Gengis khān (suite)
À la même époque, deux des lieutenants de Gengis khān, Djebe et Subutāy, accomplirent un raid autour de la mer Caspienne. Le royaume chrétien de Géorgie fut attaqué, et Tiflis ne fut sauvée que de justesse (1221-22). Ensuite, les Mongols se dirigèrent au nord-ouest et, près de la mer d’Azov, ils attaquèrent les Russes. Le prince de Kiev fut défait ; après cette victoire, les conquérants pillèrent le comptoir vénitien de la mer Noire, Soldaïa (Soudak).
Gengis khān, revenu en Mongolie en 1225, entreprit une dernière incursion contre le royaume tangout des Xixia (Si-Hia). C’est au cours de cette campagne qu’il mourut, le 18 août 1227. Son empire s’étendait alors de Pékin aux rives de la Caspienne. Il terminait sa vie en conquérant, son bonheur ayant été, comme il le proclamait, de « tailler en pièces ses ennemis, de les chasser devant soi, de s’emparer de leurs biens, de voir pleurer les êtres qui leur sont chers, de serrer dans ses bras leurs femmes et leurs filles ».
À sa mort, la discipline qu’il avait imposé faisait régner son yasa depuis les plages de la Caspienne jusqu’à Pékin. « Sous son règne, écrit un chroniqueur, tout le pays jouissait d’une telle tranquillité qu’on aurait pu aller du levant au couchant avec un plateau en or sur la tête sans avoir à subir de violences de personne. »
La pax mongolica chantée par Marco Polo allait permettre l’établissement de fructueux échanges économiques entre Européens et Asiatiques ainsi que la réalisation de l’œuvre des grands voyageurs et ceux qui rêvèrent d’une véritable universalité. C’est la civilisation tout entière qui, paradoxalement, allait bénéficier de la conquête terrible et grandiose accomplie par Gengis khān.
P. R.
➙ Chine / Mongols.
C. d’Ohsson, Histoire des Mongols depuis Jchinguiz-khan jusqu’à Timour-Bey ou Tamerlan (La Haye, 1834 ; 4 vol.). / F. Grenard, Gengis-khan (A. Colin, 1935). / R. Grousset, l’Empire des steppes. Attila, Gengis-khan, Tamerlan (Payot, 1938). / H. Lamb, Gengis Khan and the Mongol Horde (New York, 1954 ; trad. fr. Gengis Khan, conquérant des steppes, Nathan, 1966). / M. Percheron, Gengis Khan (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1962).