Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

Fitzgerald (Scott) (suite)

« Fitzgerald est un poète qui n’apprit jamais les règles de la prose », écrit Malcolm Cowley. Dans ce génie de l’improvisation qui gâcha son talent, malgré les défauts, les faiblesses de l’intrigue et les facilités d’écriture, il y a une magie. Oublié en 1940, Fitzgerald, redécouvert, semble devoir durer mieux que Steinbeck* ou Caldwell*. Sa sensibilité correspond mieux à la nôtre. Paradoxalement, en étant le chroniqueur d’une époque dont sa vie est le reflet, il a fait œuvre durable et perpétuellement moderne. Son art de chroniqueur, qui s’exprime mieux dans ses nouvelles que dans ses romans, au lieu de dater rend éternel l’éphémère. Fitzgerald, le premier, a parlé de la vitesse au moment où l’histoire s’accélérait. Il y a chez lui, comme chez Keats, un génie de l’instantané, un pressentiment de la fin, un acharnement à saisir la beauté de l’instant. Ses personnages sont dégagés du conditionnement réaliste : ce ne sont pas des types sociaux, mais des sensibilités. Moins puissant que Faulkner*, moins discipliné que Hemingway, Fitzgerald est plus attachant. Son romantisme ne date pas ; cette disponibilité de la sensibilité est toujours moderne. Les faiblesses mêmes de son art sont celles d’un écrivain qui refuse les recettes et atteint instinctivement l’authenticité qu’on ne trouve que dans l’improvisation. Fitzgerald a gaspillé ses dons et sa facilité avec la prodigalité d’un Boris Vian, d’un Roger Nimier ou d’un Musset. C’est qu’il avait, comme l’âge du jazz, le génie de l’improvisation.

J. C.

 A. Kazin, F. Scott Fitzgerald : The Man and his Work (New York, 1951). / A. Mizener, The Far Side of Paradise (Boston, 1951 ; nouv. éd., Cambridge, Mass., 1965). / A. Turnbull, Scott Fitzgerald (Londres, 1962 ; trad. fr. Scott Fitzgerald le Magnifique, Laffont, 1964). / K. Eble, F. Scott Fitzgerald (New York, 1963). / K. G. W. Cross, Scott Fitzgerald (New York, 1964). / R. Sklar, Scott Fitzgerald, The Last Laocoön (New York, 1967). / N. Milford, Zelda (New York, 1970 ; trad. fr. Stock, 1973). / J. Bessière, Fitzgerald. La vocation de l’échec (Larousse, 1971).

fixation des êtres vivants



Les végétaux

Si la fixation au sol ou à un support est requise pour la majorité des végétaux, il n’en est pas de même chez les animaux, dont une minorité seulement a adopté la vie fixée.

Les végétaux sans vaisseaux, tels les Algues, les Champignons, les Lichens et les Mousses, sont fixés par des crampons et des rhizoïdes, alors que les plantes vasculaires le sont par les racines, qui assurent en outre leur alimentation en eau et en matières minérales. Par ailleurs, certains végétaux à tige molle recherchent un appui auprès d’autres plantes plus résistantes ou auprès de murs et des rochers (épiphytes, tiges volubiles, fixation par vrilles ou ventouses). Les plantes non fixées sont microscopiques (Euglènes, Diatomées) ou flottantes (Lentilles d’eau, Sargasses).


Modalités de la fixation animale

Les animaux fixés à un substrat appartiennent le plus souvent aux groupes inférieurs : certains Infusoires, toutes les Éponges, presque tous les Cnidaires, tous les Brachiopodes, tous les Bryozoaires.

Dans les groupes supérieurs, certaines espèces se fixent d’une façon définitive, alors que d’autres se contentent de s’accrocher. La fixation définitive (parasitaire ou non) s’accompagne presque toujours d’une régression organique (Crinoïdes, Serpules, Anatifes, Balanes, Sacculines) par rapport aux formes libres apparentées. Quant aux animaux à fixation temporaire, les uns, vivant dans des terriers, des tubes, des fourreaux, des coquilles empruntées, ont besoin de s’accrocher aux parois (parfois verticales et lisses) de leur abri pour s’y maintenir et y progresser, alors que d’autres, vivant dans des torrents, des cascades, des rapides ou exposés aux vagues, doivent se fixer énergiquement aux rochers pour résister à la violence des courants qui risqueraient de les entraîner (Moules, Patelles, Lamproies...).

Le problème de la fixation ou de l’accrochage, tant chez les animaux que chez les plantes (qu’il s’agisse d’œufs, de graines, de larves, d’adultes), est résolu par l’apparition d’organes spécialisés, d’une infinie variété, mais qui peuvent, cependant, se ramener à quelques types simples : crochet, ventouse, anneau, substance collante (l’étude détaillée de ces « outils » de fixation a été faite par Andrée Tétry en 1948).


Biologie des animaux fixés

La question alimentaire, toujours primordiale, se présente de la même manière pour les plantes et les animaux fixés. Les aliments ne peuvent provenir que du milieu immédiat, et l’animal fixé doit subsister avec les proies que l’eau lui apporte. Celles-ci sont en général des êtres microscopiques, de sorte que les animaux fixés sont des microphages, des mangeurs de plancton ; celui-ci est capté par le jeu de cils vibratiles ou de tentacules. Tout est mis en œuvre pour assurer autour de l’animal un incessant courant d’eau nourricière (palpes ou cirres, toujours en mouvement, des Cirripèdes, panache des Annélides, bras spiralés des Brachiopodes).

Cette eau abandonne, en même temps que le plancton qu’elle transporte, l’oxygène dissous, qui sert à la respiration cutanée ou branchiale. La fixation ramène obligatoirement l’un près de l’autre l’orifice d’entrée et celui d’évacuation de l’eau. Coraux, Ascidies, Bryozoaires sont de véritables siphons, ce qui leur confère une grande ressemblance. Il faut étudier l’anatomie interne pour voir combien sont différents le Polype coralliaire et le Polype bryozoaire.

Par ailleurs, l’animal fixé n’a guère de chances de voir son espèce se disperser, d’où une forte tendance à la vie coloniale : Coraux, Bryozoaires, Spongiaires, Ascidies bourgeonnent, se juxtaposent et s’étalent ; chaque individu perd sa personnalité et ne vit que pour l’ensemble. Si la vie coloniale ne se manifeste pas, la multiplication végétative prévaut : un fragment de l’animal se détache et va au gré du hasard former un autre individu ; le même procédé est utilisé par les plantes pour conquérir l’espace. On assiste en revanche à la disparition presque complète des organes de locomotion et de relation : chez les Crustacés Cirripèdes fixés, les pattes abdominales et la segmentation, si nettes chez les autres Crustacés, disparaissent ; les Annélides tubicoles voient leurs parapodes (organes locomoteurs biramés munis de soies) se simplifier en se transformant en un bourrelet muni de crochets chitineux qui assurent la fixation de l’animal au tube. La régression du système nerveux et des organes des sens s’opère également.