Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

garde (suite)

Quelques gardes célèbres de l’histoire militaire française


Garde des consuls,

corps de 2 000 hommes créé par Bonaparte le 14 novembre 1799 avec les grenadiers du Corps législatif et la garde du Directoire. Organisée par Murat, commandée par Bessières, cette garde se distingua à Marengo.


Gardes françaises,

régiment créé en 1563 par Charles IX et qui s’illustra pendant les campagnes des xviie et xviiie s. Logés en ville à Paris et très proches de la population, les gardes-françaises prennent part, le 14 juillet 1789, à la prise de la Bastille ; leurs officiers démissionnent le lendemain, et, le 31 août, le régiment est supprimé. En 1790, de nombreux gardes-françaises entrent dans la garde nationale et font carrière dans les armées de la République et de l’Empire.


Garde impériale,

appellation donnée par Napoléon le 29 juillet 1804 à la garde des consuls. Commandée par les maréchaux Davout, Soult, Bessières et Mortier, elle est à la fois une école de cadres et une réserve de combat. En 1809, l’Empereur crée la jeune garde, troupe d’élite pour la bataille, tandis que la vieille garde continue à jouer le rôle de réserve. L’effectif de la garde impériale passera de 10 000 hommes en 1805 à 60 000 en 1812. Après le désastre de Russie, la garde, élément de base de l’armée, se couvrira de gloire en Allemagne et en France jusqu’à son licenciement aux célèbres adieux de Fontainebleau le 20 avril 1814. Reformée pendant les Cent-Jours, elle disparaît après Waterloo (v. Empire [premier]).

Une nouvelle garde impériale sera reformée par Napoléon III en 1854 avec un effectif d’environ 15 000 hommes (deux brigades d’infanterie et une de cavalerie). Elle combattra en Crimée et en Italie, et formera un corps d’armée en 1870.


Garde-marine,

nom donné par Colbert à trois compagnies créées en 1682 à Brest, à Rochefort et à Toulon, et rassemblant des jeunes gens se destinant à devenir officiers de vaisseau.


Garde nationale mobile,

formation militaire créée par la loi Niel en 1868 et recrutée parmi les hommes qui n’étaient pas appelés au service militaire. Destinée à servir de réserve en temps de guerre, elle fut appelée en 1870, et les « mobiles » (appelés familièrement moblots) servirent dans les armées levées par le gouvernement de Défense nationale en 1871.


Gardes de la porte, de la prévôté de l’hôtel.

V. Louis XIV (la Maison du roi).


Garde républicaine mobile,

nom donné de 1926 à 1940 aux unités de la gendarmerie* mobile (de 1940 à 1955, ces unités seront appelées seulement garde républicaine).

➙ Gendarmerie / Louis XIV.


La garde républicaine de Paris

Descendante du « guet royal », la garde républicaine de Paris a, plus qu’aucun corps de l’armée française, mêlé son histoire et ses traditions à celles de la capitale et participe encore activement à sa vie d’aujourd’hui.

Communément appelée au xviie s. garde de Paris, elle fut dissoute en 1789 au profit de la garde nationale et organisée en 1802 en garde municipale de Paris. De nouveau supprimée en 1813, elle fut remplacée par un corps de gendarmerie impériale, qui devint sous la Restauration la gendarmerie royale de Paris. Une ordonnance de 1816 décida que ce corps serait désormais recruté « sur toute la gendarmerie », et, sauf quelques exceptions de courte durée, les divers régimes qui ont remanié la garde parisienne confirmèrent que cette dernière « faisait partie intégrante de la gendarmerie ».

Garde républicaine parisienne en 1848, garde de Paris sous le second Empire, elle prit le nom de garde républicaine de Paris à la Libération. Spécialement chargée de la surveillance de la capitale, la garde républicaine de Paris est placée pour l’exécution de ce service sous la direction du préfet de police. Mais, si la mission de maintien de l’ordre reste toujours présente, elle ne constitue plus l’essentiel du service. Outre la garde du palais de l’Élysée et des ministères, ce service est actuellement consacré en grande partie à des missions d’honneur et de sécurité, comme les escortes du président de la République et des hautes personnalités, ou à des missions de police de route, comme les escortes des grandes courses cyclistes, ou, enfin, à des missions de prestige et de propagande, comme les concerts, les démonstrations équestres ou de gymnastique.

La garde républicaine de Paris, forte d’environ 3 000 hommes, est commandée par un général et comprend, outre un état-major et des services administratifs et techniques, un régiment d’infanterie à trois bataillons, un régiment de cavalerie à quatre escadrons à cheval, un escadron motocycliste et quatre formations spécialisées :
— la musique de la garde, créée par Jean Paulus (1816-1898) en 1848 et dont presque tous les membres sont titulaires d’un premier prix du Conservatoire de Paris. De réputation mondiale, elle est formée d’un orchestre harmono-symphonique de 83 musiciens d’harmonie (ces derniers constituent un quatuor spécialement créé pour les réceptions de l’Élysée) et d’un quatuor à cordes de 40 archets, créé en 1947 ;
— la batterie-fanfare, rattachée au régiment d’infanterie, qui est composée de 73 musiciens et qui se présente comme une musique militaire ;
— la fanfare de cavalerie, formée de 40 trompettes du régiment de cavalerie ;
— la section de gymnastique, créée en 1938 et qui compte 46 moniteurs.

Le régiment de cavalerie, qui constitue la dernière unité montée de l’armée française, est ainsi devenu dépositaire des traditions équestres de l’armée. Pour les services d’honneur, les gardes portent la grande tenue, dont la forme a été arrêtée en 1873, mais dont certains attributs remontent au xviiie s. : casque de cuivre à crinière pour les cavaliers, shako pour les fantassins, plumet rouge, tunique noire aux passementeries et retroussis rouges, épaulettes et aiguillettes rouges ou or suivant le grade, pantalon bleu gendarme à bande noire pour les fantassins, culotte bleue ou blanche et bottes noires avec éperons pour les cavaliers.