infarctus (suite)
• Les thromboses et les complications emboliques. Elles comportent :
a) l’extension des caillots sanguins siégeant dans les coronaires (il en résulte une aggravation ou une récidive de l’infarctus) ;
b) les thromboses de la paroi ventriculaire gauche, avec embolies artérielles (cerveau, viscères, par exemple) ;
c) les thromboses veineuses des membres inférieurs, avec leurs redoutables complications d’embolie pulmonaire. Ces différents accidents ont bénéficié de l’apport et de l’utilisation préventive des anticoagulants.
• La mort subite. Elle est l’apanage des infarctus sévères, mais parfois aussi des infarctus non compliqués.
On peut parfois la juguler par les techniques récentes de réanimation (v. cœur).
Infarctus pulmonaire
L’infarctus du poumon est provoqué par l’embolie dans une branche de l’artère pulmonaire d’un caillot provenant d’un foyer de phlébite des membres inférieurs (le caillot franchit le cœur droit, où il ne rencontre pas d’obstacle). Le point de départ peut également être une lésion du cœur droit (valvule tricuspide), d’où se détache un caillot. Des infarctus peuvent également se former par thrombose sur place au cours des différentes affections du poumon.
Dans l’infarctus pulmonaire par embolie, le début est brutal, marqué par une violente douleur thoracique et une gêne respiratoire aiguë, bientôt suivie d’un crachat hémoptoïque. La zone de poumon atteinte est pyramidale, centrée par l’artère obstruée, et d’autant plus importante que le caillot est plus gros.
Infarctus du rein et du foie
Ces organes « pleins » peuvent être le siège d’infarctus dus à une thrombose locale (au cours d’une maladie propre à l’organe) ou à une embolie (caillot provenant d’une lésion du cœur gauche). La symptomatologie peut être trompeuse, et les petits infarctus de ces organes passent parfois inaperçus.
Infarctus du cerveau
Cette lésion, très fréquente, est plus couramment nommée ramollissement cérébral. Elle est consécutive à l’artériosclérose ou à une embolie provenant du cœur gauche (maladie mitrale, par exemple). Suivant la localisation et la dimension de la lésion, on observe des troubles neurologiques variés, au premier rang desquels se trouvent les hémiplégies*.
Infarctus du mésentère
Dans cette affection, beaucoup plus rare, il s’agit le plus souvent d’une thrombose d’une branche de l’artère mésentérique. La portion correspondante de l’intestin se nécrose et, après une crise abdominale douloureuse suraiguë, l’évolution se fait rapidement vers la péritonite, en l’absence d’une intervention chirurgicale pratiquée d’urgence. Le traitement comporte la résection de l’anse atteinte.
Infarctus dans les organes génitaux
On observe des infarctus au niveau de l’utérus et des trompes (dits « apoplexies utéro-annexielles »), qui nécessitent l’hystérectomie. Le placenta peut également être atteint : c’est l’apoplexie utéro-placentaire, qui menace gravement la grossesse.
J.-L. S. et J. B.
➙ Anticoagulants / Artère / Cœur / Coronaires (artères).
R. R. Greening, Symposium on the Radiology of Ischemia (Philadelphie, 1967). / T. R. Harrisson et T. J. Reeves, Principles and Problems of Ischemic Heart Disease (Chicago, 1968). / G. R. Rager, L’infarctus ne tue pas (Flammarion, 1969). / R. Bernard, les Arythmies dans l’infarctus (Maloine, 1970). / J. Trémolières, Infarctus et hypertension (Expansion scientif. fr., 1971).
