Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

alésage (suite)

Alésoir creux. Ce type d’outil est destiné à être monté sur un arbre qui, lui-même, est fixé sur la broche de la machine. Parmi ces alésoirs, on distingue essentiellement les alésoirs dégrossisseurs, comportant un nombre réduit de dents (3 ou 4), et les alésoirs finisseurs, qui en comportent un grand nombre. Les alésoirs réglables permettent un réglage diamétral de 3 à 15 mm suivant le diamètre de l’outil, les lames qui comportent l’arête de coupe étant fixées sur le corps de l’alésoir par des vis de réglage et de blocage.


Alésage à la tête d’alésage autocentreuse

Cette technique est essentiellement utilisée pour la finition des trous profonds et s’apparente, en partie, au forage. L’outil est soit monobloc pour les petits diamètres, soit démontable pour les grands diamètres. Il comporte des arêtes coupantes à la partie avant et un guide cylindrique placé immédiatement derrière les arêtes coupantes, de manière à produire l’autocentrage de cette tête : le guide cylindrique positionne la tête d’alésage dans la surface cylindrique préalablement calibrée par les arêtes coupantes placées devant ce guide.


Alésage à l’outil de tour

L’opération se présente comme le tournage, mais il s’agit d’une opération de finition. La pièce comportant déjà l’avant-trou à aléser est fixée dans le mandrin d’un tour de précision. À l’aide d’un outil à charioter fixé sur le porte-outil du tour, on procède à l’usinage de finition de la surface cylindrique intérieure en question. Si la surface cylindrique à aléser n’est pas concentrique à la surface extérieure de la pièce, le montage de la pièce dans le mandrin devient délicat. De plus, cette méthode nécessite autant de montages et démontages qu’il y a de trous à aléser dans la pièce. En raison du faible prix de revient de l’outillage et du coût unitaire important de la main-d’œuvre, elle n’est donc recommandée que pour des travaux de petite série. Mais elle n’est possible que si le diamètre D de la pièce à aléser est suffisamment grand et si le rapport L/D de la longueur à aléser L au diamètre D est petit. La précision des alésages obtenus dépend naturellement de celle du tour employé. Les tours verticaux sont mieux adaptés au travail d’alésage.


Alésage avec porte-outils à aléser

Ces porte-outils sont fixés sur la broche de machines à pointer, d’aléseuses, de fraiseuses, de perceuses radiales et à colonne, cet ordre d’énumération correspondant en général à des machines de moins en moins précises de par leur construction. Ces porte-outils sont essentiellement constitués par un corps en acier dans lequel peut glisser, transversalement, le porte-outil proprement dit. Ce déplacement doit se faire avec un minimum de jeu, et la course de ce déplacement est donnée par la rotation d’une vis micrométrique. L’ensemble est complété par des vis de serrage qui assurent le blocage du porte-outil transversal dans le corps de la tête, après réglage de la position de l’outil. Pour les têtes destinées à aléser des surfaces cylindriques de grand diamètre, le corps est lui-même en deux ou trois parties, capables de glisser les unes par rapport aux autres par l’intermédiaire d’un ou de deux ensembles de glissières transversales. Ces glissières comportent également des vis de serrage pour bloquer l’ensemble après réglage. Montées dans la broche d’une aléseuse ou d’une machine analogue, ces têtes d’alésage tournent régulièrement autour de leur axe longitudinal de manière que la vitesse linéaire de la pointe de l’outil corresponde à la vitesse de coupe optimale ; c’est la vitesse de coupe. Le mouvement d’avance s’effectue généralement par déplacement lent de la pièce, rigoureusement parallèle à l’axe de rotation de la tête. La vitesse de ce mouvement est la vitesse d’avance. L’outil décrit ainsi une hélice de pas très faible et, compte tenu du fait que le tranchant de l’outil est presque parallèle à l’axe de rotation de la tête, la surface engendrée par l’outil est précisément une surface cylindrique.

Compte tenu de l’épaisseur minimale du copeau qu’un outil peut enlever sur une pièce métallique, l’outil doit être très légèrement oblique par rapport à l’axe de rotation. Autrement, une partie du tranchant de l’outil frotterait sur la portion de l’alésage déjà au diamètre, ce qui nuirait au bon état de surface de la pièce.


Alésage avec grain fixe monté sur une barre d’alésage

La barre d’alésage est un arbre en acier sur lequel sont fixés, transversalement, un ou plusieurs outils réglables en position, appelés « grains ». Cette barre tourne régulièrement autour de son axe à une vitesse telle que la vitesse linéaire de la pointe de l’outil corresponde à la vitesse de coupe optimale. Suivant la machine associée à la barre d’alésage, l’avance est obtenue soit par déplacement de la pièce, soit par déplacement de l’outil. Si la surface de la pièce à aléser est faible et si la pièce peut être montée sur la machine de telle manière que la surface à aléser soit près de la broche, on peut utiliser une barre d’alésage fixée en porte à faux dans le nez de la broche. Dans le cas contraire, la barre avec son grain traverse la pièce à aléser ; à l’une des extrémités, elle est supportée par la broche, à l’autre par un palier fixé dans une lunette. L’axe de ce palier doit être confondu avec l’axe de rotation de la broche. La barre d’alésage peut être montée sur un tour, une perceuse, une fraiseuse ou une aléseuse.

• Montage sur tour parallèle. La barre d’alésage est fixée sur le mandrin du tour et la pièce se trouve sur le chariot à la place du porte-outil. L’avance est alors obtenue par déplacement longitudinal de la pièce. La barre d’alésage peut être en porte à faux, mais, en général, son extrémité avant est supportée par la contre-pointe ou par une lunette.

• Montage sur perceuse ou sur fraiseuse. La barre d’alésage est fixée dans le mandrin porte-outil et le mouvement d’avance est obtenu par déplacement axial de cette barre. Sur les fraiseuses à porte-broche fixe, ce mouvement s’obtient par déplacement du chariot porte-pièce.