Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Hydroptéridales (suite)

Azollacées

Une autre famille, très voisine, est celle des Azollacées (un genre, une dizaine d’espèces réparties surtout en Amérique, deux seulement en France). Ces plantes annuelles, également flottantes, ont des tiges filiformes dont la ramification est caractéristique de l’espèce considérée. Les feuilles, très petites (un millimètre), sessiles, distiques, sont parfois colorées en rouge-brun. Elles possèdent de longues racines non ramifiées et servent, comme les Salviniacées, à la décoration des bassins et des aquariums ; leur multiplication se fait activement par bourgeonnement et par fragmentation naturelle.


Marsiléacées

Cette famille est assez nettement différente des deux premières, et certains auteurs pensent que les ressemblances sont plus des caractères de convergence que de parenté. Réunissant trois genres cosmopolites (Pilularia et Marsilea sont représentés en France par quatre espèces), elle comprend des plantes à rhizomes enfoncés dans la vase des mares où elles vivent. Les feuilles, dressées, sont enroulées en crosse à l’état jeune : cylindriques, filiformes, en alène pour Pilularia, elles sont munies d’un long pétiole et d’un limbe divisé en quatre lobes chez Marsilea. Les sporanges, groupés dans les sporocarpes, sont rassemblés à la base des feuilles. Ces sporocarpes, grâce à leur paroi très dure, permettent à ces plantes de subsister pendant un temps plus ou moins long (quelquefois deux ou trois ans) en attendant que les caractéristiques écologiques locales redeviennent favorables pour un nouveau développement. Ces espèces, à l’heure actuelle, sont de plus en plus menacées par la pollution, et l’on voit leur aire de répartition se restreindre progressivement ; il est à craindre que d’ici quelques décennies on ne puisse plus retrouver en France les espèces qui y prospéraient, surtout dans l’Ouest.

J.-M. T. et F. T.

hygiène

Ensemble des procédés destinés à donner à l’individu une meilleure santé, une meilleure façon de vivre.



Introduction

Moïse avait déjà énoncé quelques principes d’hygiène dans ses tables de la Loi. Dans la Grèce antique, Sparte comme Athènes développèrent les règles d’hygiène. Le développement des sports, le culte de la beauté corporelle furent tout naturellement des mesures propres à promouvoir l’hygiène. Hippocrate* consigna dans ses ouvrages de précieuses observations, sources de préceptes d’hygiène qui furent à l’origine de progrès sanitaires certains. L’hygiène publique fit un pas en avant à l’époque romaine, grâce aux grands travaux (adduction d’eau, réseaux d’égouts, thermes). L’effondrement de l’Empire romain, la dépravation des mœurs et les invasions barbares firent reculer l’hygiène sur toute la côte nord de la Méditerranée. Sur ses côtes sud et est, par contre, l’islām poursuivit en la modifiant la tradition grecque. C’est ainsi que les notions d’épidémie, de contagion se firent jour, que la variole fut distinguée des autres fièvres éruptives et que la diététique et l’hygiène mentale furent entrevues. En Europe de nouveaux progrès apparurent avec la Renaissance. Mais il fallut attendre la fin du xviiie s. pour que les travaux des physiciens, des chimistes, et des physiologistes impriment un nouvel essor à l’hygiène. Lavoisier* notamment y consacra une grande partie de son activité. À la fin de ce siècle, l’hygiène apparut comme une branche de la médecine et s’implanta comme telle dans plusieurs facultés, tandis que Jenner (1749-1823) ouvrait une nouvelle voie avec la vaccination* (1796). Le xixe s. vit surtout des progrès de l’hygiène collective et des premières formes de médecine préventive et professionnelle, pour se terminer sur les travaux de Pasteur*, avec la naissance de la bactériologie et la multiplication des sérums et vaccins, ainsi que ceux de Lister (1827-1912) et l’introduction de l’asepsie* et de l’antisepsie.


L’hygiène individuelle

Elle est liée aux gestes de chaque instant. L’hygiène au sens le plus élémentaire du terme se confond avec la notion de propreté : le nettoyage tégumentaire à base de savon met l’organisme à l’abri des souillures. Il est au mieux réalisé par le bain, et par la douche. L’augmentation du nombre des salles d’eau dans les agglomérations est considérée comme un bon élément d’appréciation du niveau d’hygiène d’un pays. Un certain nombre de maladies ayant une transmission par voie digestive, il est nécessaire de se laver soigneusement les mains au sortir des W.-C. et avant de se mettre à table. Il y a lieu de proscrire les eaux* non potables pour la boisson*, mais aussi pour la préparation des aliments. De même, les baignades dans des eaux polluées sont dangereuses : transmission de la poliomyélite, de la bilharziose, etc. L’hygiène quotidienne comprend également un bon équipement vestimentaire, adapté au climat, maintenu en état de propreté et à l’abri des parasites. Il doit non seulement protéger des écarts de températures, mais aussi, dans certains cas, protéger les téguments des radiations solaires nocives (rayonnement ultraviolet en altitude ou sur neige notamment), pour lesquelles le port de lunettes à verres filtrants est conseillé.

Sur le plan de la nutrition, c’est dans un choix d’aliments* variés et aptes à couvrir les besoins énergétiques et plastiques de l’organisme que chaque individu contribuera à sa propre hygiène alimentaire. Dans certains cas, des impératifs de santé conduiront à une alimentation diététique*.

Un sommeil régulier, voisin de huit heures par jour chez l’adulte jeune, un peu moins long chez le sujet plus âgé, est également facteur d’hygiène et d’équilibre. Il n’est que de constater les troubles importants liés aux voyages aériens à longue distance pour comprendre les conséquences de trop grandes variations du rythme nycthéméral.

Enfin, l’hygiène individuelle sera complétée par un minimum d’exercice physique au grand air pour combattre le confinement et les maladies de la sédentarité.