Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Ancien Empire (suite)

 G. Steindorff, Die ägyptischen Gaue und ihre politische Entwicklung (Leipzig, 1900). / A. Moret, Du caractère religieux de la royauté pharaonique (Leroux, 1903) ; le Nil et la civilisation égyptienne (La Renaissance du livre, coll. « Évol. de l’Humanité », 1926). / J. H. Breasted, Ancient Records of Egypt. Historical Documents, t. I (Chicago, 1906). / L. Borchardt, Das Grabdenkmal des Königs Sa’hu-reh (Leipzig, 1910-1913 ; 2 vol.). / A. H. Gardiner, T. E. Peet et J. Černy, The Inscriptions of Sinai (Londres, 1917 ; 2e éd., 1952) / P. Montet, Scènes de la vie privée dans les tombeaux égyptiens de l’Ancien Empire (Les Belles Lettres, 1925) ; Byblos et l’Égypte (P. Geuthner, 1929). / A. Scharff, Die Altertümer der Vor- und Frühzeit Ägyptens (Berlin, 1929-1931 ; 2 vol.). / G. A. Reisner, Mycerinus. The Temples of the Third Pyramid at Giza (Cambridge, Mass., 1931). / J. Pirenne, Histoire des institutions et du droit privé de l’Ancienne Égypte (Bruxelles, 1932-1935 ; 3 vol.) ; Histoire de la civilisation de l’Égypte ancienne, t. I (La Baconnière, Neuchâtel, 1961). / J.-Ph. Lauer, Fouilles à Saqqarah : la pyramide à degrés (Leroux, 1936 ; 2 vol.) ; le Problème des pyramides d’Égypte (Payot, 1948). / E. Drioton et J. Vandier, l’Égypte (P. U. F., coll. « Clio », 1938 ; 4e éd., 1962). / H. Jacobsohn, Die dogmatische Stellung des Königs in der Theologie der alten Ägypter (Glückstadt, 1939). / T. Säve-Söderbergh, Ägypten und Nubien (Lund, 1941). / I. F. S. Edwards, The Pyramids of Egypt (Harmondsworth, 1947 ; trad. fr. les Pyramides d’Égypte, le Livre de poche, 1967). / H. Frankfort, Kingship and the Gods (Chicago, 1948 ; 6e éd., 1969 ; trad. fr. la Royauté des Dieux, Payot, 1951). / W. C. Hayes, The Scepter of Egypt, t. I : From the Earliest Times to the End of Middle Kingdom (New York, 1953). / J. Vercoutter, Égyptiens et Préhellènes (A. Maisonneuve, 1954) ; « Das alte Reich », in Ascherweltgeschichte, t. I (Francfort-sur-le-Main, 1965). / J. Yoyotte, « l’Égypte », dans Histoire universelle, t. I (Gallimard, « Encyclopédie de la Pléiade », 1956). / Z. Zaba, les Maximes de Ptahhotep (Prague, 1956). / G. Posener, S. Sauneron et J. Yoyotte, Dictionnaire de la civilisation égyptienne (Hazan, 1959). / C. Aldred, Egypt to the End of the Old Kingdom (Londres, 1965).

Anciens et des Modernes (querelle des)

Polémique de littérature et d’esthétique qui se poursuit en France pendant une partie du xviie et du xviiie s. La querelle des Anciens et des Modernes avait pour thème central un jugement de l’Antiquité gréco-latine par comparaison avec la France de Louis XIV, principalement en littérature, accessoirement dans d’autres domaines de l’art et de la pensée. Ont été dits « Modernes » ceux qui contestaient que les auteurs de l’Antiquité fussent inégalés. Les « Anciens » furent ceux que cette opinion scandalisa.



Les limites de la querelle
Son évolution

Si l’on prenait en considération tous les textes relatifs à un tel jugement par comparaison, on pourrait dire que la querelle dure deux siècles ; Pascal et Chateaubriand seraient des Modernes. Mais la querelle est définie aussi par l’antagonisme marqué de deux camps, qui luttent d’influence à l’Académie et dans le monde. D’ailleurs, le parallèle entre les Temps modernes et l’Antiquité, s’il fournit au débat littéraire son motif central, est loin de l’épuiser. Enfin, les Modernes sont toujours pris à partie, ouvertement ou non, en tant qu’auteurs. Leurs productions indignent leurs adversaires au moins autant que leurs opinions. La querelle ainsi entendue dure une cinquantaine d’années, des environs de 1675 aux environs de 1725 ; encore ces limites sont-elles arbitraires dans l’état actuel des connaissances, qui ne permet pas de dire quand l’opposition entre Anciens et Modernes a cessé d’être significative pour les contemporains. Au fil des ans, la querelle a changé de visage ; les Anciens perdent un à un leurs appuis les plus prestigieux, les plus grandes figures de l’âge classique, Racine, La Fontaine, La Bruyère, Bossuet ; Boileau, leur chef, une fois mort, des poètes comme Jean-Baptiste Rousseau (1671-1741) ou Louis Racine (1692-1763), une érudite comme Mme Dacier (1647-1720), un journaliste comme l’abbé Pierre Desfontaines (1685-1745) ne sauraient remplir dignement leur place. L’audience des Modernes s’agrandit au contraire. Antoine Houdar de La Motte (1672-1731), élu à l’Académie en 1710, est plus que Charles Perrault (1628-1703) un auteur à succès. La caution de Fontenelle vaut plus en 1720 qu’en 1690. Les changements dans le cadre social de la vie littéraire semblent jouer aussi en faveur des Modernes. C’est au café que La Motte tient séance tous les jours. Le salon de Mme de Lambert et surtout celui de Mme de Tencin sont actifs en faveur du parti moderne.


L’épisode central (1687-1694)

À l’Académie, le 27 janvier 1687, Boileau se scandalise publiquement en écoutant lire un poème de Ch. Perrault, le Siècle de Louis le Grand, où les contemporains sont mis au-dessus des gloires antiques. Les écrits polémiques se succèdent pendant sept ans, allant de l’épigramme au traité. Des éclats se produisent, en 1693 notamment, lors de la réception de La Bruyère à l’Académie : les Modernes voient dans son discours de remerciement un affront pour eux autant qu’un outrage à la mémoire du Grand Corneille, dont la cause posthume se trouve largement liée à la leur (il y a à cela plusieurs raisons, dont la plus apparente, mais non la plus intéressante, est que Thomas, le frère du Grand Corneille, et Fontenelle, son neveu, sont parmi les premiers du parti). Entre Perrault et Boileau une réconciliation de pure forme a lieu en août 1694, sous les auspices du Grand Arnauld. La querelle devient moins voyante.


Les débats annexes


La querelle du merveilleux

Depuis le milieu du siècle, on a renouvelé l’épopée en puisant sa matière dans l’histoire des temps chrétiens et en substituant les miracles (le merveilleux chrétien) aux prodiges de la tradition épique. C’était à la fois s’affranchir de l’imitation des Anciens et alarmer une certaine piété. Jean Desmarets de Saint-Sorlin (1595-1676) réédite son Clovis (1673) avec une préface qui retourne contre ses détracteurs le grief d’impiété. Boileau se saisit de la question et remanie en conséquence le chant III de son Art poétique, qui est près de paraître.