Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Côtes-du-Nord. 22 (suite)

À l’est de la baie de Saint-Brieuc, les plateaux littoraux s’élargissent de nouveau, formant un alignement de collines et de bassins. Des accidents tectoniques sont à l’origine de fossés (fossé de l’Arguenon, par exemple). Sur la côte, les falaises dominent, atteignant 72 m au cap Fréhel. L’agriculture de cette partie orientale du département est caractérisée par l’importance de l’élevage porcin, associé à la polyculture. Cependant la région d’Yffiniac est spécialisée dans les légumes : carottes, pois, pommes de terre, oignons sont des cultures de plein champ. La vie maritime est, là aussi, en déclin. Seule la valeur commerciale des poissons de ligne et des crustacés permet à une petite pêche de survivre (Erquy, Le Légué). La beauté sauvage du littoral (cap Fréhel), les plages familiales de Saint-Cast, du Val-André attirent les touristes. Dinan, ancien port d’estuaire coupé de la mer par le barrage de la Rance, a bénéficié de la décentralisation (matériel de manutention).

La seule ville importante du département, Saint-Brieuc, a beaucoup progressé grâce à l’implantation de nouvelles industries.

Vers l’intérieur s’étendent des massifs de hautes collines, qui furent longtemps recouverts de landes. Les landes du Mené culminent à 341 m (Bel-Air). La pluviosité est plus abondante que sur les plateaux littoraux, et le climat plus rude. Le Blavet s’enfonce en gorges dans le plateau de Rohan (barrage de Guerlédan). Cette région est très inégalement développée. La partie occidentale est marquée par l’émigration et le dépeuplement. Le secteur de Loudéac s’est profondément transformé : le recours au crédit a permis un meilleur équipement ; les rendements ont été améliorés, et les débouchés assurés sur place (salaisons, conserveries, abattoirs).

L’aviculture est devenue une importante source de revenus (premier département français pour la production de volailles). Polyculture, habitat dispersé, bocage, petites exploitations sont les caractères essentiels de la vie agricole, qui emploie encore plus du tiers des actifs (environ 15 p. 100 pour la France en moyenne).

M.-M. F.

➙ Bretagne / Saint-Brieuc.

coton

Fibre textile constituée par le duvet soyeux qui enveloppe les graines du Cotonnier.



Culture

Le Cotonnier est un arbuste (Gossypium) de la famille des Malvacées, de 1,50 m à 6 m de haut, comportant de nombreuses espèces, les principales étant Gossypium hirsutum (cotons à soies moyennes) et Gossypium barbadense (cotons à soies plus longues). La culture du Cotonnier n’est possible que dans les régions de climats intertropicaux à saisons sèches ou dans les zones subdésertiques grâce à l’irrigation. Les semailles commencent en mars ; la durée de germination est de huit à dix jours ; la floraison a lieu vers la fin de mai, et la cueillette principale se situe au début octobre. Les fleurs sont à cinq pétales blanchâtres. Le fruit est une capsule ovoïde, grosse comme une noix, s’ouvrant par des valves ; il contient une trentaine de petites graines, sur lesquelles sont insérés une grande quantité de poils blancs et soyeux. Quand la capsule est mûre, elle s’ouvre et la masse cotonneuse apparaît au grand jour. L’Europe produit peu de coton ; les États-Unis fournissent 20 p. 100 de la production mondiale ; le Mexique et le Brésil en produisent également ; les autres pays producteurs sont l’U. R. S. S. (Asie centrale), la Chine, l’Inde, le Pākistān, la Turquie, l’Égypte, qui produit un coton de qualité. Le marché reste dominé par les États-Unis, l’U. R. S. S., l’Égypte et la Turquie, qui sont les principaux exportateurs.


La cueillette

La cueillette à la main était la seule pratiquée il y a quelques dizaines d’années. Cependant, la cueillette mécanique gagne du terrain dans les pays où la main-d’œuvre est trop rare ou trop chère ; mais son inconvénient est d’entraîner la cueillette simultanée de capsules de maturité inégale, dont les fibres n’auront pas les mêmes qualités d’usage.

La récolte est généralement vendue sous la forme de coton-graine (il faut à peu près 3 kg de coton-graine pour 1 kg de graine) à un organisme qui en assure l’égrenage ; celui-ci se fait soit au moyen de rouleaux, soit au moyen de scies qui séparent le duvet des graines et des débris de capsules. Les fibres de coton sont ensuite pressées et mises en balles. Les graines fournissent une huile utilisée en margarinerie. Les linters, ou duvets de coton laissés adhérents à la graine et que l’on détache par une délinteuse, servent de matière première aux industries de la cellulose dissoute (coton-poudre, Celluloïd).


Morphologie du coton

La fibre de coton, de forme plate, a, suivant les variétés, une longueur de 18 à 40 mm pour une largeur de 15 à 25 μ. Elle se présente comme une lame d’aspect vrillé. En coupe, cette lame ressemble à un tube aplati. Elle comprend trois régions entourant le canal central, ou lumen :
— la cuticule, formée de matières cireuses ;
— la paroi primaire, cellulosique ;
— la paroi secondaire, qui est la plus importante.

Celle-ci est exclusivement constituée de fibrilles de celluloses disposées en couches concentriques. Chacune de ces fibrilles a une largeur de l’ordre de 90 Å et une longueur de 2 500 Å. Formant longitudinalement des spirales autour de l’axe médullaire de la fibre, les fibrilles sont constituées d’un assemblage de macromolécules ; celles-ci sont formées par l’enchaînement de groupes de molécules liées entre elles par des liaisons chimiques. Lorsque, par lessivage, le coton a été débarrassé des matières cireuses et pectiques, la matière obtenue, avec un rendement de 92 à 95 p. 100, est de la cellulose presque pure de formule (C6H10O5)n. Par hydrolyse, sous l’action de l’acide sulfurique à chaud, elle subit une dégradation totale en glucose ; l’indice n définit le degré de polymérisation (D. P.) ; ce dernier est de l’ordre de 2 000 pour le coton blanchi, ce qui conduit à des poids moléculaires de 300 000 environ. Ces macromolécules sont assemblées tantôt en cristaux, tantôt en zones amorphes, très peu ordonnées. Cet état semi-cristallin amène à considérer la matière textile comme l’assemblage de petites cristallites rigides, entraînant une résistance importante à la traction ; ces cristallites sont reliées entre elles par une multitude de petits filaments flexibles, qui se prêtent aux efforts de flexion et d’allongement.