Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

génocide (suite)

Sur le plan du droit international, la Convention a pu paraître une application incertaine et dépassée des principes de Nuremberg, que l’Assemblée générale de l’O. N. U. avait résolu d’exploiter. La mise en chantier et en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (ouverte à la signature le 7 mars 1966, entrée en vigueur le 4 janv. 1969) et la Convention sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité (adoptée le 26 nov. 1968, non encore en vigueur) ont confirmé cette impression.

Il n’empêche que la Cour internationale de justice a pu justement faire état, en citant la Convention sur le génocide, d’une distinction essentielle à établir, dans le droit international général, « entre les obligations des États envers la communauté internationale dans son ensemble et celles qui naissent vis-à-vis d’un autre État », précisant que « les obligations dont il s’agit sont des obligations erga omnes » (Cour internationale de justice, arrêt du 5 févr. 1970).

De fait, la limitation du nombre des parties contractantes de la Convention aux États membres de l’O. N. U. et aux États invités à adhérer par l’Assemblée générale peut apparaître comme une mesure discriminatoire à l’égard des autres, mesure contredite par l’objet même de la Convention.

Raphaël Lemkin

Un homme a attaché son nom à la répression du génocide, au prix d’un effort incessant pour vaincre les scepticismes et les indifférences : Raphaël Lemkin, d’origine polonaise (Vilnious 1900 - New York 1959), n’a eu de cesse qu’il n’obtienne des Nations unies la rédaction d’une convention, dont il avait conçu le projet en 1933, pour mettre hors la loi la destruction de groupes religieux, nationaux, raciaux et autres. Lancé en 1944 dans son ouvrage sur le Règne de l’Axe en Europe occupée (Axis Rule in Occupied Europe), le mot barbare de génocide, fait de deux souches, grecque et latine, a reçu sa consécration officielle, grâce au parrainage de Panamá, de Cuba et de l’Inde, dans une résolution de 1946 de l’Assemblée générale de l’O. N. U. Deux ans après, couronnant une campagne sans relâche, Lemkin, professeur à Yale, a, grâce au libéralisme de son université, la chance de « faire le droit international en même temps qu’il l’enseignait ». Il obtient, le 9 décembre 1948, le jour même de l’adoption de la Déclaration universelle des droits internationaux de l’homme, l’ouverture à la signature des États membres de l’O. N. U. et des États invités de la Convention dont il avait rêvé, dans un texte cependant partiellement modifié.

P. L.

➙ Convention internationale / Organisations internationales.

 Nations unies, Recueil des traités, vol. 78 (New York, 1948). / H. Maza, Neuf Meneurs internationaux. De l’initiative individuelle dans l’institution des organisations internationales pendant le xixe et le xxe siècle (Sirey, 1966).

genou

Région qui unit la jambe à la cuisse.



Anatomie

L’articulation du genou réunit le fémur au tibia et à la rotule. L’extrémité inférieure du fémur est divisée en deux éminences latérales, les condyles, séparés l’un de l’autre en arrière par une profonde dépression, l’échancrure intercondylienne ; leurs faces inférieures et postérieures sont occupées par une surface articulaire dont la partie antérieure forme la trochlée fémorale. La rotule est située à la partie antérieure du genou ; sa face postérieure répond à la trochlée fémorale ; sa face supérieure donne attache au tendon du quadriceps crural, et son sommet au ligament rotulien. L’extrémité supérieure du tibia est constituée par deux volumineuses tubérosités, dont la face supérieure, le plateau tibial, présente les deux cavités glénoïdes, qui s’articulent avec les condyles fémoraux. Entre les deux glénoïdes se situe l’espace interglénoïdien avec les épines du tibia séparant les surfaces pré- et rétrospinales, sur lesquelles s’insèrent les ligaments croisés et les ménisques. Les cavités glénoïdes ne s’adaptent pas parfaitement aux condyles fémoraux : la concordance est obtenue par l’interposition de deux fibrocartilages semi-lunaires, les ménisques du genou. Les surfaces articulaires sont unies par une capsule articulaire résistante en arrière, où elle forme les coques condyliennes, et renforcée par de puissants moyens d’union : en avant, l’appareil d’extension du genou, formé du tendon quadricipital et de ses expansions tendineuses, ainsi que du ligament rotulien ; en dedans, le puissant ligament latéral interne, large bandelette très résistante tendue du fémur au tibia ; en dehors, le ligament latéral externe, cordon arrondi allant du condyle externe à l’extrémité supérieure du péroné ; en arrière, les deux ligaments croisés, l’antérieur tendu de la surface préspinale à la face interne du condyle externe, le postérieur de la surface rétrospinale au condyle interne. Un plan fibreux coiffe en arrière l’espace intercondylien et les ligaments croisés, se continuant sur les côtés avec les coques condyliennes et les tendons des muscles jumeaux, poplités et demi-membraneux. De nombreuses bourses séreuses sont annexées aux ligaments et aux muscles périarticulaires.

En arrière de l’articulation du genou se trouve le creux poplité, traversé par les vaisseaux et les nerfs qui vont de la cuisse à la jambe : artère et veine poplitées qui font suite aux vaisseaux fémoraux superficiels, veine saphène externe, grand nerf sciatique, qui se divise en ses deux branches terminales, le nerf sciatique poplité externe et le nerf sciatique poplité interne.


Pathologie traumatique

Les lésions traumatiques du genou sont particulièrement fréquentes depuis le développement des moyens de transport.

• Les fractures de l’extrémité inférieure du fémur détachent un ou les deux condyles du fût diaphysaire (fracture uni- ou sus- et intercondylienne). Graves, elles demandent presque toujours le traitement sanglant (ostéosynthèse).