Ghirlandaio (Domenico) (suite)
En 1475, Ghirlandaio exécute les deux fresques latérales (Saint Grégoire annonçant sa mort à sainte Fine, et les Funérailles de sainte Fine) dans la chapelle de Santa Fina, à la collégiale de San Gimignano. La première révèle un artiste attiré par l’observation des choses familières. Cette attention aux détails quotidiens se confirme dans les deux fresques de l’église Ognissanti de Florence : Saint Jérôme et le Cénacle.
Domenico consolide sa réputation lorsque le pape lui demande de participer à la décoration de la Sixtine en 1481. Il y peint à fresque la Résurrection, aujourd’hui détruite, et la Vocation de Pierre et André. Dans cette scène, une de ses œuvres les plus importantes, le peintre joue avec les deux constituantes essentielles de son art, la monumentalité adoucie par une attention de la réalité ; beaucoup de personnages importants de la colonie florentine de Rome y étaient reconnaissables.
Ce talent de portraitiste est plus évident encore dans la décoration de la salle des Lys du palazzo Vecchio de Florence, faite de portraits d’hommes illustres. Ghirlandaio devient l’artiste le plus demandé de la bourgeoisie de Florence, chroniqueur de cette société qu’il met en scène dans des lieux reconnaissables, où la narration sacrée ne constitue qu’un prétexte. Le 25 décembre 1485, il termine les travaux de la chapelle Sassetti à Santa Trinita (Vie de saint François).
En 1486, il entreprend pour Giovanni Tornabuoni les fresques du chœur de Santa Maria Novella. Ce travail de quatre années, qui narre la vie de la Vierge, met en lumière le talent de Ghirlandaio pour raconter avec sobriété la vie de son temps, émaillée de détails caractéristiques. Domenico exécute parallèlement d’autres commandes : le Couronnement de la Vierge pour la cathédrale de Narni (1486) ; l’Adoration des Mages (Florence, Offices, 1487), l’Adoration de l’hôpital des Innocents (1488). Il est l’auteur de nombreux portraits, comme celui de Giovanna Tornabuoni (Lugano, coll. Thyssen-Bornemiza, 1488), où la jeune femme est présentée avec l’éclat du luxe et de la jeunesse.
Les commandes affluent, expliquant la participation de plus en plus importante de l’atelier. Les collaborateurs les plus marquants, en dehors des deux frères déjà cités, en sont Sebastiano Mainardi (v. 1460-1513), Francesco Granacci (1477-1543) et Michel-Ange* jeune.
Pour les dernières œuvres, comme le Saint Juste (Volterra, pinacothèque), Domenico se contente de donner des esquisses et des dessins. À sa mort, il est enterré dans l’église Santa Maria Novella.
N. B.
M. Chiarini, Ghirlandaio (Milan, 1968).