Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

lancement de navire (suite)

Incidents de lancement

• Cabanement. La direction de la résultante P — Q doit toujours passer par un point de la cale ; sinon au moment où elle dépasse l’extrémité de la cale, le navire pivote autour de ce point et plonge brusquement de l’arrière ; c’est le cabanement, dont les conséquences peuvent être sérieuses : risque de talonnement de l’étambot sur le fond, efforts considérables sur la coque au point de pivotement, possibilité de rappel brutal du navire sur l’avant-cale, etc.

• Salut. Si la profondeur d’eau à l’extrémité de l’avant-cale est inférieure au tirant d’eau du navire à flot, celui-ci plonge brusquement de l’avant au moment où le brion dépasse l’avant-cale ; c’est le salut, seulement dangereux si le navire risque de heurter le fond.

Pour éviter les risques de « cabanement » ou de « salut », l’avant-cale doit avoir une longueur suffisante afin de soutenir le navire jusqu’au moment où il commence à flotter librement.


Mise à l’eau des grandes unités

Beaucoup de navires de guerre et de grands navires de commerce sont désormais construits dans une cale analogue aux formes de radoub et sont mis à l’eau par simple remplissage de celle-ci après achèvement de la coque. Ce procédé évite l’opération du lancement, particulièrement délicate lorsque le chantier ne dispose que d’un plan d’eau de faible étendue en regard de la taille des navires.

E. C.

 M. Bourdelle, Théorie du navire (Doin, 1912 ; 2 vol.). / A. Lamouche, Théorie du navire (Challamel, 1921). / C. Dollfus, C. de La Roncière, R. Lestonnat, commandant Rondeleux, G. G. Toudouze et J. Tramond, Histoire de la marine (l’Illustration, 1939). / E. Giboin, J. S. Legris, L. Doucet et A. Rialland, Aide-mémoire Martinenq des constructions navales, t. I : la Coque des navires. La propulsion (Éd. maritimes et d’outre-mer, 1958). / E. Chicot, Construction du navire de commerce (Éd. maritimes et d’outre-mer, 1960).

lande

Formation végétale constituée d’arbustes, d’arbrisseaux et de sous-arbrisseaux (Éricacées, Légumineuses) sous lesquels s’établit une végétation herbacée plus ou moins abondante.



Description

De tels peuplements sont spécifiques du climat tempéré frais et humide.

Les végétaux de la lande possèdent des caractéristiques morphologiques particulières : pour la plupart, leurs organes verts sont persistants, ce qui leur permet une assimilation chlorophyllienne tout au long de l’année, et d’autre part ils sont souvent xéromorphes (croissance lente, rameaux et feuilles coriaces) comme les plantes qui ont besoin de lutter contre la sécheresse. Il semble, cependant, que le manque de nourriture, en terrain pauvre, soit en partie responsable de cet aspect plus que la sécheresse, car le climat des régions de landes est souvent humide, et certains de ces végétaux vivent dans des sols riches en eau (sécheresse physiologique).

Bien souvent, on réserve le nom de lande à des territoires dont les sols sont constitués par une roche mère siliceuse (sables, granité...), mais on connaît aussi des landes sur sols calcaires. Naturellement, suivant le climat, on pourra trouver des landes sèches ou humides.

Le sol des landes présente des caractéristiques spécifiques intermédiaires entre celui de la prairie et celui de la forêt, se rapprochant plus ou moins de l’un ou de l’autre suivant l’abondance de la flore herbacée ou arbustive. La quantité de litière qui s’y dépose dépend de la densité des végétaux ; elle est sensiblement plus faible qu’en forêt. Certaines espèces (Bruyères) y accumulent des déchets de lignine qui se décomposent lentement en acidifiant le milieu ambiant. Le piétinement des animaux dans les landes pâturées et les incendies, volontaires ou non, favorisent un tassement du sol ou sa pulvérulence.

Le plus souvent, les sols sont acides et plus ou moins podzolisés et lessivés. Un tel terrain se compose de plusieurs horizons superposés : tout d’abord, en surface, une couche foncée riche en détritus organiques ayant des difficultés à se décomposer, puis une couche claire pulvérulente ; en dessous, on trouve des zones d’accumulation d’humus et de composés ferrugineux, enfin la roche mère perméable qui favorise un lessivage important des couches supérieures. Un tel type de sol, pauvre en bases assimilables, se prête mal à la culture et n’est spontanément utilisable que par quelques végétaux (Pin, Bouleau, Molinie, Callune), qui ont d’ailleurs tendance à accentuer le phénomène. Beaucoup de landes possèdent en profondeur une croûte solide, ferrugineuse (alios), parfois continue et capable de gêner la végétation au niveau des racines. Obstacle mécanique qui empêche la pénétration de ces dernières, retient l’humus en dessus et aussi souvent l’eau, accélérant ainsi la dégradation du sol.

On distingue d’après ces différents critères de nombreuses variétés de landes :
— landes des plaines siliceuses, portant des Fougères (Fougère grand aigle), des Bruyères (Bruyère cendrée, Bruyère à balai, Bruyère arborescente...) et des Ajoncs, caractéristiques des zones siliceuses acides atlantiques : les Genêts se localisent sur les sols profonds dans les stations ensoleillées ;
— landes montagnardes à Rhododendrons, à Airelles (Myrtilles), à Arctostaphylos uva ursi (Busserole), toutes sur sols siliceux ;
— landes des terrains, des coteaux ou plateaux calcaires, souvent très secs, portant des Buis ou des Genévriers accompagnés d’herbes rares (Fétuques) et de Genêts rampants : tels les savarts de Champagne.

La lande ni très sèche ni très humide prend le nom de lande mésophile.

Diverses expressions permettent de distinguer d’autres types ; on entendra ainsi parler de « bonne lande » ; cette dénomination (toute relative) la distingue des landes à Bruyères, qui sont moins utilisables encore ; elle porte des Fougères grand aigle et des Ajoncs, son sol est acide, pauvre en humus et podzolisé. La grande lande, colonisée sensiblement par les mêmes plantes, s’établit sur un sol assez profond et s’oppose à la petite lande, couverte d’une végétation courte de Bruyère et de petits Ajoncs sur un sol peu épais et plus dégradé.