digue et jetée (suite)
Dans certains cas, d’autres dispositions doivent être adoptées. En Hollande, par exemple, on ne dispose guère que de sable de mer, en raison de la pénurie de carrières de matériaux. On constitue alors une digue de sable armée au moyen de fascines, disposées en couches horizontales et fixées par des pieux verticaux qui traversent les différentes couches ; le matériau de remplissage est constitué uniquement par du sable, recouvert extérieurement par des dalles jointives ; ce sable est parfois légèrement agglutiné par un liant bitumineux. Les fascines et les pieux de bois peuvent demeurer intacts durant des siècles s’ils sont totalement immergés.

Digue verticale
Elle est constituée par une muraille épaisse, verticale, qui oppose une barrière étanche à la houle. Cette muraille peut être en maçonnerie de moellons, mais le plus souvent en béton compact à très fort dosage en ciment résistant aux attaques de l’eau de mer : ciments pouzzolaniques ou pouzzolano-métallurgiques, ciment de laitier ou ciment Portland dit « prise mer ». Elle peut également être édifiée en blocs artificiels, de grande dimension, ou au moyen de caissons descendus par havage ; on utilise aussi des caissons que l’on échoue sur l’assise de fondation et que l’on remplit de blocs et de béton coulé sous l’eau.
Si le fond est rocheux, la digue peut y reposer directement avec un encastrement suffisant ; mais, plus généralement, la muraille repose sur un lit de fondation en matériaux pierreux et en enrochement formant un matelas répartissant les pressions sur une base large.
Sur une digue verticale, la houle subit une réflexion totale qui double l’amplitude de la houle incidente. Il n’y a pas dissipation d’énergie comme dans la digue à talus, mais apparition simplement d’une légère agitation caractéristique (clapotis). Si le sol de fondation est affouillable (sable fin) et si, en même temps, il n’est pas dans une zone de repos, c’est-à-dire suffisamment profonde, le ressac agit à la base et l’ouvrage peut, à la longue, basculer ou s’effondrer.
Une digue verticale doit être édifiée à une hauteur supérieure à celle qui serait assignée à une digue à talus et doit, en outre, être fondée à un niveau suffisamment profond pour éviter les effets du clapotis et du ressac.

Digue mixte
Dans ce type, le massif inférieur a plus d’importance qu’un simple massif d’ancrage et de répartition.

J. A.
G. de Joly, C. Laroche, P. H. Watier et A. G. de Rouville, Travaux maritimes (Dunod, 1939 ; nouv. éd., 1952). / M. Blosset, Théorie et pratique des travaux à la mer (Eyrolles, 1951). / Société académique Hütte, Des Ingenieurs Taschenbuch (Berlin, 1951-1955 ; 6 vol. ; trad. fr. Manuel de l’ingénieur, Béranger, 1960-1962 ; 2 vol.). / R. B. Thorn, The Design of Sea Defense Works (Londres, 1960). / M. Duriez et J. Arrambide, Nouveau Traité de matériaux de construction (Dunod, 1961-62 ; 3 vol.). / J. Larras, Cours d’hydraulique maritime et des travaux maritimes (Dunod, 1961). / A. D. Quinn, Design and Construction of Ports and Marine Structures (New York, 1961). / J. J. Dronkers, Tidal Computations in Rivers and Coastal Waters (New York, 1964). / J. S. Murphy, Docks and Harbours (Londres, 1966). / R. B. Thorn (sous la dir. de), River Engineering and Water Conservations Works (Londres, 1966).