Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

costume (suite)

 J. Quicherat, Histoire du costume en France (Hachette, 1874). / J. Ruppert, le Costume (Flammarion, 1949-50 ; 5 fasc.). / M. Beaulieu, le Costume antique et médiéval (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1951 ; 5e éd., 1974) ; le Costume moderne et contemporain (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1951 ; 4e éd., 1968). / M. Leloir, Dictionnaire du costume et de ses accessoires (Gründ, 1951). / E. Thiel, Geschichte des Kostüms (Berlin, 1963). / F. Boucher, Histoire du costume en Occident (Flammarion, 1965). / Y. Deslandres, le Costume, image de l’homme (A. Michel, 1976).

Côte d’Azur

Nom donné à la côte méditerranéenne, de Cannes à Menton, puis, par extension, au littoral des départements du Var et des Alpes-Maritimes, de Toulon à l’Italie.


La valeur des sites et la douceur du climat, un équipement hôtelier important, la multiplication des terrains de camping et des résidences secondaires font de la Côte d’Azur la région touristique la plus fréquentée entre la Riviera italienne, les stations en cours d’aménagement du Languedoc et les plages espagnoles. Cette frange maritime de la Provence prend toute sa valeur à partir des routes en corniche qui offrent de larges panoramas sur une succession d’anses et de caps.


Le milieu

Tout au long de cette côte rocheuse et découpée qui multiplie les possibilités d’implantation de stations balnéaires, plusieurs ensembles s’organisent. Entre le cap Sicié et le cap Bénat, le tombolo de la presqu’île de Giens sépare la rade de Toulon de la rade d’Hyères, fermée vers le large par les îles de Porquerolles, de Port-Cros et du Levant. De la rade de Bormes au cap Lardier, la corniche des Maures s’équipe rapidement à partir des deux stations du Lavandou et de Cavalaire. Le golfe de Saint-Tropez s’entoure d’une ceinture de pavillons individuels, de part et d’autre du « village de pêcheurs » de Port-Grimaud et des « marines » de Cogolin jusqu’aux calanques des Issambres. Entre les golfes de Fréjus et de La Napoule, la corniche de l’Esterel lance dans la mer ses roches rouges, falaises de porphyres et de grès isolant un grand nombre de criques. De l’archipel de Lérins à la Riviera, la Côte d’Azur traditionnelle présente une urbanisation ininterrompue entre les anciennes stations balnéaires qui ont établi sa renommée. Cannes, Nice, Monte-Carlo, Menton, la Croisette, Cap-d’Antibes, Cap-Ferrat, Cap-d’Ail et Cap-Martin cloisonnent le littoral en une série d’anses qui abritent des plages et des ports comme le golfe Juan, la baie des Anges, la rade de Villefranche.

À l’attrait d’un littoral escarpé, à peine interrompu par les terres palustres du Gapeau, les alluvions de l’Argens et le delta du Var, s’ajoute tout le charme d’un climat ensoleillé, d’un ciel lumineux ; les excès de chaleur et le régime des vents sont tempérés par la proximité de la mer et des Alpes. La moyenne annuelle des températures est identique à Marseille et à Nice, les maximums d’été sont équivalents entre les deux stations, mais les températures enregistrées en janvier présentent un écart de trois degrés en faveur de Nice. Cet hiver plus chaud échappe aux caprices du mistral, si bien que l’on a pu définir la Côte d’Azur comme la région de la Méditerranée française épargnée par ce vent, froid et violent, qui ne franchit pas l’écran montagnard. La moyenne des précipitations s’établit entre 500 et 750 mm, tombant en averses brutales concentrées sur moins de cent jours par an, essentiellement en automne. La sécheresse de l’été est à peine interrompue par quelques rares orages, et la douceur de l’hiver rarement troublée par le gel.

La végétation souffre moins du froid hivernal que de l’aridité estivale, à laquelle elle doit s’adapter. Le parasol des pins pignons est indissociable des bas-fonds sablonneux ; le chêne-liège et son cortège de plantes silicicoles (bruyères, cistes) composent un paysage tout aussi classique sur les massifs des Maures et de l’Esterel. Le palmier, le figuier de Barbarie, l’eucalyptus, introduits récemment, sont si bien acclimatés qu’ils peuvent passer pour autochtones. Cependant, la végétation naturelle ne se réduit plus qu’à des lambeaux épars ; les olivettes et les bois de citronniers, les agaves et les lauriers-roses ont reculé devant les lotissements ; les essences aromatiques et les résineux, calcinés par le soleil, sont dévastés par les incendies, et la pinède ainsi que la forêt de chêne-liège laissent peu à peu la place à un maquis dégradé.


Le tourisme et l’urbanisation

Beaucoup plus que les paysages, un tel climat ne devait pas tarder à attirer les étrangers, et le xixe s. voit affluer les malades en quête de soleil. L’héliothérapie se pratique uniquement en hiver ; on fuit alors les canicules d’été. Puis arrivent, dans le sillage des familles régnantes, l’aristocratie européenne, la haute bourgeoisie française, qui descendent dans les palaces et fréquentent les casinos : le tourisme de luxe constitue la première étape. Dans les années 30, Nice accueille 80 000 estivants, mais le double d’« hivernants ». L’exemple de quelques écrivains ou artistes en renom assure le lancement des stations : après Cannes et Nice, Antibes, Sainte-Maxime, Saint-Tropez ; l’institution des congés payés fera le reste : en un siècle, la clientèle, la période de fréquentation et les activités ont changé. La Côte d’Azur s’ouvre au tourisme populaire tout en conservant une clientèle plus aisée, ce qui se traduit par un étalement de la « saison » dans le temps et une extension des constructions vers les secteurs jusque-là mal desservis : les Maures ou, en retrait de littoral, l’arrière-pays niçois, qui se couvre de « mas » d’allure provençale.

Aujourd’hui, les équipements et la fréquentation touristique permettent d’établir une distinction entre le secteur occidental, qui comble peu à peu son retard, et le littoral des Alpes-Maritimes, beaucoup moins tourné vers le tourisme de masse, plus urbanisé et dont la réputation repose sur une tradition plus ancienne. Le Var l’emporte nettement sur tous les départements méditerranéens par le nombre de séjours en colonies de vacances ; de même, il possède deux fois plus de terrains de camping et trois fois plus d’emplacements que les Alpes-Maritimes pour une même fréquentation (pour les deux départements, plus d’un demi-million de campeurs) : Fréjus l’emporte sur Bormes-les-Mimosas et Hyères, qui devancent La Napoule, Antibes et Le Lavandou. Le nombre de touristes pour cent habitants en pleine saison traduit la prédominance de la corniche des Maures et des petites stations en plein essor de Cavalaire, de La Croix-Valmer, de Bormes-les-Mimosas et du Lavandou. Par contre, l’équipement hôtelier et le nombre de résidences secondaires placent les vieilles stations (qui sont en même temps les villes les plus importantes) au premier rang : Nice, Cannes, Antibes, Menton ; seules Fréjus et Hyères se dégagent d’un littoral varois encore sous-équipé en établissements homologués et où prédominent les villages de toile et les bungalows. On peut estimer qu’au mois d’août plus d’un demi-million de visiteurs déferlent sur la Côte ; ce flux d’estivants, dépassant de dix fois la capacité d’accueil hôtelière, explique la multiplicité des chambres d’hôte, l’expansion des terrains destinés au « caravaning » et les solutions de fortune ; ce fourmillement estival pose de très sérieux problèmes d’aménagement.