Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Costa Rica (suite)

 J. L. Stephens, Incidents of Travel in Central America, Chiapas and Yucatan (Londres, 1841 ; 2 vol.). / E. G. Squier, The States of Central America (New York, 1858). / J. A. Vivo, Estudio geografico economico de la America Central (Mexico, 1956). / F. D. Parker, The Central American Republics (Londres, 1964). / R. Cerdas Cruz, Formación del estado de Costa Rica (Costa Rica, 1967).

costume

Manière de se vêtir et ensemble des pièces qui composent le vêtement.


Dès les premières civilisations, la hiérarchie sociale se marque dans l’habillement. Les artisans du Haut Empire égyptien ne portent qu’un pagne minuscule devant les maîtres vêtus. Les guerriers qui composent la garde des rois de Perse, les Immortels, se distinguent des troupes ordinaires par une robe somptueuse. Athènes reproche à Socrate la vulgarité du simple manteau qu’il porte en toute saison, car les patriciens drapent par-dessus la tunique soit l’exomide, qui laisse découverts l’épaule et le bras droit, soit l’himation, qui les couvre. Sur la tunique, les femmes doriennes portent le péplos, les Ioniennes le chiton, longue robe qu’une cordelière serre à la taille. Rome n’est pas moins respectueuse des signes hiérarchiques : l’aristocratie porte la toge, dont la bande pourpre — le laticlave — distingue par sa largeur les sénateurs des chevaliers ; le peuple n’a qu’une courte tunique. Les nobles romaines se drapent dans la longue stola, serrée à la taille, généralement couverte d’une sorte de châle, la palla. Sous les empereurs, les Romains adopteront certains vêtements des Barbares : la casaque, à laquelle Caracalla a donné son nom, les braies gauloises, le pantalon des Daces.

Le transfert de l’Empire à Byzance introduit à la cour le luxe oriental. Au vie s., les dames de la suite de Théodora portent sur une dalmatique un superhuméral ; les dignitaires portent sur la toge le clavus, un manteau qui s’agrafe sur l’épaule droite. Quatre siècles plus tard, Charles le Chauve conserve cette mode. C’est dans le harnois militaire qu’apparaît la recherche d’une appropriation du costume aux impératifs extérieurs : le fantassin se protège par le camail, formé d’écaillés de fer, le cavalier par une cuirasse faite de lames semi-cylindriques rivées sur une grosse toile. Mais la tradition byzantine se perpétuera longtemps : les statues columnaires des portails romans portent la longue tunique à manches étroites, devenue la chainse, sous le bliaud qui la laisse voir.

Le bouleversement des mœurs qu’entraîne, au milieu du xiie s., la substitution du réalisme laïque au conformisme conventuel se répercute immédiatement sur le costume. Les formules antiques sont rejetées. Le bliaud féminin fait place au surcot, robe à longue traîne souvent bordée mi-partie d’armoiries. Dès le xiiie s., il se transforme en un double plastron couvrant le buste jusqu’au bas des hanches. Le vêtement masculin se modifie dans le même sens : le seigneur adopte le garde-corps, chape à capuchon aux manches fendues pendantes, libérant les bras, ou sa version simplifiée, le hérigaut sans manches. Le populaire porte la cotte de bure sous la garnache, manteau court agrafé par-devant. Mais le tiers état gagne en autorité. Comme le seigneur, le bourgeois revêt la cape, sorte de sac sans fond, à trois ouvertures pour la tête et les bras. Au xive s. reparaît le manteau s’agrafant sur l’épaule et s’ouvrant sur le côté droit, comme le clavus byzantin. Puis les hommes adoptent la cotte-hardie, sorte de jaquette serrée à mi-cuisse par une ceinture basse, et les chausses collantes ; même à cheval, ils portent le soulier à la poulaine, à longue pointe retroussée, dont l’étrange mode persistera quelque cent ans. Puis, à la fin du xve s., le vêtement strictement ajusté fait place à la houppelande flottante. La coiffure prend part à ces révolutions : les femmes, au xiiie s., couvraient leur chevelure d’un touret cylindrique rigide ; leurs petites-filles choisiront, au xive s., le chapel d’orfèvrerie encadrant deux masses de cheveux, puis le large turban ou la guimpe enserrant le visage, enfin le hennin, monumental échafaudage de voile, ou longue corne d’où pend une traîne, ou coiffure à deux hauts bourrelets divergents. La bourgeoisie porte l’escoffion, simple coiffe de dentelle. Les hommes, qui, jusque-là, se contentaient d’un chapeau rond, optent soit pour une sorte de turban, soit pour le chapel à bec, ou encore pour l’élégant chaperon à crête retombante. Le bicoquet n’est qu’une simple calotte qu’on recouvrait, pour sortir, d’un petit feutre à bord étroit. Le costume militaire s’enrichit de formes nouvelles : la broigne du xiie s., réseau d’anneaux de fer cousus sur une cotte de toile, et le haubert, entre-lacis de mailles sans fond, cèdent au gambison matelassé, à la cotte d’armes rembourrée, à la brigandine, faite de deux épaisseurs de toile entre lesquelles sont rivées des lamelles de fer. Puis apparaissent les armures de plaques articulées, qui cessent de ressortir à l’histoire du costume.

À l’aube du xvie s., à l’exemple des élégances italiennes, les Françaises de la noblesse revêtent des robes de velours et de drap d’or, aux manches amovibles attachées par des aiguillettes et tailladées de crevés par où bouillonne le linge ; les gentilshommes portent un pourpoint par-dessus lequel s’enfile soit le justaucorps décolleté, soit la saie aux larges manches, ou la casaque à manches fendues ; les chausses collantes sont mi-parties. Les formules italiennes gagnant, les femmes portent la robe aux manches en deux pièces, mancheron et manchette, liées par des aiguillettes. Le décolleté généreux, l’espointement, courrouce en vain les prédicateurs populaires. L’écart du rang social est marqué par la longueur du manteau, que le seigneur porte long, flottant, très ouvert et le bourgeois court, sans manches. La chaussure à longue pointe fait place au soulier carré du bout et rembourré, l’escafignon. La mode féminine imagine la vertugade, cerceau d’osier de grand diamètre encerclant le bas de la jupe, qu’il maintient rigide ; la vertugade s’attache au corsage étroitement lacé, à vastes manches tailladées en lanières, la basquine. La coiffure est simple : résille ou bonnet. L’élégance masculine taillade aussi le pourpoint, dont les crevés laissent passer des lingeries bigarrées ; les hauts-de-chausses en tonnelet, rattachés par des aiguillettes aux bas-de-chausses « partis » sont pareillement tailladés. La coiffure est un béret, ou une sorte de casquette à pattes escalopées, ou un large chapeau plat.