Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

Gallieni (Joseph) (suite)

Gallieni ne devait jouir que quatre mois de sa retraite. Dès le 26 août, devant la gravité de l’avance allemande, il est rappelé par le ministre A. Messimy, qui le nomme gouverneur militaire de Paris ; peut-être tient-il aussi à l’avoir sous la main au cas où se poserait le problème du remplacement de Joffre. Le même jour, ce dernier a constitué autour d’Amiens une VIe armée aux ordres de Maunoury pour couvrir la capitale. Le 2 septembre, le gouvernement part pour Bordeaux et confie Paris à Gallieni, qui signe le lendemain son fameux ordre du jour : « J’ai reçu mandat de défendre Paris contre l’envahisseur, ce mandat je le remplirai jusqu’au bout. » Le 4, discernant le changement de direction de l’armée Kluck, qui, cessant de marcher sur Paris, défile au nord-est de la capitale, Gallieni en informe Joffre et, saisissant aussitôt l’occasion, lance Maunoury à l’attaque dans le flanc de Kluck. Dans la soirée, il a une longue et pressante conversation au téléphone avec Joffre, dont l’état-major est en train de rédiger l’ordre no 6 déclenchant l’offensive de toutes les armées françaises de l’aile gauche, d’où sortira la manœuvre d’ensemble et la victoire de la Marne. Agissant sur deux plans différents, les tempéraments assez opposés des deux chefs s’étaient très heureusement complétés pour le plus grand bien de la France. Ministre de la Guerre dans le cabinet Briand d’octobre 1915 au 16 mars 1916, Gallieni dépensera ce qui lui reste de forces pour donner à Joffre les moyens de poursuivre la guerre. La maladie seule pouvait triompher de l’extraordinaire énergie de cet homme. Il succombera dans les deux mois qui suivirent sa démission et ne sera élevé au maréchalat qu’à titre posthume en 1921.

Dans ses ouvrages, Mission d’exploration du Haut-Niger (1885), Deux Campagnes au Soudan français (1886-1888) [1890], Trois Colonnes au Tonkin (1894-1895) [1899], la Pacification de Madagascar (1900), Madagascar de 1896 à 1905 (1905), Gallieni a exposé les principes qui, en des territoires si différents, ont assuré le succès de son action outre-mer. Il résulta autant de ses qualités de commandement que de sa méthode dite « de la tache d’huile », qui voulut associer étroitement l’action humaine et politique à l’action militaire et obtenir l’adhésion des peuples colonisés. Après sa mort furent publiés Mémoires. Défense de Paris (1926), Lettres de Madagascar (1896-1905) [1928].

P. R.

➙ Madagascar / Marne (bataille de la).

 P. Lyet, Joffre et Gallieni à la Marne (Berger-Levrault, 1938). / R.-F. Didelot, Gallieni, soldat de France (P. Dupont, 1947). / J. Charbonneau, Gallieni à Madagascar (Ministère de la France d’outre-mer, 1951). / P. Lyautey, Gallieni (Gallimard, 1959). / H. Charbonel, De Madagascar à Verdun (Karolus, 1962). / J. d’Esme, Gallieni, destin hors série (Plon, 1965).

Gallinacés

Nom usuel donné à la plupart des Oiseaux de l’ordre des Galliformes (7 familles, 94 genres et 250 espèces).



Généralités

Les Gallinacés sont des Oiseaux essentiellement terrestres, parfois arboricoles. Ils sont de taille relativement grande (la Caille est un des plus petits Gallinacés), et leurs pattes sont particulièrement bien développées et musclées, cependant que les ailes sont généralement larges, courtes et arrondies. La majorité ont un vol puissant et bruyant, mais qu’ils ne peuvent soutenir longtemps : ils sont presque tous sédentaires. Leur régime alimentaire est avant tout végétarien, seuls les jeunes individus recevant une nourriture surtout animale pendant les premières semaines de leur développement. Les deux sexes se distinguent généralement par leur plumage, et les mâles sont souvent ornés de crêtes ou de caroncules vivement colorées. Les Gallinacés ont une distribution particulièrement large, puisqu’ils se rencontrent sur tous les continents, où ils exploitent des milieux très variés, mais chaque famille, prise séparément, a une répartition assez localisée.


Mégapodidés

On les trouve en Australie, en Nouvelle-Guinée, en Indonésie et en Polynésie. Tous de grande taille (environ 50 cm), les Mégapodidés ont une silhouette intermédiaire entre les Pintades et les Faisans, et sont caractérisés par leur mode d’incubation. Les œufs sont déposés dans des trous ou au centre d’un amas de matières végétales diverses, puis recouverts de sable ou de feuilles. La chaleur rayonnée par la terre elle-même sous l’effet de l’éclairement solaire, ou dégagée par les processus de fermentation des matières végétales, permet l’incubation des œufs. Chez certaines espèces, ces « buttes incubatrices » peuvent servir simultanément à plusieurs couples et atteignent de très grandes dimensions : jusqu’à 10 m de diamètre et 4 m de haut. Chez d’autres espèces, le mâle évalue la température du sol avant de laisser pondre sa femelle ou bien assure la régulation de cette température après la ponte en modifiant la composition ou l’épaisseur des matières qui recouvrent les œufs. Les jeunes poussins, à peine éclos, se dégagent seuls de ces buttes et vivent indépendamment de leurs parents.


Cracidés

Ils se rencontrent du sud des États-Unis au nord de l’Argentine. Les Cracidés sont représentés par trois types distincts dont l’allure rappelle celle des Paons ou des Faisans : les Curassows (3 à 5 kg), les Guans ou Pénélopes (1,2 à 2 kg) et les Chachalacas (0,5 kg). Ce sont des Oiseaux arboricoles à longue queue et grandes pattes, adaptés à la course et au saut sur les branches. Ils sont pourvus de crêtes très colorées et leur voix mélodieuse ou sifflante est amplifiée grâce à des modifications anatomiques de la trachée. Les nids, particulièrement petits, sont faits de brindilles ajustées et de feuilles et généralement placés à plusieurs mètres de hauteur. La plupart des espèces défendent un territoire pendant la reproduction, mais se regroupent ensuite en bandes de plusieurs dizaines. Toutes sont inféodées aux milieux forestiers et se nourrissent de fleurs, de fruits et de quelques proies animales trouvées sur le sol ou plus souvent directement sur les arbres.