alimentaire (régime) (suite)
Chez les espèces macrophages au contraire, la nécessité de se déplacer à la recherche de la nourriture entraîne, outre l’établissement d’une symétrie bilatérale, la différenciation d’une région du corps située vers l’avant, la concentration dans cette région de la plus grande partie des organes des sens et, corrélativement, celle du système nerveux. Cette région devient une « tête », qui porte aussi, le plus souvent mais pas toujours, la bouche (chez les Turbellariés, la bouche n’est pas située dans la région céphalique antérieure, mais vers le tiers antérieur de la face ventrale). Ce sont les animaux macrophages, mobiles et prédateurs, qui ont fourni les groupes où l’évolution du système nerveux a atteint son maximum de complexité, notamment les Mollusques Céphalopodes, les Arthropodes et les Vertébrés. Parmi ces derniers, on peut différencier en outre les herbivores des carnassiers. Il semble en effet bien plus facile pour un animal de rechercher une nourriture faite de végétaux immobiles que de proies fuyantes. Mais, précisément, les herbivores sont les proies habituelles des carnassiers, et les moyens de détection précis et de locomotion rapide que les prédateurs ont dû imaginer pour chasser, les herbivores lus ont de leur côté mis au point pour échapper à leurs ennemis. À ce jeu toutefois, les carnassiers ont dû faire preuve des capacités évolutives les plus poussées s’ils voulaient survivre. En outre, chaque fois que des herbivores ont pu trouver un refuge à l’abri des prédateurs, on note qu’ils montrent des signes de régression du système nerveux ; c’est notamment le cas des Siréniens, Mammifères aquatiques à régime végétarien. L’étude des formes fossiles, chez les Vertébrés, a montré cet autre phénomène important : les diverses lignées évolutives ont toujours eu des espèces carnassières pour origine, à partir desquelles des espèces herbivores ont à leur tour évolué.
R. B.
➙ N. B. Le régime alimentaire de l’homme est traité à l’article régime.
J. A. C. Nicol, The Biology of Marine Animals (New York, 1960). / C. B. Jørgensen, Biology of Suspension Feeding (Oxford, 1966). / E. J. W. Barrington, Invertebrate Structure and Function (Londres, 1967).







