génétique (suite)
généticien américain (Lexington, Kentucky, 1866 - Pasadena, Californie, 1945). Le mérite de Morgan et de son école fut d’établir par l’expérimentation directe la localisation des unités mendéliennes sur les chromosomes. Vers 1910, Morgan sélectionna comme sujet d’expérience la Mouche du vinaigre (Drosophila melanogaster), qui était un organisme d’élevage facile et présentant une grande variété de mutations obéissant toutes aux lois de Mendel. De plus, cet organisme possède seulement quatre chromosomes dans ses cellules germinales. En collaboration avec C. B. Bridges, A. H. Sturtevant et H. J. Muller, Morgan put démontrer que chaque chromosome de l’Insecte contient un groupe d’unités, ou gènes mendéliens. Il suggéra, en outre, que ceux-ci étaient disposés selon un arrangement linéaire. Avec son école, il tenta de montrer la localisation chromosomique de chaque gène, préparant ainsi la carte chromosomique de la Drosophile. Les expériences de croisement montrèrent qu’il existe entre 2 500 et 3 000 gènes dans un seul chromosome de l’Insecte. Ces gènes correspondent à autant de caractères distincts ; il fut également prouvé qu’ils peuvent être échangés d’un chromosome à un autre : c’est le phénomène que nous connaissons maintenant sous le nom de translocation.
Edward Lawrie Tatum,
biologiste américain (Boulder, Colorado, 1909). Professeur au Rockefeller Institute, il a partagé en 1958 le prix Nobel de médecine et de biologie avec Beadle et Lederberg pour leurs travaux sur Neurospora crassa.
James Dewey Watson,
biologiste américain (Chicago 1928). Il vint étudier auprès de Crick à Cambridge, en Angleterre. Ensemble, ils précisèrent en 1954 la structure de l’acide désoxyribonucléique. En 1962, le prix Nobel de médecine et de physiologie devait consacrer leur œuvre, probablement l’une des plus importantes de la biologie moderne. On doit à Watson un livre polémique d’une grande intensité dramatique : The Double Helix (1968).
August Weismann,
biologiste allemand (Francfort-sur-le-Main 1834 - Fribourg-en-Brisgau 1914), auteur d’une théorie très approfondie, mais aussi discutée de l’hérédité. Weismann continua l’œuvre de savants de la fin du xixe s. et du début du xxe s. : Karl Wilhelm von Nägeli (1817-1891) avait distingué dans le « plasme » des cellules un idioplasme composé des parties les plus fines, ou micelles ; Oskar Hertwig (1849-1922) avait découvert la fécondation chez les Oursins en 1875 ; Walther Flemming (1843-1905) avait décrit la fissuration des chromosomes en 1879 (ceux-ci ne furent appelés ainsi que quelques années plus tard par Wilhelm Waldeyer-Hartz [1836-1921]) ; Carl Rabl (1853-1917) avait, en 1884, démontré que le nombre chromosomique est fixe pour une espèce donnée ; Edouard van Beneden (1846-1910), de Liège, avait montré que l’ovule et le spermatozoïde ne possèdent que la moitié du nombre chromosomique.
Weismann reprit la théorie de l’idioplasme de Nägeli. Selon lui, l’idioplasme de la 4e génération est composé de 16 plasmes ancestraux (« Ahnenplasmen ») ; celui de la 10e génération possède 1 024 plasmes ancestraux différents ; la ne en a n2. Finalement, on atteint un stade où une fragmentation plus poussée devient impossible, car on est en présence de particules indivisibles. Le plasme ancestral est considéré comme un système de nombreux atomes héréditaires, les déterminants et les biophores, pour lesquels Weismann construisit une architecture complexe, le « Keimplasma ». Il admit l’existence de deux sortes de divisions cellulaires : 1o héréditaire ou intégrale ; 2o non héréditaire ou différentielle. Du fait de la continuité du germe-plasme, un individu possède une partie immortelle. La théorie de Weismann rejetait l’idée que les caractères corporels sont héréditaires. Cela représentait une sérieuse attaque contre l’armée croissante des darwinistes et des lamarckistes. Les théories de Weismann ont toutefois le mérite d’avoir orienté les travaux ultérieurs et suscité de nouvelles hypothèses.