Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

fixation des êtres vivants (suite)

La disparition des ressemblances originelles avec leurs proches parents chez certains animaux fixés pose souvent des problèmes aux zoologistes. L’étude du développement des Cirripèdes a seule permis d’assigner à ces animaux leur véritable place dans la classification : ce sont des Crustacés et non des Mollusques, comme l’affirmait Cuvier. La larve issue de l’œuf est analogue à celle d’un Crustacé ; elle se fixe sur les rochers, et c’est après une série de métamorphoses que le corps perd son aspect de Crustacé.

L’origine et la cause de la fixation sont encore souvent inconnues, car les formes animales fixées semblent descendre presque toutes d’ancêtres libres.

R. H.

 L. Massart, Éléments de biologie générale et de botanique (Lamertin, Bruxelles, 1920-1923 ; 2 vol.). / L. Joubin et A. Robin, les Animaux (Larousse, 1922). / E. Rabaud, Introduction aux sciences biologiques (A. Colin, 1941 ; nouv. éd., 1950). / A. Tétry, les Outils chez les êtres vivants (Gallimard, 1948). / P.-P. Grassé (sous la dir. de), la Vie des animaux (Larousse, 1969-70 ; 3 vol.).

Fizeau (Hippolyte)

Physicien français (Paris 1819 - château de Venteuil, près de La Ferté-sous-Jouarre, 1896).


Hippolyte Fizeau est le fils d’un professeur à la faculté de médecine de Paris, et la situation de sa famille lui permet de rester indépendant. Destiné d’abord, à l’exemple de son père, à suivre la carrière médicale, il doit y renoncer pour des raisons de santé et va s’adonner entièrement à sa passion pour la physique.

Il a à peine vingt ans lorsqu’il apporte des perfectionnements décisifs à l’image daguerrienne. C’est à propos de ces recherches qu’il va se lier avec Foucault*, qui, né la même année que lui, s’intéresse aux mêmes problèmes. Tous deux travaillent en collaboration pendant plusieurs années. Ils obtiennent pour la première fois, en 1845, une image photographique du Soleil, où sont visibles tous les détails de la surface de l’astre.

Ils s’illustrent en commun par leurs découvertes sur les interférences lumineuses, le spectre infrarouge, la polarisation chromatique.


La vitesse de la lumière

À cette époque, la théorie ondulatoire de la lumière vient de triompher de celle de l’émission. Cependant, Arago* espère trouver une confirmation de la première par des mesures comparatives de la vitesse de propagation dans des milieux différents, et il s’adresse à nos deux physiciens. Chacun espérant arriver seul à résoudre ce problème, ceux-ci mettent fin à leur collaboration tout en conservant leurs liens amicaux.

Fizeau parvient le premier, en 1849, à mesurer cette vitesse dans l’air grâce à sa méthode de la roue dentée, utilisée entre le belvédère de la maison qu’il habite à Suresnes et une fenêtre de Montmartre, distante de 8 km ; il obtient 315 300 km/s. En 1851, il effectue des mesures de la vitesse de la lumière dans les corps en mouvement et obtient ainsi le prix décerné par l’Institut en 1856. Notons aussi qu’en 1848 il avait découvert que le principe énoncé par l’Autrichien Christian Doppler (1803-1853) pour les ondes sonores était valable en optique et que le mouvement de la source lumineuse par rapport à l’observateur se traduisait par un déplacement des raies du spectre ; ce « principe de Doppler-Fizeau » est à la base de nombreuses mesures d’astrophysique ; il fournira les vitesses radiales des étoiles et permettra de découvrir l’expansion de l’Univers.

À la suite d’expériences d’interférences effectuées en 1864 avec la flamme du sodium, Fizeau a l’idée d’utiliser les longueurs d’onde lumineuse comme étalons de longueur : il préconise aussi l’emploi de la méthode interférentielle pour la mesure du diamètre apparent des astres.

Mais ses travaux ne se limitent pas à l’optique. En 1850, il montre que la propagation de l’électricité n’est pas instantanée. C’est encore à lui qu’est due, en 1853, l’introduction d’un condensateur dans le circuit des bobines d’induction. Citons enfin ses travaux sur la dilatation des cristaux.

Fizeau avait épousé la fille du botaniste Adrien Jussieu* ; mais sa vie fut vite attristée par la mort prématurée de sa compagne. Travailleur infatigable, il vivait retiré dans son château de Venteuil : chaque semaine, il se rendait à Paris pour assister aux séances de l’Académie des sciences, à laquelle il appartenait depuis 1860 et qu’il présida en 1878, ainsi qu’à celles du Bureau des longitudes, dont il était aussi membre.

R. T.

Flagellés

Protozoaires portant un flagellum, ou fouet vibratile, au moins à un moment donné de leur cycle vital.


Certains Flagellés, capables de former des pseudopodes, ressemblent à des Rhizopodes, alors que quelques espèces de ce dernier groupe portent des flagelles à certains moments de leur cycle de vie ; ainsi, la distinction entre ces deux groupes de Protozoaires est faite, dans certains cas, d’une façon arbitraire. De plus, beaucoup de Flagellés pourvus de chlorophylle, par conséquent capables de photosynthèse, présentent des affinités indubitables avec certains groupes d’Algues. De ce fait, certains Flagellés sont considérés comme des Protozoaires par les zoologistes et comme des Algues par les botanistes.


Modes d’existence

Les différences entre les Flagellés ayant un pouvoir de photosynthèse, donc autotrophes, et les Flagellés hétérotrophes ne sont pas toujours évidentes. Des espèces ou des genres très proches les uns des autres, ou même des individus de la même espèce, peuvent être soit autotrophes, soit hétérotrophes. Parmi les Flagellés chlorophylliens, certains sont strictement autotrophes, d’autres peuvent avoir plusieurs modes de nutrition. Ainsi des Péridiniens, des Eugléniens ou des Chrysomonadines, pourvus de chlorophylle, ingèrent également des proies (phagotrophie). D’autres Flagellés, après la perte de la chlorophylle dans certaines conditions de culture (culture à l’obscurité par exemple), peuvent vivre comme des saprophytes, en absorbant les substances nutritives dissoutes dans le milieu ambiant.

Les Flagellés sont répandus dans tous les milieux aquatiques : eau douce, eau de mer, eau saumâtre, eau stagnante. La plupart sont mobiles ; cependant, certains sont sessiles ou phorétiques, c’est-à-dire fixés sur d’autres êtres organisés.

Les liaisons entre des Flagellés et d’autres organismes peuvent être du type :
— commensal, lorsque le Flagellé se nourrit du surplus d’aliments laissé par l’hôte ;
— symbiotique, lorsque l’association entre les deux organismes est à bénéfice réciproque.

Par exemple, les Flagellés qui vivent dans le tube digestif des Termites et des Blattes dégradent le bois, qui ne peut être digéré tel quel par leur hôte, et utilisent une partie des produits de dégradation pour leur propre compte.

Lorsque les Flagellés se nourrissent exclusivement aux dépens de l’hôte, ils sont des parasites, et, parmi eux, un grand nombre sont pathogènes ; tels sont par exemple les Trypanosomes, agents de la maladie du sommeil.