Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

Liban (suite)

Un régime politique original : le confessionnalisme

Au Liban, suivant les estimations gouvernementales, la proportion des diverses communautés se répartit ainsi :

Chrétiens (53 p. 100) :
dont 29 p. 100 de maronites (agriculteurs de la montagne, fonctionnaires, commerçants et professions libérales dans les villes)
10 p. 100 de grecs orthodoxes
6 p. 100 de grecs catholiques
6 p. 100 d’arméniens

Musulmans (45 p. 100) :
dont 21 p. 100 de sunnites (région côtière)
18 p. 100 de chī‘tes (sud du Liban et plaine de la Bekaa)
6 p. 100 de druzes (partie centrale du mont Liban).

Pour tenir compte de cette diversité, un régime original, le confessionnalisme, a été institué. La tradition, et non un texte écrit de la Constitution, a établi que le président de la République serait maronite, le président du Conseil sunnite et le président de la Chambre chī‘ite. Les mandats parlementaires et, de façon moins rigoureuse, les portefeuilles ministériels (dont le nombre a varié de quatre à dix-huit) sont répartis entre les différentes communautés proportionnellement à leur importance numérique.

Cette structure confessionnelle se combine avec les institutions parlementaires, telles qu’elles sont organisées par la Constitution de 1926, toujours en vigueur. Inspirée par les lois constitutionnelles françaises de 1875, mais se situant en même temps dans la tradition du parlementarisme « orléaniste », la Constitution libanaise attribue au chef de l’État des pouvoirs considérables, notamment celui de révoquer les ministres. Maître de l’exécutif, disposant du pouvoir réglementaire, le chef de l’État a aussi des prérogatives importantes dans le domaine législatif : initiative des lois ; droit de promulguer sans vote parlementaire les projets de lois revêtus du caractère d’urgence et sur lesquels la Chambre des députés ne se sera pas prononcée dans les quarante jours ; droit de dissoudre la Chambre. Celle-ci, élue tous les quatre ans au suffrage universel, peut renverser le gouvernement, responsable devant elle ; mais, faute d’une majorité cohérente, l’influence du Parlement ne parvient pas, en fait, à équilibrer celle du chef de l’État.

J. S.

P. R. et J. S.


La littérature du Liban

V. Francophones (littératures).

➙ Beyrouth / Croisades / Latins du Levant (États) / Maronites / Phénicie / Syrie.

 R. Thoumin, Géographie humaine de la Syrie centrale (Arrault, Tours, 1936). / E. de Vaumas, le Liban, montagne libanaise, Bekaa, Anti-Liban, Hermon, Haute-Galilée libanaise (Firmin-Didot, 1954, 3 vol.). / A. Ismaïl, Histoire du Liban du xviie siècle à nos jours (G. P. Maisonneuve, 1955 ; 2 vol.). / M. Majzoub, le Liban et l’Orient arabe, 1943-1956 (Pensée universitaire, Aix-en-Provence, 1956). / E. Safa, l’Émigration libanaise (L. G. D. J., 1961). / W. Klaer, Eine Landnutzungskarte von Libanon (Heidelberg, 1962). / J.-P. Alem, le Liban (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1963). / J. Nantet, Histoire du Liban (Éd. de Minuit, 1963). / G. Corm, Politique économique et planification au Liban, 1953-1963 (Libr. de Médicis, 1965). / C. Rizk, le Régime politique libanais (L. G. D. J., 1966). / A. Chedid, Liban (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1969 ; 2e éd., 1973). / N. Azhari, l’Évolution du système économique libanais (L. G. D. J., 1970). / A. Zeinaty, l’Industrie du pétrole au Liban (S. E. D. E. S., 1970). / R. Morineau, le Liban aujourd’hui (Jeune Afrique, 1974).

Libellules

Insectes fréquents à proximité des étangs et des rivières, munis de quatre ailes membraneuses et dont le développement se déroule dans l’eau. (Ils se nourrissent d’Insectes saisis en vol.)


En toute rigueur, le terme de Libellule s’applique à un genre précis ; mais on l’emploie couramment pour désigner tout Insecte appartenant à l’ordre des Odonates, connu depuis l’ère primaire et riche de 3 000 espèces actuelles (dont 80 environ en France). On subdivise cet ordre en deux principaux sous-ordres : les Zygoptères, au corps fin, au vol lent et intermittent, et aux ailes dressées au-dessus du corps au repos, parmi lesquels se rangent les genres Calopteryx (ou Agrion, la délicate « demoiselle » aux ailes teintées de bleu), Lestes, Platycnemis ; les Anisoptères, plus grands et trapus, au vol rapide et soutenu, où figurent les genres Libellula, Anax, Æschna, Cordulia.


Vol et capture des proies

Par rapport à celles d’autres ordres d’Insectes, les ailes des grandes Libellules apparaissent comme primitives : nervation abondante et serrée, position latérale au repos, indépendance complète entre aile antérieure et postérieure. Ces Insectes sont cependant d’excellents voiliers, glissant dans l’air à vive allure, évitant tout obstacle, changeant brusquement de direction ou bien se maintenant sur place, et cela interminablement, sans prendre de repos, pendant les heures ensoleillées de la journée. Les puissants muscles thoraciques ainsi que la présence de sacs aériens qui favorisent la respiration expliquent une telle performance. Chez quelques espèces, comme Libellula quadrimaculata, on a observé de véritables migrations, aussi bien en Amérique du Nord qu’en Sibérie et dans le nord de l’Europe, et plutôt au bord de la mer ; sans former des nuages aussi denses que les Criquets, les individus volent par milliers dans la même direction, s’arrêtent pour la nuit et semblent se disperser assez vite.

Toutes les Libellules sont carnivores, et leur vol prolongé leur permet d’attraper de menus Insectes : Moucherons, Moustiques, Éphémères, qui abondent près de l’eau ; elles maintiennent les proies par leurs pattes, tandis que les pièces buccales, broyeuses, les réduisent en bouillie. À côté des antennes, fines et courtes, les yeux occupent une grande partie de la tête ; ils comportent jusqu’à 30 000 facettes chez Æschna et jouent un rôle essentiel dans le repérage des proies.