coqueluche (suite)
Formes cliniques et complications
Certains aspects méritent d’être individualisés. Il existe des formes mineures — dites « coqueluchettes » — sans reprises ni expectorations, souvent méconnues. À l’opposé, il est des formes graves, principalement chez les nourrissons : les vomissements, quasiment constants, sont source d’amaigrissement ; surtout il risque de se produire une quinte asphyxiante, prolongée, épuisante ou une quinte apnéique, avec arrêt respiratoire, véritable spasme de la glotte et du diaphragme.
En outre, des complications pulmonaires sont fréquentes. Ce sont soit des pneumocoqueluches en foyer ou alvéolaires, soit des broncho-pneumonies de surinfection. Les otites sont, elles aussi, fréquemment dues à une surinfection.
Les complications nerveuses sont rares, mais représentent la cause essentielle de la mortalité. L’encéphalite coquelucheuse réalise un tableau de grave atteinte du système nerveux central, avec convulsions et fièvre à 40 °C susceptibles de laisser d’importantes séquelles psychiques ou sensorielles.
Traitement
Il comporte l’administration modérée de sédatifs et d’antibiotiques en cas de surinfection ou même pour prévenir celle-ci chez l’enfant de moins de trois ans. Des moyens spéciaux sont mis en œuvre (oxygénothérapie, perfusions de corticoïdes) en cas de graves complications pulmonaires ou encéphalitiques.
Prévention
Elle consiste non seulement dans l’isolement des enfants malades ou suspects, mais dans la séroprophylaxie ou l’administration de gammaglobulines aux nourrissons ayant eu des contacts infectants. La vaccination s’adresse essentiellement aux petits enfants, chez qui son intérêt est indiscutable. Elle se fait en trois injections à un mois d’intervalle, avec un rappel un an plus tard. Elle est exempte d’incidents si l’on en respecte la contre-indication chez des enfants atteints de troubles nerveux.
Octave Gengou
Bactériologiste belge (1875-1957). Avec son compatriote Jules Bordet (v. syphilis), il a mis au point les réactions de fixation du complément (1901) et découvert le Coccobacille de la coqueluche (1906).
M. R.
J. Marie, G. Sée et E. Eliachar, la Coqueluche (Expansion scientifique française, 1954).