Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Côte d’Azur (suite)

Dans la vieille tradition du xixe s. et même si elle n’est plus le fait de quelques privilégiés, la clientèle étrangère contribue largement à la renommée de la Côte d’Azur et participe aux investissements. Les Britanniques constituent toujours un groupe important, mais le nombre des touristes belges et surtout américains a récemment beaucoup augmenté. Les voisins italiens l’emportent sur les visiteurs de l’Europe septentrionale (Néerlandais, Allemands, Scandinaves) et les Suisses. Au niveau des hôtels homologués dans les villes des Alpes-Maritimes, ce sont aujourd’hui les Américains qui se situent en tête, pour le quart du total, devant les Britanniques et les Belges. Le tiers des arrivées se place sur les deux seuls mois d’août et juillet.

Les aménagements touristiques en cours révèlent une orientation vers la plaisance par la multiplication des « marines », qui sont autant de résidences implantées sur l’extension de ports déjà existants ou des créations nouvelles. Le meilleur exemple est fourni par le faux « vieux village provençal » de Port-Grimaud, implanté sur des terrains marécageux gagnés dans le fond du golfe de Saint-Tropez ; dans un décor d’allure vénitienne, cette cité lacustre permet l’accès aux habitations en bateau. Des extensions sont prévues à Saint-Tropez et au Lavandou, les ports se multiplient depuis l’inauguration de Port-Canto à Cannes en 1964, et des projets sont en cours de réalisation à Bormes-les-Mimosas et à Port-la-Galère (sur la retombée de l’Esterel, près de Théoule-sur-Mer). Toutefois, la construction en front de mer de vastes immeubles en béton montre que la Côte d’Azur est désormais livrée à la détérioration des sites ; c’est le lot de toutes les grandes concentrations urbaines, et cela pose à la fois le problème de l’extension des villes et de leur restructuration. Le phénomène touristique et la croissance urbaine tendent à transformer le littoral en une agglomération unique, où les moyens de transport sont déjà saturés, et restent intimement liés.

La seule grande ville est Nice, capitale administrative, centre commercial et universitaire, qui s’achemine vers les 350 000 habitants, alors que son homologue occidental, Toulon, est deux fois moins peuplé. En dehors de Cannes, qui avoisine seulement 70 000 habitants, mais se situe au centre d’une agglomération très peuplée, et d’Antibes, qui dépasse les 50 000 habitants, une série de villes moyennes regroupent entre 20 000 et 40 000 habitants : Hyères, Fréjus, Cagnes-sur-Mer, Menton. Leur croissance s’est accélérée dans les années 60 : plus de 6 p. 100 par an à Cagnes et 5 p. 100 à Antibes entre 1962 et 1968 contre, respectivement, 4 p. 100 et 3,5 p. 100 entre 1954 et 1962. Depuis 1931, ces deux villes, ainsi que Le Cannet, Saint-Laurent-du-Var, Sainte-Maxime, Saint-Raphaël, ont au moins doublé leur population. Cette augmentation est due à un solde migratoire positif, alors que les décès l’emportent sur les naissances à Menton, à Nice et à Cannes depuis vingt ans. En un siècle, la Côte d’Azur est ainsi devenue une frange urbaine continue selon une prolifération rapide et trop souvent désordonnée.

R. D. et R. F.

➙ Alpes-Maritimes / Cannes / Monaco / Nice / Saint-Tropez / Toulon / Var.

 P. Carrère et R. Dugrand, la Région méditerranéenne (P. U. F., 1960 ; nouv. éd., 1967). / B. Kayser, Campagnes et villes de la Côte d’Azur (Éd. du Rocher, Monaco, 1960). / P. Richard et C. Bartoli, la Côte d’Azur assassinée ? (Roudil, 1971). / J. Hureau, la Provence et la Côte d’Azur aujourd’hui (Arthaud, 1973).

Côte-d’Ivoire

État de l’Afrique occidentale, sur l’Atlantique.



La géographie physique

La Côte-d’Ivoire, entièrement comprise entre les 4e et 11e degrés de lat. N., se présente sous forme d’un bloc grossièrement quadrangulaire de 650 km de côté, dont le littoral du golfe de Guinée constituerait la base.

Géologiquement, le territoire est presque entièrement constitué de roches très anciennes (antécambriennes) truffées de venues doléritiques riches en fer, dont la décomposition a pu localement alimenter la formation de « cuirasses » ferrugineuses coiffant les reliefs. Les granités l’emportent à l’ouest ; les schistes prédominent à l’est sur une largeur de 150 à 200 km. À l’approche de la côte, entre Fresco et la frontière du Ghāna, ces schistes sont relayés par un liséré de sables argileux tertiaires, seule étendue significative de roches sédimentaires récentes en Côte-d’Ivoire.

Plaines et plateaux constituent l’essentiel du territoire, les parties supérieures à 350 m d’altitude ne couvrant pas le cinquième de sa superficie. Les altitudes décroissent du nord au sud, plus élevées au nord-ouest, où apparaissent les seuls massifs montagneux (plateaux et buttes de la région d’Odienné ; massif de Man, granitique, culminant à 1 300 m au mont Momi ; à la frontière guinéo-libérienne, l’arête de quartzites du Nimba atteint 1 750 m), plus faibles dans la zone schisteuse orientale. Le réseau hydrographique, avec ses cours d’eau grossièrement méridiens et parallèles, orientés vers l’Atlantique, traduit cette disposition (seule une petite fraction du territoire à l’extrême nord-ouest relève du bassin hydrographique nigérien).

Les formes du relief sont généralement tabulaires, mais avec des transitions parfois brutales d’un niveau à l’autre, et les surfaces sont souvent accidentées de dômes cristallins ou de buttes cuirassées aux sommets aplanis.

La côte est régulière : à l’ouest de Fresco, elle est rocheuse, avec des caps limitant des baies largement ouvertes ; à l’est, elle est lagunaire et ourlée d’un cordon littoral.

Partout elle est battue par la « barre », qui en rendait naguère l’accès difficile en raison de l’absence de port naturel. Au large, à 20 ou 30 km du littoral, une flexure continentale fait passer brusquement les fonds de 100 m à 1 000 m. À la hauteur d’Abidjan, un cañon sous-marin, le « trou sans fond », est entaillé à 300 m de profondeur, à 2 km seulement du littoral.

Le relief n’intervient qu’accessoirement dans l’individualisation des régions ; le climat et la végétation jouent ici le rôle essentiel. On peut, de ce point de vue, distinguer trois ensembles régionaux.