Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

coque (suite)

Après la Première Guerre mondiale, la vogue éphémère du cyclecar, conçu pour être le plus léger possible, amène certains constructeurs à choisir ce procédé de préférence au châssis-plate-forme. L’Ajax est équipé d’une structure à treillis tubulaire dont la hauteur est celle de la caisse à deux places sans portes. Les panneaux sont en aluminium. En 1936, l’ingénieur français Jean Albert Grégoire (né en 1899) réalise la première coque ouverte en alliage léger. Sur l’Amilcar-Hotchkiss de 1938, tous les éléments tels que longerons, traverse avant, ensemble tablier, réalisés en alpax coulé, sont assemblés par boulons, ce qui facilite l’échange d’un élément lorsque celui-ci est accidenté. La même formule préconisée pour le prototype Grégoire-Aluminium-Français de 1942, dessiné, construit et mis au point dans la clandestinité, pendant l’occupation, est adoptée sur la Hotchkiss-Grégoire en 1951 et sur la Grégoire-Sport, construite au Canada, en 1956.


La conception moderne de la monocoque

On doit à André Citroën* la première réalisation en série de la caisse autoporteuse tout acier, qui est présentée en 1934 d’après une étude faite en 1932 par l’ingénieur français Jean Édouard Andreau (1890-1953). Cette coque se présente comme formée de la réunion de deux panneaux latéraux, dessinant le profil en long du véhicule et comportant des longerons intégrés, des montants de baie et le battant du pavillon, auxquels étaient joints des traverses cloisonnées, massif du tablier et panneau arrière, et le plancher, muni d’une traverse arrière. L’année suivante, le toit en acier est intégré à l’ensemble.

Cette solution de la véritable monocoque est battue, un temps, en brèche par celle de la monopoutre, où l’on associe à un châssis, dont la rigidité est quelque peu affaiblie pour gagner sur le poids, une carrosserie métallique soudée qui vient le renforcer. En 1948, le problème est définitivement résolu avec la réalisation de la structure en ponton, qui donne à la monocoque sa forme définitive. Les panneaux latéraux de caisse étant continus, il est possible d’aboutir à une structure unique, à la fois symétrique et géométrique. À une plate-forme à membrures longitudinales et transversales, présentant un certain degré de rigidité torsionnelle, on ajoute deux caissons, l’un à l’avant et l’autre à l’arrière, caractérisés par des flancs de grande hauteur, qui abritent le moteur et la transmission. La liaison entre la plate-forme et les caissons est assurée par un habitacle qui sert, en même temps, à fermer la poutre. La structure en ponton est d’une très grande rigidité à la flexion et à la torsion. Elle répartit uniformément le taux de travail entre les différents éléments qui la composent et elle concentre les efforts les plus importants au-dessous de la ligne de la ceinture. On est conduit à alléger considérablement et sans risque toutes les superstructures, et l’on peut même concevoir la réalisation de carrosseries découvrables.

On a reproché à la monocoque son manque absolu de souplesse dans l’utilisation qu’on peut en faire. La forme, en effet, ne peut guère être altérée. Pour cette raison, certains constructeurs préfèrent réaliser un montage intermédiaire, consistant en une structure de base très rigide que l’on habille avec des panneaux de forme. Il ne semble pas que cette objection soit de nature à empêcher la généralisation de la coque autoporteuse pour la construction de série. On peut d’ailleurs prévoir, à côté du type standard, un second modèle à cadre à caisson rigide, susceptible d’être habillé par les carrossiers. Cette pratique est courante en Italie.

J. B.

➙ Carrosserie / Châssis / Sécurité / Suspension.

coqueluche

Maladie spécifique touchant l’appareil respiratoire et provoquant des quintes de toux caractéristiques.


Son nom vient du vieux mot français coqueluchon, sorte de capuchon avec lequel les malades atteints par cette affection se couvraient la tête.


Signes

La coqueluche, maladie infectieuse, épidémique, contagieuse, conférant une certaine immunité, est due au Coccobacille de Bordet et Gengou, appelé actuellement Hemophilus pertussis. Elle s’observe surtout lors de la première enfance et peut encore être grave, malgré les thérapeutiques modernes, chez les nourrissons.

Dans sa forme commune, qui survient chez de jeunes enfants non vaccinés, elle débute progressivement, après une incubation silencieuse d’environ une semaine, par un banal catarrhe. C’est pourquoi il faut s’inquiéter de la persistance et de la fréquence croissante de la toux, et cela d’autant plus qu’elle s’accompagne de cyanose, de vomissements et qu’elle est nocturne. La maladie doit être reconnue à ce stade ; la contagiosité étant alors maximale, il faut isoler l’enfant. Le diagnostic s’appuie sur la notion de contage et sur la mise en évidence du Bacille de Bordet et Gengou.

Au bout de huit à quinze jours apparaissent les quintes, caractéristiques de la période dite « d’état ». Sentant venir la crise, l’enfant s’arrête brusquement de jouer, et il suffit de l’entendre tousser pour affirmer le diagnostic. En effet, une série de secousses expiratoires de plus en plus rapprochées, de moins en moins bruyantes, suivies d’une apnée brève en expiration forcée, puis d’une inspiration profonde, sifflante, que l’on appelle classiquement chant du coq, se produit et est quasiment spécifique de la maladie. Elle se renouvelle d’ailleurs quatre à cinq fois au cours d’une crise, tandis que l’enfant cyanose (bleu) a les yeux injectés, la langue projetée entre les arcades dentaires. Elle se termine par le rejet de mucosités épaisses et collantes, avec souvent un vomissement alimentaire.

Trois à quatre semaines plus tard, le nombre et l’intensité des quintes diminuent, les reprises sont moins bruyantes et l’expectoration est plus facile.

La guérison est obtenue vers la cinquième ou sixième semaine. Elle est suivie d’une longue convalescence et souvent d’une toux persistante. Il faut toujours craindre la survenue d’une primo-infection tuberculeuse au décours de cette maladie et répéter pour cette raison les réactions tuberculiniques.