amiral (suite)
Supprimée par Richelieu, rétablie par Colbert, cette charge disparaît en 1791. Restaurée par Napoléon à titre purement honorifique en faveur de Murat, elle subsiste comme une dignité sous le nom d’amiral de France jusqu’en 1869. Mais le terme d’amiral désigne surtout un grade dont les trois classes — amiral, vice-amiral et contre-amiral — correspondaient au xviie s. aux trois divisions qui se succédaient dans la ligne de bataille d’une flotte déployée en vue du combat. Celle du centre, commandée par l’amiral, était précédée de celle du vice-amiral et suivie de celle du contre-amiral.
Pour l’assister dans les affaires maritimes, Richelieu crée en 1626 un Conseil de marine, ancêtre du Conseil de l’amirauté, comité consultatif d’amiraux, devenu en 1889 le Conseil supérieur de la marine, qui donne son avis sur l’orientation générale de la politique navale. Le commandement et la préparation de la défense navale appartiennent à l’état-major général de la marine, créé en 1868. Son chef est de droit vice-président du Conseil supérieur de la marine. Par similitude avec les autres armées a été créé en 1945 le rang de vice-amiral d’escadre, compris entre celui d’amiral et celui de vice-amiral. En 1961, l’amiral, chef d’état-major de la marine, a été placé sous l’autorité directe du ministre des Armées ; il est assisté d’un major général et de trois sous-chefs d’état-major. Cette organisation est commune dans ses grandes lignes à toutes les marines militaires.
A. L.
Amirauté
• Dans la France de l’Ancien Régime, on appelait Amirauté un organisme administratif et judiciaire chargé de faire exécuter les ordonnances de l’amiral et de juger toutes les causes relevant du droit maritime. Il avait dans ses attributions la police des ports et des côtes, le commandement des milices gardes-côtes, la délivrance des congés de mer, le règlement des prises, bris et naufrages, la perception des redevances maritimes, etc.
On distinguait les amirautés particulières, sises dans les ports, et les amirautés générales, qui siégeaient auprès des parlements et jouaient à l’égard des premières le rôle de juridiction d’appel. La plus importante, celle du parlement de Paris, portait le nom d’Amirauté de France, qui formait avec la Connétablie et les Eaux et Forêts les juridictions de la Table de marbre.
• En Angleterre, l’Amirauté a toujours eu une organisation indépendante et originale. C’est un organisme à direction collégiale qui exerçait le pouvoir sur la marine par l’intermédiaire du Board of Admiralty, conseil composé d’un ministre, le Premier lord de l’Amirauté, et de cinq amiraux, dont l’un porte le titre de Premier lord de la mer, assisté d’un secrétaire permanent.
Ce système a fonctionné avec une efficacité certaine pendant le xixe s. et les deux guerres mondiales. Le Board of Admiralty a disparu lors de la grande réorganisation de la défense, qui, en 1963, a pris acte de la primauté navale américaine, désormais indiscutable. Au siècle dernier, l’Amirauté constituait un véritable pouvoir doté de biens propres (elle possédait en particulier la majeure partie des actions de l’Anglo-Persian Oil Company). Son influence a été souvent prépondérante dans les décisions du gouvernement britannique.
A. L.