hygiène (suite)
Hygiène bucco-dentaire
L’hygiène bucco-dentaire est destinée à assurer la propreté des dents, des gencives et de la cavité buccale en général. Elle a pour but d’éviter la stagnation des débris alimentaires et de dépôts microbiens générateurs de caries dentaires et de maladies des tissus entourant les dents : gingivite, gingivo-stomatite, parodontose, ou pyorrhée alvéolo-dentaire (v. dent).
Une bonne hygiène de la cavité buccale est assurée essentiellement par le brossage minutieux des dents, un régime alimentaire approprié, des visites régulières au praticien spécialiste (chirurgien-dentiste ou stomatologiste).
Le brossage des dents doit être effectué au moins deux fois par jour au moyen d’une brosse dure, à manche incurvé épousant la courbure des arcades dentaires. Il doit être adapté aux différents âges de la vie, car les conditions anatomiques buccales et dentaires se transforment au cours de l’existence.
• Les dents des enfants en bas âge doivent être brossées régulièrement à partir de trente mois, lorsque les vingt dents de lait ont effectué leur évolution ; avant ce délai, les dents de lait présentent entre elles des espaces, ou diastèmes, qui évitent la stagnation alimentaire. Seules les faces triturantes des molaires de lait seront brossées par la mère à l’aide d’une brosse à dents pour enfant dont on aura sectionné les touffes de poils de façon à ne laisser qu’une longueur de 6 mm.
• De six à quarante-cinq ans, le brossage des dents devra nettoyer les faces vestibulaires, occlusales, linguales ou palatines de toutes les dents. Les faces vestibulaires et les faces occlusales, ou triturantes, pourront être brossées horizontalement, mais les faces internes (palatines et linguales) devront être nettoyées avec des mouvements semi-circulaires de haut en bas et de bas en haut effectués par la brosse.
• À partir de quarante-cinq ans, plus tôt chez les sujets prédisposés à la parodontose, la languette gingivale interdentaire a diminué de hauteur, l’os alvéolaire s’est en partie résorbé et un espace notable existe entre le point de contact interdentaire et la gencive. Avant le brossage, un rinçage buccal enlèvera le plus gros des particules alimentaires. Les espaces interdentaires pourront être nettoyés avec un cure-dent, qui sera avantageusement remplacé par du fil de soie floche ciré que l’on introduit verticalement entre chaque espace interdentaire où se trouve une rétention alimentaire, par pression du fil tendu, qui doit franchir le point de contact situé entre les deux dents voisines. Ce fil est retiré horizontalement ou verticalement et entraîne avec lui des particules alimentaires. Le brossage des faces vestibulaires devra être effectué avec des mouvements semi-circulaires de la brosse de bas en haut et de haut en bas. Les faces occlusales seront brossées horizontalement, les faces internes (palatines et linguales) avec des mouvements semi-circulaires comme les faces vestibulaires.
Le brossage sera terminé de nouveau par un rinçage, qui peut être efficacement remplacé avec une douche carbo-gazeuse à l’aide d’un appareil appelé « carbaton ».
Le dentifrice utilisé sur la brosse ne doit pas être abrasif ; il peut, par sa composition, avoir un rôle inhibiteur de la fermentation microbienne (ricinoléate de soude, novarsenobenzol) et préventif de la carie dentaire (fluor).
Le régime doit comprendre une alimentation variée, vitaminée : pain complet de préférence, peu de sucreries, surtout le soir avant de se coucher ; mastiquer des aliments durs : légumes pas trop cuits, salades, fruits frais ; éviter les excès alimentaires.
Une visite bisannuelle chez le spécialiste de l’odonto-stomatologie est indispensable pour déceler dès le début tout phénomène pathologique. Au cours de cet examen, le praticien effectuera, s’il le juge utile, un détartrage soigneux afin de retirer les dépôts de tartre adhérant à la couronne ou à la racine des dents.
Ch. M. S.
L’hygiène collective
La propreté tend à se propager par l’éducation des enfants dès leurs premiers contacts avec l’école. L’extension des réseaux de distribution d’eau potable ainsi que la multiplication des chauffe-bains de divers modèles permettent d’accroître la salubrité de nombreux intérieurs. Dans les villes, les établissements publics de bains-douches permettent à ceux dont les intérieurs sont insuffisamment équipés de bénéficier de conditions d’hygiène correctes.
Vis-à-vis des maladies elles-mêmes, la collectivité dispose de divers moyens :
• La lutte contre les vecteurs (insectes) est un procédé efficace, mais qui nécessite des actions concertées : les plus connues sont la désinsectisation, et notamment la lutte contre les moustiques, mais aussi contre les mouches et les punaises. Des procédés à grande échelle ont pu être employés, telles les pulvérisations d’insecticides à partir d’avions à basse altitude ou d’hélicoptères. Ou encore les campagnes de dératisation, soit en milieu rural dans les réserves de grains, soit en ville près des abattoirs ou dans les égouts, voire dans les caves ou les logements eux-mêmes.
• D’autres procédés d’hygiène collective concernent la déclaration obligatoire de certaines maladies contagieuses et l’isolement des malades, les délais d’éviction à respecter tant pour le malade lui-même que pour son entourage dans certains cas, enfin la nécessité d’une désinfection* obligatoire des locaux soit en cours de maladie, soit à la convalescence.
Des mesures plus rationnelles d’hygiène sont prises sous forme de vaccinations, qui représentent le meilleur moyen de lutte contre les épidémies* et un procédé efficace d’enrayement des grandes endémies. Une autre forme d’hygiène collective est née au xixe s. en Europe pour poursuivre son développement de nos jours : elle est liée d’une part au dépistage systématique des maladies par les services de médecine préventive annexés à la plupart des grandes entreprises, d’autre part à la reconnaissance de maladies professionnelles. Enfin, la médecine du travail exerce un contrôle régulier des conditions d’hygiène dans les milieux industriels.