Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

États-Unis (suite)

Les pêcheries du Golfe et du Sud-Est connaissent le développement le plus remarquable. Sept des seize premiers ports de pêche sont dans le Sud : Pascagoula (Mississippi), Cameron (Louisiane), Beaufort (Caroline du Nord), Reedville (Virginie), Dulac, Empire et Morgan City (Louisiane). Ils sont spécialisés dans la pêche du menhaden, ou hareng de l’Atlantique américain (production abondante, mais faible valeur unitaire), et des crevettes, dont les Américains sont de gros consommateurs.

Les pêcheries sont durement affectées par la pollution de la mer : l’ostréiculture de la côte atlantique moyenne est détruite, les marées noires de Californie ont réduit la production de cet État au quart de ce qu’elle était en 1940, le poisson blanc a disparu du lac Supérieur et toute vie, du lac Érié.


Le secteur tertiaire

Commerce, transports, fonction publique, système bancaire et autres services occupent aujourd’hui la moitié de la population active.


Les transports

Avec vingt ans d’avance sur l’Europe, les États-Unis ont vu se modifier la part relative des divers moyens de transport au détriment des chemins de fer. Seulement 2 p. 100 des voyageurs de ville à ville empruntent le train, mais 88,2 p. 100 utilisent leur voiture particulière. Les transports ferroviaires n’assurent plus que 44 p. 100 du trafic de marchandises (62 p. 100 en 1940), tandis que les conduites en prennent 20 p. 100. Le déficit des chemins de fer est un des problèmes graves de l’économie américaine. Situation paradoxale dans un pays dont le peuplement et la mise en valeur ont été étroitement associés à l’histoire des chemins de fer.

L’équipement ferroviaire est cependant remarquable. Le réseau, particulièrement dense dans le Midwest agricole et le Nord-Est industriel, s’étend sur 413 000 km (490 000 en 1930). La traction est entièrement diésélisée, sauf sur quelques lignes interurbaines électrifiées (côte atlantique). On a cherché à maintenir la rentabilité du trafic en augmentant la puissance des motrices (de 40 p. 100 depuis la guerre) ; elles tirent des convois de 120 à 130 wagons portant 10 000 à 12 000, quelquefois 15 000 t de marchandises (dans les montagnes de l’Ouest, de tels trains comportent habituellement quatre éléments Diesel en tête, quatre en queue et parfois quatre au centre). Le système piggy-back (remorques routières sur wagons plats) est très répandu pour les grandes distances (1 200 000 chargements de ce type en 1967). Charbon, céréales, bois scié et grumes, minerai, coke constituent l’essentiel du trafic des chemins de fer. Ceux-ci ont perdu le transport du bétail sur pied (90 000 têtes en 1967 contre 900 000 en 1945), assuré maintenant par camions. Chicago, Saint Louis, Kansas City, Omaha, Minneapolis sont les principaux nœuds ferroviaires.

La navigation intérieure comprend le cabotage, la circulation sur les Grands Lacs et les transports par les voies navigables. Le complexe portuaire new-yorkais et celui de la Delaware tiennent les premières places dans le cabotage ; les entrées (pétrole, charbon, bois, phosphates) l’emportent sur les sorties (produits manufacturés et pétroliers). C’est l’inverse à Houston, Beaumont, Port Arthur et Los Angeles, dont le pétrole brut ou raffiné, les matières premières de l’industrie chimique et les produits chimiques alimentent le trafic de sortie. La Nouvelle-Orléans (troisième rang pour le cabotage) expédie également plus qu’elle ne reçoit, non seulement pétrole, sel, soufre, produits chimiques, mais aussi biens de consommation et d’équipement fabriqués dans le Midwest et redistribués dans la région du Golfe.

Un trafic important emprunte les Grands Lacs, vraies mers intérieures. Le commerce entre les ports des Lacs (150 Mt) l’emporte sur les échanges avec l’étranger (23,5 Mt aux entrées et 28,5 aux sorties). Dans les années de conjoncture favorable, le Soo-Canal (Sault-Sainte-Marie) voit passer environ 100 Mt, et la rivière de Detroit près de 120 Mt. Il s’agit du minerai qui, de Duluth-Superior et de Two Harbors, gagne Milwaukee, Gary, Detroit et les ports de transbordement du lac Érié (Cleveland, Ashtabula), des céréales et du soja à destination de Buffalo et, en sens inverse, du charbon appalachien embarqué à Sandusky et Toledo. Il existe aussi un petit courant de fondant calcaire à partir de Calcite (sur le lac Huron). Le complexe portuaire de Chicago* domine les autres ports des Lacs avec un trafic total d’environ 100 Mt entretenu avec ceux-ci, l’étranger et les ports fluviaux intérieurs.

Le système du Mississippi et de ses affluents constitue la plus importante voie navigable intérieure pour le tonnage transporté (290 Mt). L’Intracoastal Waterway relie les lagunes littorales de la Virginie à la frontière mexicaine, avec la seule interruption de la Floride ; la section qui longe la côte du Golfe est la plus fréquentée (50 à 55 Mt).

Les conduites spécialisées ne concernent jusqu’à présent que le gaz et les produits pétroliers, mais il est question de transporter par ce moyen les grains, le charbon, la pâte à papier, le bois en copeaux.

L’importance de la circulation routière explique l’étendue du réseau routier : 5 953 000 km, dont 673 000 km de voies à grande circulation appartenant au gouvernement fédéral (322 000 km) et aux États. Le réseau fédéral comprend surtout des autoroutes (turnpikes, expressways), destinées à pénétrer rapidement jusqu’au centre des villes ou à les contourner, selon les besoins du trafic. Washington subventionne les projets des États à condition que les voies nouvelles concernent plusieurs d’entre eux. Le Nord-Est est ainsi pourvu d’un système d’autoroutes (parfois 5, 6 ou 8 voies dans chaque sens) qui parcourt la megalopolis de Washington à Boston et la relie, par la Virginie, l’Ohio, le nord du New York et de la Nouvelle-Angleterre, au reste des États-Unis et au Canada.

Peu de villes de quelque importance ne sont pas desservies par une ligne aérienne régulière, car, dès que la distance est telle qu’on ne puisse effectuer un voyage — à plus forte raison un aller et retour — dans la journée en voiture particulière, on utilise l’avion. Cinq foyers majeurs bénéficient des relations mutuelles les plus fréquentes : la Floride, le Texas, la Californie, le groupe urbain de la côte atlantique et Chicago, cette dernière ville constituant la principale plaque tournante des lignes aériennes. Les liaisons principales sont assurées par les plus grandes compagnies, tandis que des entreprises locales desservent le Nord-Ouest, le Sud-Ouest (où les oasis urbaines sont très espacées) et la région comprise entre les Appalaches et le cours supérieur du Mississippi. L’aviation civile compte 166 000 avions, 611 465 pilotes et 10 125 aéroports.