Liban (suite)
Un régime politique original : le confessionnalisme
Au Liban, suivant les estimations gouvernementales, la proportion des diverses communautés se répartit ainsi :
Chrétiens (53 p. 100) :
dont 29 p. 100 de maronites (agriculteurs de la montagne, fonctionnaires, commerçants et professions libérales dans les villes)
10 p. 100 de grecs orthodoxes
6 p. 100 de grecs catholiques
6 p. 100 d’arméniens
Musulmans (45 p. 100) :
dont 21 p. 100 de sunnites (région côtière)
18 p. 100 de chī‘tes (sud du Liban et plaine de la Bekaa)
6 p. 100 de druzes (partie centrale du mont Liban).
Pour tenir compte de cette diversité, un régime original, le confessionnalisme, a été institué. La tradition, et non un texte écrit de la Constitution, a établi que le président de la République serait maronite, le président du Conseil sunnite et le président de la Chambre chī‘ite. Les mandats parlementaires et, de façon moins rigoureuse, les portefeuilles ministériels (dont le nombre a varié de quatre à dix-huit) sont répartis entre les différentes communautés proportionnellement à leur importance numérique.
Cette structure confessionnelle se combine avec les institutions parlementaires, telles qu’elles sont organisées par la Constitution de 1926, toujours en vigueur. Inspirée par les lois constitutionnelles françaises de 1875, mais se situant en même temps dans la tradition du parlementarisme « orléaniste », la Constitution libanaise attribue au chef de l’État des pouvoirs considérables, notamment celui de révoquer les ministres. Maître de l’exécutif, disposant du pouvoir réglementaire, le chef de l’État a aussi des prérogatives importantes dans le domaine législatif : initiative des lois ; droit de promulguer sans vote parlementaire les projets de lois revêtus du caractère d’urgence et sur lesquels la Chambre des députés ne se sera pas prononcée dans les quarante jours ; droit de dissoudre la Chambre. Celle-ci, élue tous les quatre ans au suffrage universel, peut renverser le gouvernement, responsable devant elle ; mais, faute d’une majorité cohérente, l’influence du Parlement ne parvient pas, en fait, à équilibrer celle du chef de l’État.
J. S.
P. R. et J. S.
La littérature du Liban
V. Francophones (littératures).
➙ Beyrouth / Croisades / Latins du Levant (États) / Maronites / Phénicie / Syrie.
R. Thoumin, Géographie humaine de la Syrie centrale (Arrault, Tours, 1936). / E. de Vaumas, le Liban, montagne libanaise, Bekaa, Anti-Liban, Hermon, Haute-Galilée libanaise (Firmin-Didot, 1954, 3 vol.). / A. Ismaïl, Histoire du Liban du xviie siècle à nos jours (G. P. Maisonneuve, 1955 ; 2 vol.). / M. Majzoub, le Liban et l’Orient arabe, 1943-1956 (Pensée universitaire, Aix-en-Provence, 1956). / E. Safa, l’Émigration libanaise (L. G. D. J., 1961). / W. Klaer, Eine Landnutzungskarte von Libanon (Heidelberg, 1962). / J.-P. Alem, le Liban (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1963). / J. Nantet, Histoire du Liban (Éd. de Minuit, 1963). / G. Corm, Politique économique et planification au Liban, 1953-1963 (Libr. de Médicis, 1965). / C. Rizk, le Régime politique libanais (L. G. D. J., 1966). / A. Chedid, Liban (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1969 ; 2e éd., 1973). / N. Azhari, l’Évolution du système économique libanais (L. G. D. J., 1970). / A. Zeinaty, l’Industrie du pétrole au Liban (S. E. D. E. S., 1970). / R. Morineau, le Liban aujourd’hui (Jeune Afrique, 1974).