Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

coqueluche (suite)

Formes cliniques et complications

Certains aspects méritent d’être individualisés. Il existe des formes mineures — dites « coqueluchettes » — sans reprises ni expectorations, souvent méconnues. À l’opposé, il est des formes graves, principalement chez les nourrissons : les vomissements, quasiment constants, sont source d’amaigrissement ; surtout il risque de se produire une quinte asphyxiante, prolongée, épuisante ou une quinte apnéique, avec arrêt respiratoire, véritable spasme de la glotte et du diaphragme.

En outre, des complications pulmonaires sont fréquentes. Ce sont soit des pneumocoqueluches en foyer ou alvéolaires, soit des broncho-pneumonies de surinfection. Les otites sont, elles aussi, fréquemment dues à une surinfection.

Les complications nerveuses sont rares, mais représentent la cause essentielle de la mortalité. L’encéphalite coquelucheuse réalise un tableau de grave atteinte du système nerveux central, avec convulsions et fièvre à 40 °C susceptibles de laisser d’importantes séquelles psychiques ou sensorielles.


Traitement

Il comporte l’administration modérée de sédatifs et d’antibiotiques en cas de surinfection ou même pour prévenir celle-ci chez l’enfant de moins de trois ans. Des moyens spéciaux sont mis en œuvre (oxygénothérapie, perfusions de corticoïdes) en cas de graves complications pulmonaires ou encéphalitiques.


Prévention

Elle consiste non seulement dans l’isolement des enfants malades ou suspects, mais dans la séroprophylaxie ou l’administration de gammaglobulines aux nourrissons ayant eu des contacts infectants. La vaccination s’adresse essentiellement aux petits enfants, chez qui son intérêt est indiscutable. Elle se fait en trois injections à un mois d’intervalle, avec un rappel un an plus tard. Elle est exempte d’incidents si l’on en respecte la contre-indication chez des enfants atteints de troubles nerveux.

Octave Gengou

Bactériologiste belge (1875-1957). Avec son compatriote Jules Bordet (v. syphilis), il a mis au point les réactions de fixation du complément (1901) et découvert le Coccobacille de la coqueluche (1906).

M. R.

 J. Marie, G. Sée et E. Eliachar, la Coqueluche (Expansion scientifique française, 1954).

coquille

Production calcifiée du manteau, qui protège le corps de très nombreux Mollusques et celui des Brachiopodes.


De structure complexe, la coquille est revêtue extérieurement d’une couche résistante, le périostracum, alors que la couche interne, au contact du manteau, prend souvent un aspect porcelané ou consiste en nacre. La coquille est unique (Escargot), bivalve (Moule) ou elle est faite de plusieurs plaques (Chitons).


Monoplacophores

Les coquilles fossiles de cet ordre, coniques, ont un apex aigu incliné vers l’extrémité antérieure, et leur face interne montre six ou sept impressions musculaires. Celle de Neopilina, mince, ornée de stries d’accroissement, peut recouvrir tout l’animal.


Polyplacophores

Le dos des Polyplacophores est protégé par une série de huit plaques dures, ou cérames, disposées de l’avant à l’arrière et articulées entre elles. À l’exception de la première, toutes les plaques se prolongent vers l’avant par des lames suturales logées dans des replis du manteau, qui s’insinuent sous l’arrière des plaques qui les précèdent. La partie visible des plaques, ou tegmentum, revêtue de périostracum, montre des stries, des tubercules, et l’on y voit des aires différentes séparées par des carènes. Les plaques sont solidement fixées au manteau. Le tegmentum est en général pigmenté, mais dans son épaisseur sont creusés de longs canaux qui contiennent des prolongements papilleux du repli palléal dorsal, prolongements qui parviennent jusqu’à la surface du tegmentum où ils forment selon leur degré de différenciation des esthètes (organes sensibles rudimentaires) ou des yeux coquilliers bien développés.


Bivalves

Fondamentalement symétriques, les Bivalves* sont enclos dans une coquille toujours formée de deux valves, l’une droite, l’autre gauche, reliées à la face dorsale par un ligament élastique qui tend à les faire bâiller. La forme et l’ornementation des valves sont sujettes à de très nombreuses modifications. Si les espèces d’eau douce sont en général assez lisses — exception faite pour les Éthéries d’Afrique, dont le test est hérissé de longs prolongements plus ou moins tubuleux — et de teinte verdâtre ou brunâtre parfois agrémentée de longues lignes radiales bleu-vert, les espèces marines montrent beaucoup de diversité dans l’ornementation, car leur test, souvent coloré de teintes vives ou de tons très délicats, est parfois recouvert de fins dessins où domine la disposition en chevron.

L’asymétrie, fréquente chez les Bivalves fixés, se voit aussi dans plusieurs groupes. Un bon exemple est fourni par la Coquille Saint-Jacques ; elle est inéquivalve, la valve droite étant concave et la gauche plane, tandis qu’en revanche l’avant et l’arrière de chaque valve sont symétriques par rapport à un plan transversal. Dans la même famille des Pectens et des Chlamys (ou Pétoncles), des oreillettes égales ou inégales confèrent à la coquille une forme caractéristique. Dans plusieurs groupes, la coquille est recouverte en totalité ou en partie par le manteau. Elle est relativement très petite par rapport au corps dans le groupe des Tarets, très réduite aussi chez les Arrosoirs (Brechites). Chez ces derniers, les deux valves sont empâtées dans un volumineux tube calcaire produit par l’animal. La coquille des Bénitiers, par contre, peut atteindre un poids de 250 kg.


Gastropodes

L’extraordinaire variété des coquilles des Gastropodes connaît plusieurs origines, car elles résultent de l’enroulement d’une surface conique autour d’un axe, la columelle. Or, l’aspect d’un tel « hélicocône » dépend de plusieurs variables :
a) de la valeur de son angle au sommet ;
b) de sa section droite (circulaire, elliptique, anguleuse...) ;
c) du pas de l’hélice ;
d) du nombre de tours décrits ;
e) du sens de l’enroulement. Ce n’est pas tout ; en fait, l’hélicocône ne s’accroît pas toujours uniformément, et la surface, parfois lisse, s’orne souvent de cordons, de côtes, de tubercules, d’épines, de lamelles...