Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

Défense nationale (gouvernement de la) (suite)

Intérieur


Léon Gambetta.

V. l’article.

Finances


Ernest Picard

(Paris 1821 - id. 1877). Avocat célèbre, il entre au Corps législatif dans le groupe des « Cinq » (1857) et fonde l’Électeur libre. Il délivre ses collègues lors de l’émeute du 31 octobre 1870 à l’Hôtel de Ville. Député à l’Assemblée nationale (1871), puis sénateur inamovible (1875).

Préfecture de la Seine


Jules Ferry.

V. l’article.

Travaux publics


Pierre Frédéric Dorian

(Montbéliard 1814 - Paris 1873). Député de la Loire (1863-1870), il est adjoint à J. Favre pour négocier avec Bismarck la convention d’armistice. Il est député de la Loire à l’Assemblée nationale de 1871.

Marine


Amiral Martin Fourichon

(Thiviers 1809 - Paris 1884). Gouverneur de la Guyane (1852), il commande la flotte de mer du Nord en 1870. Député de Dordogne (1871), puis sénateur inamovible (1875), il sera ministre de la Marine des cabinets Dufaure et J. Simon (1876-77).

Agriculture et commerce


Joseph Magnin

(Dijon 1824 - Paris 1910). Député de la Côte-d’Or (1863) puis sénateur inamovible (1875), il sera successivement ministre des Finances (1879-1881) des cabinets C. Freycinet et J. Ferry, vice-président du Sénat et gouverneur de la Banque de France (1881-1897). En 1877, il est directeur du Siècle.

Justice (Paris)


Emmanuel Arago

(Paris 1812 - id. 1896). Ministre de la Justice après le départ de Crémieux à Tours puis ministre de l’Intérieur par intérim après la démission de Gambetta (6 févr. 1871 - 15 févr. 1871). Fils de l’astronome François Arago* et neveu du maire de Paris Étienne Arago (1802-1892), cet avocat avait été ministre plénipotentiaire à Berlin en 1848. Élu à l’Assemblée nationale en 1871 puis au Sénat en 1876, il sera ambassadeur à Berne (1880-1894).

Justice (Tours)


Adolphe Crémieux

(Nîmes 1796 - Paris 1880). Avocat israélite à la Cour de cassation (1830), il est, de 1842 à 1851, députe centre gauche sous Louis-Philippe. Ministre de la Justice en 1848, il combat le coup d’État de 1851 et est incarcéré. En 1869, il est élu au Corps législatif. Délégué à Tours le 12 septembre 1870, il jouera un rôle effacé après l’arrivée de Gambetta. En 1872, il est député d’Alger et, en 1875, sénateur inamovible.

On lui doit deux mesures importantes : la dissolution des conseils généraux de l’Empire (1870) ; les « décrets Crémieux » (24 oct. 1870) accordant la nationalité française et le droit de vote aux juifs d’Algérie, mesure qui provoque la révolte de Kabylie dirigée par le bachaga Mokrani (1871).

Instruction publique (31 janv. - 4 févr. 1871)


Eugène Pelletan

(Saint-Palais-sur-Mer 1813 - Paris 1884). Journaliste, député de l’opposition de 1863 à 1870, il ne joue un rôle véritable qu’après 1871 ; député des Bouches-du-Rhône, il combat alors la politique du 16-Mai. Sénateur, il lutte pour la libération de la presse et l’« article 7 » (1880). Son fils Camille (1846-1915) sera député radical.

Instruction publique, cultes, beaux-arts


Jules Suisse, dit Jules Simon

(Lorient 1814 - Paris 1896). Ancien élève de l’École normale supérieure, professeur à la Sorbonne en 1839 (chaire de philosophie de Victor Cousin), député en 1848, il joue un rôle important sous la IIIe République, notamment en 1876-77 comme président du Conseil.

Sans portefeuille


Alexandre Glais-Bizoin

(Quintin, Côtes-du-Nord, 1800 - Lamballe 1877). Député de 1831 à 1849 puis de 1863 à 1870, il fait partie avec Crémieux de la délégation de Tours. Il a laissé des souvenirs sur cette période (Dictature de cinq mois, 1872).


Louis Antoine Garnier-Pagès

(Marseille 1803 - Paris 1878). Frère d’Étienne Joseph Louis Garnier-Pagès (1801-1841), chef des républicains sous Louis-Philippe, il est député de l’Eure (1842) puis ministre des Finances en 1848 (impôt des « 45 centimes ») ; il se retrouve député en 1864 et rentre dans la vie privée en 1871 après avoir joué un rôle insignifiant dans le gouvernement de Défense nationale. Il a écrit une Histoire de la révolution de 1848 (1860 et suiv.).


Henri Rochefort.

V. l’article.

déflagration

Mode de propagation des explosions chimiques par le jeu de la conductibilité thermique.


Dans un mélange gazeux explosif qui déflagre, une flamme, c’est-à-dire une zone de gaz chauds au sein de laquelle se développe la réaction chimique, avance dans ce milieu et est le front d’une onde séparant les gaz qui ont réagi de ceux qui n’ont pas encore brûlé : la chaleur issue de la flamme échauffant par conductibilité et, dans une moindre mesure, par rayonnement les couches voisines de gaz non brûlés, celles-ci entrent à leur tour en réaction. Toutefois, depuis une vingtaine d’années, on a reconnu que la diffusion, vers les gaz non brûlés, des radicaux libres qui existent dans toute flamme joue aussi un rôle dans sa propagation. La forme de la flamme et sa vitesse d’avancement dans le gaz explosif dépendent non seulement de la nature du mélange considéré, mais aussi de sa température, de sa pression et, lorsque le mélange est contenu dans une enceinte, de la forme et des dimensions de celle-ci. Dans un tube horizontal où la pression reste constante, comme cela a lieu lorsque l’extrémité à laquelle est fait l’amorçage est ouverte à l’air libre, la flamme se propage d’un mouvement uniforme, au moins tant qu’elle n’est pas trop voisine du fond fermé. Par exemple, dans un tube de 2,5 cm de diamètre, cette vitesse, ou célérité de l’onde de déflagration, vaut 20, 48 et 68 cm/s pour les mélanges de méthane et d’air renfermant respectivement 6 p. 100, 8 p. 100 et 10 p. 100 de méthane ; mais, pour le mélange à 8 p. 100, la célérité atteint 70 et 135 cm/s dans des tubes de 5 et de 30 cm de diamètre. Les mélanges d’hydrogène et d’air ont des célérités de déflagration encore plus élevées, atteignant, dans un tube de 2,5 cm de diamètre, 120, 280 et 430 cm/s pour les teneurs de 10, 20 et 30 p. 100 d’hydrogène. Dans les tubes fermés, et de façon générale dans les enceintes closes, la vitesse n’est pas constante, et elle peut atteindre quelques centaines de mètres par seconde. Souvent aussi le mouvement de la flamme, devenu très rapide, s’accompagne d’irrégularités et d’oscillations, et il arrive que la déflagration cesse pour faire place à une détonation ; la déflagration dans un conduit de forte section, comme c’est le cas lors d’un coup de grisou dans des galeries de mine, s’accompagne d’une grande turbulence des gaz et se propage avec une célérité élevée, en mettant en mouvement le gaz situé en amont de la flamme ; ces déflagrations très rapides, et susceptibles de produire des effets mécaniques violents, ont été appelées quasi-détonations par Payman.

Dans le cas des déflagrations lentes, la pression varie peu au passage de la flamme ; derrière le front de l’onde, elle est très légèrement inférieure à la pression dans les gaz non brûlés, la différence n’étant qu’une petite fraction de millibar.