Hohenzollern (suite)
En 1786, la branche principale connaît une crise, car Frédéric II* le Grand meurt sans laisser de descendants, et la couronne passe à son neveu Frédéric-Guillaume II (1744-1797), qui règne jusqu’en 1797 (le célèbre prince Louis-Ferdinand [1772-1806] est un neveu plus jeune). En 1797, Frédéric-Guillaume III (1770-1840) monte sur le trône ; il est le mari de la reine Louise († 1810), si souvent chantée, et il pensera être le dernier roi de Prusse tant l’État se trouve menacé par les guerres napoléoniennes. Les acquisitions du xviiie s., faites surtout aux dépens de la Pologne et de l’Autriche, accentuent le caractère oriental de la Prusse ; il faudra celles de 1803 (territoires ecclésiastiques) et de 1815 (terres saxonnes, lusaciennes et rhénanes) pour modifier en partie cette situation. Les liens de famille noués avec les princes welfes, la Suède, la Hesse, le Mecklembourg ne joueront pas de rôle dans ces acquisitions.
Frédéric-Guillaume IV (1795-1861) règne de 1840 à 1861, et c’est son frère Guillaume (Guillaume Ier*) qui lui succède : en 1871, il sera le premier empereur d’Allemagne de l’histoire. À cette époque, des liens ont été noués avec la Saxe-Weimar et la Russie. Entre-temps, la branche franconienne s’est éteinte en 1806 ; ses territoires (Ansbach et Bayreuth) sont devenus prussiens dès 1791. Les princes des branches souabes abdiquent en faveur de la branche prussienne en 1848 (Sigmaringen) et en 1849 (Hechingen), mais Hechingen ne s’éteindra que plus tard (1869), et Sigmaringen se transformera en maison princière, puis royale de Roumanie (1866-1947) après avoir failli devenir maison royale d’Espagne en 1870.
En 1871, près de deux siècles après le couronnement, les Hohenzollern deviennent maison impériale, et l’histoire allemande est écrite désormais comme s’il s’agit de l’histoire de la Prusse en général, des Hohenzollern en particulier. Mais, dès 1918, c’est la catastrophe, puis l’abdication ; Guillaume II* ne mourra cependant qu’en 1941, et le célèbre kronprinz Frédéric-Guillaume qu’en 1951.
B. V. et J.-B. N.
➙ Allemagne / Brandebourg / Prusse.
L. Mermaz, les Hohenzollern (Rencontre, Lausanne, 1969).
