Kiang-si (suite)
Le Jiangxi a un climat humide (1 160 mm de pluies à Nanchang) avec une large prédominance des pluies de saison chaude, notamment des pluies de printemps (avril, mai, juin), qui représentent 40 p. 100 des précipitations, alors que les pluies d’été n’en représentent que 35 p. 100, mais sans que l’hiver soit réellement sec. L’été est tropical (28,6 °C en juill.), mais l’hiver est frais (5,1 °C en janv.). Sous ce climat « pénétropical » et sur les sols rougeâtres ferrallitiques qui couvrent les pentes régnait une forêt mixte dense où se mêlaient essences tempérées (pins) et essences tropicales (camphriers, bambous) ; elle fut détruite tardivement, mais presque totalement, de sorte que la plupart des montagnes ne portent plus qu’une savane ; on s’efforce de les reboiser. Aux confins du Hubei, les pentes des Mufushan (Mou-fou-chan) portent des théiers dont la production est renommée (thés de Xiushui [Hieou-chouei]), et, plus au sud, la ramie est une culture importante dont Wanzai (Wan-tsai) est un gros marché.
Les vallées très peuplées de toutes les rivières et la dépression du Poyanghu (P’o-yang-hou) sont en rizières, et Jiujiang (Kieou-kiang) est un grand marché du riz. Des réservoirs aménagés en amont des vallées (assez semblables aux tanks indiens) permettent la riziculture, car les pluies d’été sont insuffisantes. Une deuxième culture de riz est parfois possible grâce à l’importance des pluies de printemps : dans ce cas, une première récolte est faite d’avril à fin juillet, une deuxième, la principale, de juin à novembre, les tiges de cette deuxième récolte étant repiquées avant la moisson de la première. Plus souvent, cependant, la rizière porte en automne maïs, sorgho, soja et surtout patate douce. Le Poyanghu, lui-même, est un centre de ponte de poissons, et ses alevins sont recherchés par les pisciculteurs du Jiangsu (Kiang-sou).
Le Jiangxi est la province chinoise qui est la plus renommée pour son industrie de la porcelaine, implantée à Jindezhen (Kin-teh-tchen) depuis les Song, qui y avaient créé des fours impériaux.
Mais l’industrie moderne est peu importante en dépit de ressources minières réelles : antimoine et wolfram, tout à fait au sud, à Dayu (Ta-yu), au pied des Nanling et surtout charbon à Pingxiang (P’ing-siang), à la frontière du Hunan. Le gisement de Pingxiang est le seul gisement vraiment important au sud du Yangzijiang : les veines sont épaisses (12 m) ; le charbon, d’époque secondaire, est tendre et, en dépit de sa richesse en cendres, fournit du coke métallurgique. Mais le coke et le charbon sont expédiés vers les grands centres industriels de Wuhan (Wou-han) et de Shanghai, Pingxiang étant précisément sur la voie ferrée qui à Xiangtan (Siang-t’an) [au Hunan] s’embranche sur la voie ferrée Canton-Wuhan pour gagner Shanghai. Dans ces conditions, les villes (sauf Jiujiang, qui est un grand port fluvial sur le Yangzijiang à l’extrême nord de la province), y compris la capitale provinciale, Nanchang, sont essentiellement de gros marchés ruraux. La vallée du Gan est loin d’avoir l’importance, pour les facilités de communications modernes, de la vallée du Xiangjiang (Siang-kiang) au Hunan.
J. D.