Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

coronaires (artères) (suite)

Le sujet doit être soigneusement préparé (calmants, antihistaminiques) et surveillé pendant tout l’examen (pression artérielle, électrocardiogramme) pour dépister tout incident éventuel et le pallier immédiatement. La prise de clichés successifs à un rythme accéléré constitue une forme particulière de cinéangiographie qui, grâce au mode d’injection du produit de contraste, est sélective pour les artères coronaires.

J. P.

➙ Cœur.

 M. Plotz, Coronary Heart Disease : Angina Pectoris. Myocardial Infarction (New York, 1957). / G. Arnulf, Chirurgie des coronaires (Masson, 1965). / A. Dux, Koronographie. Methodik, Indikation und Ergebnisse (Stuttgart, 1967). / W. Sewell, Surgery for Acquired Coronary Disease (Springfield, Illinois, 1967). / G. Lavaurs et F. Rijtano, la Ciné-Angiographie sélective des artères coronaires (Expansion scientifique française, 1969).

Corot (Camille)

Peintre français (Paris 1796 - id. 1875).


Fils d’un drapier et d’une modiste en renom, Jean-Baptiste Camille Corot est né face au Louvre (son premier tableau représentera la Seine au pont Royal). Élève aux collèges de Rouen et de Poissy, stagiaire chez des marchands de tissu, il ne s’intéresse qu’au dessin. En 1817, ses parents lui permettent d’aménager un atelier dans la maison qu’ils viennent d’acquérir à Ville-d’Avray et, à partir de 1822, l’autorisent à suivre sa vocation en lui accordant une pension.

Libéré des soucis d’argent, Corot peindra pour son plaisir, imposant sa manière à la fois poétique et réaliste avec tant de discrétion que critiques et amateurs mettront des années avant d’en apprécier l’importance. Il prend ses premières leçons avec Achille Etna Michallon (1796-1822), élève lui-même de Pierre Henri Valenciennes (1750-1819), puis s’inscrit dans l’atelier de Jean Victor Bertin (1775-1842), dont l’enseignement néoclassique est alors contrebalancé dans l’esprit des jeunes peintres par la liberté de style des paysagistes anglais. À l’exemple de ceux-ci, Corot et ses camarades vont travailler en plein air. Une dualité caractéristique apparaît dès cette époque dans son œuvre : d’une part le domaine privilégié des paysages, qu’il soumettra toujours au jugement de ses contemporains, d’autre part le domaine secret des « figures », réservé aux seuls intimes.

Cependant, le choc décisif pour la maturation de son style est sa rencontre avec l’Italie, non pas avec l’art mais avec la lumière italienne, qui dessine rigoureusement les lignes des paysages. Son premier voyage ultra-montain (1825-1828) le mène à Bologne, Rome, Naples, Venise. Il retrouve à Rome de jeunes artistes néo-classiques, C. F. T. Caruelle d’Aligny (1798-1871), Léopold Robert (1794-1835), en compagnie desquels il exécute de nombreuses pochades à l’huile. Le xxe s. accorde une place prépondérante aux esquisses italiennes de Corot, à leur luminosité structurée, leurs harmonies d’ocrés jaunes et de bleus pâles (vues du Forum romain, de la villa Médicis, d’Albano, Narni, Ischia, Venise, etc.), mais longtemps, pour Corot, elles ne sont que les éléments de base des compositions plus élaborées qu’il exécute à l’atelier ; il les garde dans une armoire secrète, les prêtant toutefois souvent à ses jeunes confrères pour faciliter leurs études. Il conservera de ce premier périple un goût du nomadisme pictural, cherchant inlassablement l’instant d’éternité d’un paysage : la Cathédrale de Chartres (1830) en est un exemple majeur comme le seront plus tard le Pont de Mantes (v. 1868-1870) ou le Beffroi de Douai (1871) [tous trois au musée du Louvre]. Pendant son second séjour au-delà des Alpes, en 1834 (Gênes, Pise, Volterra, Florence, Venise), il s’intéresse particulièrement à l’aspect sauvage de certaines régions (les deux toiles de Volterra, 1834, au Louvre), mais, sur le chemin du retour, les brouillards légers du lac de Côme éveillent pour la première fois chez lui le goût des horizons noyés de brume, auxquels son évolution ultérieure accordera tant d’importance.

De 1835 à 1850, ses paysages, composés dans la tradition de Poussin*, comme Homère et les bergers (Salon de 1845, musée de Saint-Lô), doivent beaucoup à la rigueur de ses études italiennes, qui influencent aussi la construction claire et précézannienne de certains paysages : Saint-André-en-Morvan (1842, Louvre), le Quai des Pâquis (1840-1845, Genève). La Suisse, où il fit de nombreux séjours, est la patrie de sa mère, et cet atavisme helvétique explique en partie la vérité tranquille reflétée par l’œuvre de Corot. À partir des années 1850, il est de plus en plus attiré par des régions où l’humidité de l’air, l’indécision de la lumière nimbent de poésie les paysages ; cette vision adoucie imprégnait déjà les études romaines exécutées au cours de son dernier voyage (1843) dans une Italie qui ne lui apportait plus rien. Il reprend avec cette sensibilité nouvelle des œuvres antérieures, pour les présenter à nouveau au public : ainsi le Souvenir de Riva du musée de Marseille. À l’influence bucolique de Chénier succède celle de Nerval. En effet, le romantisme*, qui ne l’a guère touché dans sa forme colorée et tourmentée, l’atteint alors sous sa forme élégiaque.

Le premier tableau significatif de cette période, Une matinée, la danse des nymphes (Salon de 1850, Louvre), sera suivi de nombreuses compositions du même esprit où les danseuses de l’Opéra, dont il est un spectateur attentif, semblent animer les clairières du Valois. Corot prend enfin conscience de l’importance de ses propres recherches ; il exposera, à partir du Salon libéral de 1849, certaines de ses études sur nature : Vue du Cotisée (1825, Louvre), le Port de La Rochelle (1852, Yale University). Son amitié avec Daubigny, rencontré en 1852 (v. Barbizon [École de]), un voyage en Hollande (1854) le confirment dans son choix de calmes paysages où quelque surface liquide réfléchit un coin de ciel : l’Église de Marissel (1866, Louvre). Son goût pour les études atmosphériques, pour le travail en plein air, pour les routes fuyant vers l’horizon prélude à l’impressionnisme* (Pissaro et Berthe Morisot furent ses élèves). Les amateurs s’empressent depuis qu’en 1855 l’empereur a acheté la Charrette, souvenir de Marcoussis, près Montlhéry (Louvre).