les glandes salivaires peuvent être atteintes de lithiase. Il existe alors, au moment de l’alimentation, un gonflement douloureux de la glande, dont le canal est obturé et ne peut permettre l’écoulement de la salive sécrétée en abondance. C’est la glande sous-maxillaire qui est le plus souvent atteinte. Dans la parotide, les calculs sont souvent plus petits et sont moins bien tolérés. La dilatation du canal réalise parfois une pseudo-tumeur.

• Il peut exister des calculs des voies lacrymales. Ils sont en général formés de carbonate ou de phosphate de chaux. Ils sont favorisés par les infections mycosiques, ils peuvent se surinfecter et déterminer des abcès.

• Enfin, ce que l’on appelle parfois broncho-lithiase n’est que le résultat de l’irruption, dans une bronche, d’une calcification ganglionnaire (ganglion lymphatique calcifié), souvent volumineuse, formée de phosphate ou de carbonate de chaux, responsable d’hémoptysies (crachements de sang) et consécutive à la tuberculose*, à l’histoplasmose, aux infections chroniques ou aux pneumoconioses.

J.-C. Le P.

 G. Albot et F. Poilleux, la Maladie lithiasique des voies biliaires. La lithiase vésiculaire (Masson, 1959).

lithographie

Art de reproduire des dessins tracés avec une encre grasse sur une pierre calcaire.



Introduction

En 1796, Alois Senefelder (1771-1834) découvre le principe du procédé lithographique et, de 1796 à 1805, les diverses techniques de ce procédé. Dans son Traité de la lithographie (1818 ; traduit en plusieurs langues), il se qualifie à juste titre d’inventeur de l’impression chimique. Il s’agit en effet d’un procédé physico-chimique fondé sur l’antagonisme entre l’eau et les corps gras. Le lithographe dessine sur une pierre calcaire à grain fin, bien polie, avec une encre grasse qui pénètre légèrement dans les pores de la pierre et s’y accroche. Les parties non encrées sont préparées, pour bien retenir l’eau, par l’action d’une solution aqueuse contenant un acide ou un sel acide, phosphorique le plus souvent, et de la gomme arabique. Pour imprimer, on mouille légèrement la pierre, on l’encre avec de l’encre grasse et l’on décalque directement sur le papier l’image encrée. L’impression devant être à l’endroit, l’image est dessinée à l’envers sur la pierre.

Dès 1802, Pierre Frédéric André, frère d’un éditeur de musique commanditaire de Senefelder à Offenbach, introduisit la lithographie en France.


Techniques de la lithographie

Très diverses, ces techniques comprennent des méthodes de dessin direct, des procédés de gravure sur pierre et des méthodes indirectes ou de report.


Dessin direct

Il peut être exécuté :

• à la plume ou au tire-ligne, avec de l’encre lithographique, mélange de corps gras et résineux, additionné d’un saponificateur et coloré par du noir de fumée ;

• au crayon litho, sur une pierre grainée dont les aspérités retiennent les corps gras ;

• au lavis, en étendant au pinceau de l’encre diluée ;

• à l’estompe, avec une estompe et de la poudre de crayon gras ;

• à la brosse ou au crachis, en passant sur la lame d’un couteau ou sur une grille une brosse chargée d’encre, les gouttelettes d’encre projetées par les poils tombant sur la pierre. (Une projection à l’aérographe donne les mêmes résultats.)


Gravure sur pierre

Il existe plusieurs méthodes.

• Dans la gravure à l’outil, on utilise des burins, des échoppes, des grattoirs, des pointes, des roulettes, etc.

• Dans le morsure à l’acide, la pierre est recouverte au rouleau d’une légère couche uniforme de vernis coloré, sur laquelle le graveur dessine l’image au diamant ou à la pointe, mettant la pierre à nu, puis creusant cette pierre à l’acide nitrique étendu, ou eau-forte.

• Dans la gravure mécanique, on utilise les pointes de diamant ou de saphir des machines à griser (à tracer des lignes) et à guillocher (à tracer des figures géométriques enchevêtrées) pour gratter la surface de la pierre ou du métal.


Reports

Un dessin ou une impression à l’encre grasse sur papier peut être décalqué par pression sur pierre ou sur métal et, préparé, donner une image imprimante : c’est le report lithographique.

• Dans l’autographie, on dessine directement à l’encre ou au crayon litho sur un papier préparé ou non.

• Dans le report manuel, les épreuves sont tirées sur un papier à report recouvert d’une couche spéciale, d’après des planches matrices ou des formes existantes lithographiques, typographiques ou autres.

• Dans le report photographique, ou photolitho, l’image est copiée photographiquement sur métal recouvert d’une couche sensible. La photolitho est le plus ancien des procédés de confection photomécanique des formes d’impression (photogravure). Le report permet de conserver la planche-matrice et de multiplier les poses sur la forme d’impression. Il permet le groupement de sujets divers sur une même forme. Par contre-épreuve ou double report, on obtient, en partant d’une image à l’envers, une image à l’endroit. Par une préparation spéciale, on peut transformer un positif en négatif et obtenir un noir au blanc.


Métallographie

Les pierres de lithographie sont lourdes, encombrantes et fragiles. Senefelder pensait déjà à des produits de remplacement. En 1828, on imprimait avec des planches en zinc des cartes géographiques. En 1868, Hippolyte Marinoni (1823-1904) construisit une presse lithographique utilisant des plaques de zinc mince. En 1892, Scholz fit breveter à Mayence, sous le nom d’algraphie, un procédé imprimant avec des plaques d’aluminium.