Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

équipement ménager (suite)

Au cuvier du Moyen Âge succéda au xixe s. la lessiveuse à vapeur, encore présente à nos mémoires, mais cette époque vit aussi la réalisation des premières machines à laver mécaniques, où de lourdes pales de bois remuaient le linge : l’une d’elles fonctionnait en 1830 dans une blanchisserie anglaise. Vers 1840, on conçut en France une machine de type industriel à double enveloppe, quatre compartiments, avec robinet de vidange et dont le système était entraîné à l’aide d’une manivelle ; enfin, en 1863, une machine à travail continu était adoptée à la Blanchisserie de Courcelles. C’est seulement à la veille de la Seconde Guerre mondiale que commença, aux États-Unis, la fabrication en série de machines électriques à cuve verticale avec turbolaveurs incorporés ou avec un axe vertical muni de pales, et c’est de 1960 que datent les machines à tambour de bois horizontal. L’apparition des lessives synthétiques et peu après celle des détergents furent pour beaucoup dans l’extension des machines à laver domestiques. C’est la découverte d’un détergent approprié, le Calgon, en 1932, qui facilita le développement récent du lave-vaisselle actuel. Pourtant, l’idée même du lave-vaisselle appartient, elle aussi, à l’ère du machinisme : le premier modèle, inspiré du même principe que celui de la machine à laver le linge, c’est-à-dire à palettes ou à propulseur entraîné par une manivelle, fut mis au point aux États-Unis entre 1850 et 1865. Le lave-vaisselle à moteur électrique date de 1912, et les années 20 coïncident avec le début d’une fabrication en petites séries aux États-Unis. Le lave-vaisselle automatique, né en 1940 dans ce même pays, ne sera exporté en Europe que vingt ans après, mais il ne fut vraiment lancé en France qu’à partir de 1969.

À la machine à repasser de type industriel, en activité à la fin du xixe s., fit suite, vers 1925, un modèle élaboré à l’intention des particuliers. En 1971, celui-ci n’est pas encore, à proprement parler, entré dans nos mœurs. Notre aspirateur moderne est issu du « vacuum cleaner », mis au point en 1901 par un Anglais, H. C. Booth ; il se présentait alors sous la forme d’un énorme appareil sur roues, très peu maniable ; devenu portatif en 1925, il ne s’allégea, de façon notable, qu’en 1960, grâce à l’utilisation du matériau plastique.

Au total, l’équipement ménager contemporain est issu, en général, de prototypes créés à l’intention de l’industrie et qui, au gré de l’évolution technique, ont été modifiés pour répondre, avec le maximum d’efficacité, aux besoins domestiques.


Principaux appareils ménagers


Appareils frigorifiques

Ce sont les appareils destinés à la conservation des aliments par le froid produit dans une enceinte calorifugée, ou cuve, par l’évaporation d’un liquide.

• Le conservateur. Il est destiné à conserver les denrées préalablement congelées à une température inférieure ou égale à – 18 °C par une température extérieure de + 32 °C.

• Le congélateur. Il sert à congeler rapidement des denrées fraîches, en transformant en glace l’eau contenue dans leurs tissus, à une température allant de – 23 à – 35 °C par une température extérieure de + 32 °C. Il peut se présenter sous la forme d’un coffre à parois intérieures réfrigérées ou à air froid puisé propagé dans tout le meuble par un ventilateur. Il existe également des congélateurs du type armoire, dont les clayettes sont des plateaux refroidis. Ces congélateurs ont une capacité qui varie de 120 à 850 litres ; les plus petits, qui peuvent se placer sur un réfrigérateur, vont de 50 à 70 litres.

• Le réfrigérateur. Il permet de conserver les denrées fraîches pour une durée limitée à une température voisine de 0 °C à + 5 °C. Selon le mode d’utilisation du fluide frigorigène (ammoniac, Fréon, etc.), on distingue le réfrigérateur à absorption, qui comporte un ensemble de tubes où circulent de l’eau, de l’ammoniac et de l’hydrogène, et le réfrigérateur à compression, avec un compresseur à moteur électrique, un condenseur situé au dos de l’appareil ou en dessous, un ou deux évaporateurs à l’intérieur de la carrosserie ; le circuit contient du Fréon et de l’huile de graissage. L’isolation thermique est assurée le plus souvent par de la mousse de polyuréthanne, qui a remplacé la fibre de verre. La cuve peut être en tôle émaillée, en aluminium traité ou en plastique (ABS) ; elle est équipée de clayettes mobiles et de divers casiers (bac à légumes, bac à glace, tiroir à viande ou à poisson, etc.). Le dégivrage peut être entièrement automatique grâce à un système d’horlogerie provoquant l’arrêt de l’appareil toutes les vingt-quatre heures pendant environ une heure ; l’eau obtenue est évacuée à l’extérieur dans un saturateur, d’où elle s’évapore.

• Le réfrigérateur-congélateur. C’est un réfrigérateur à compartiment de congélation et possédant soit un seul système frigorifique avec deux ventilateurs pour envoyer l’air froid dans les deux compartiments, soit deux systèmes frigorifiques complètement séparés. Certains modèles de luxe ont un distributeur automatique de glaçons.


Appareils de cuisson

Ces appareils, en tôle émaillée, en acier inoxydable ou même encore en fonte, sont calorifuges avec de la laine de verre ou de l’amiante, leurs foyers sont alimentés par des sources d’énergie diverses.

• La cuisinière à charbon. L’ancienne cuisinière de fonte noire a cédé la place à une cuisinière émaillée blanche, à feu continu, à foyer profond, évitant ainsi de trop nombreux chargements ; elle comporte parfois un élément creux (bouilleur), où de l’eau peut être chauffée directement.

• La cuisinière à mazout. Le réservoir à mazout de ce type de cuisinière peut être alimenté soit par remplissage en façade, soit par raccordement à une cuve de chauffage central.