Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

Li T’ang (suite)

Ces tendances nouvelles s’affirment avec plus de sûreté dans l’admirable paire de paysages du Koto-in (Daitoku-ji, Kyōto). L’un représente une cascade de montagne, l’autre un torrent sortant d’une gorge étroite. Dans ces deux peintures, exécutées sans doute après l’arrivée de Li Tang dans le Sud, les montagnes du fond, perdues dans la brume, ne sont plus qu’un élément de stabilité à peine visible. Tout l’intérêt se concentre sur le premier plan d’arbres et de rochers, disposés selon une composition en diagonale qui sera adoptée, après Li Tang, par tous les peintres des Song du Sud. La surface des roches, comme « taillée à la hache » (pifu cun [p’i-fou ts’ouen]) est dessinée d’un pinceau tenu de biais, avec une encre presque sèche.

Approche plus intime de la nature, évocation d’un coin particulier et non plus d’un vaste panorama, ces deux œuvres ouvrent directement la voie aux paysages des Song du Sud et en particulier à ceux de l’école Ma-Xia (Ma-Hia).

F. D.

➙ Song (époque).

lithiase

Formation de pierres, ou calculs, dans diverses glandes ou leurs voies excrétrices.



Introduction

Les calculs sont des concrétions formées non seulement de substances minérales, mais encore de produits organiques qui perdent leur solubilité soit parce qu’ils sont en excès, soit par modification du liquide qui les contient. Un grand nombre d’organes peuvent être atteints, mais les lithiases biliaires et urinaires sont, de loin, les plus fréquentes.

La nature des calculs varie non seulement avec chaque organe, mais encore il existe, pour un appareil donné, plusieurs sortes de calculs. La teneur en calcium détermine habituellement leur caractère opaque aux rayons X, qui permet de les déceler parfois sur des radiographies sans préparation. La composition chimique des calculs détermine leur forme, leur dureté, leur caractère lisse ou acéré, tous éléments qui influent sur les manifestations cliniques qu’ils provoquent. Enfin, à côté de calculs nettement individualisés, la lithiase se résume seulement à l’existence de fines concrétions, que l’on dénommera, selon leur siège, boue ou sable.

Quelle que soit la topographie de la lithiase, les conséquences pathologiques seront similaires, encore qu’une lithiase puisse être totalement muette (sans signes cliniques) et rester ignorée du patient qui en est porteur. Le plus souvent, la lithiase crée un obstacle dans un conduit d’excrétion d’une sécrétion. L’organe lutte contre la gêne à la progression du flux physiologique en renforçant ses contractions, qui peuvent être ressenties de façon douloureuse ou se laisser distendre par le produit de sécrétion accumulé en amont du calcul. Dans quelques cas, cette gêne à l’écoulement est suffisante pour entraîner des troubles liés au déficit sécrétoire. Enfin, la lithiase favorise fréquemment l’infection et parfois l’apparition de certains cancers.


La lithiase biliaire

Elle est très fréquente (v. bile et foie). Les calculs siègent en général dans la vésicule biliaire. Leur centre est formé de cholestérol* pur, enrobé de couches concentriques chargées en sels minéraux. Quand ceux-ci contiennent du calcium, les calculs sont visibles sur les radiographies sans préparation. Sinon ils seront décelés par la cholécystographie (radiographie de la vésicule biliaire après absorption d’un produit iodé). Dans ce siège, ils entraînent des douleurs, des digestions difficiles, une cholécystite et font parfois le lit du cancer vésiculaire. Mais, quelquefois, ils siègent dans le canal cholédoque. Ils entraînent alors généralement des coliques hépatiques, un ictère*, de la fièvre. Ailleurs, lorsqu’ils sont muets et qu’ils obstruent partiellement les voies biliaires depuis plusieurs années, ils peuvent déterminer une cirrhose* biliaire, à vrai dire assez rare. Enfin, leur arrêt dans le canal cystique peut provoquer un hydrocholécyste (vésicule biliaire extrêmement dilatée).


La lithiase urinaire

Elle est également très fréquente (v. urine). Elle peut siéger dans les calices, au niveau des cavités pyéliques (dans les bassinets). Quand elle migre dans l’uretère, elle entraîne habituellement une colique néphrétique, qui ne cède qu’à l’expulsion du calcul dans la vessie. La lithiase vésicale (maladie de la pierre, gravelle) s’accompagne de troubles de la miction, d’hématuries (sang dans les urines), qui justifient parfois le recours au chirurgien : les plus anciennes méthodes, utilisant les voies naturelles, étaient la lithotomie ou la lithotritie, visant à fragmenter les calculs vésicaux pour permettre leur passage par l’urètre. Certaines lithiases urinaires sont liées à des anomalies locales (uretère coudé, rétréci, comprimé...) ou tout au moins favorisées par elles. Mais, le plus souvent, elles sont associées à une affection générale. La nature chimique des calculs est alors intimement liée à cette prédisposition générale.

• Les lithiases calciques représentent les trois quarts des atteintes urinaires. Un certain nombre sont à base de phosphates et se voient plutôt chez la femme, déterminant avec prédilection les calculs coralliformes, qui réalisent un véritable moule des cavités calicielles. Ce sont des lithiases survenant dans des urines alcalines, qui migrent peu, mais qui sont graves par leur retentissement rénal et leur tendance à la récidive, même après exérèse des calculs coralliformes par pyélotomie (ouverture des bassinets).

• La lithiase oxalo-calcique est très fréquente. Les calculs sont arrondis, mais hérissés de fines aspérités ; les expulsions calculeuses sont fréquentes et sources de coliques néphrétiques. Il importe d’exclure du régime les aliments riches en acide oxalique (oseille et asperges notamment). Souvent, la lithiase est mixte (oxalo-phospho-calcique). Les calculs phospho-ammoniaco-magnésiens calciques s’observent surtout sous forme de couches périphériques apposées sur des calculs préexistants, en cas d’infection.

• Les lithiases non calciques sont surtout représentées par la lithiase urique ; souvent il s’agit de calculs d’acide urique pur ; plus rarement, ce sont des urates de sodium ou d’ammonium. Ils sont jaune-orangé, friables ; ils migrent souvent sans déterminer de coliques néphrétiques.

Enfin citons quelques formes rares de lithiase : oxalo-urique, silicatée, xanthique, cystinique, glycinique et enfin sulfamidée lors de traitement antiinfectieux par les sulfamides sans association d’abondantes boissons alcalines.