Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Confédération du Rhin (suite)

 P. A. Winkopp, Der rheinische Bund, eine Zeitschrift (Francfort, 1807-1813 ; 23 vol.). / K. H. L. Pölitz, Der Rheinbund, historisch und statistich dargestellt (Leipzig, 1811). / T. Bitterauf, Geschichte des Rheinbundes (Munich, 1905). / C. Schmidt, le Grand-Duché de Berg, 1806-1813 (Alcan, 1905). / Prince Napoléon et J. Hanoteau, Lettres personnelles des souverains à l’empereur Napoléon Ier, t. I (Plon, 1939). / M. Dunan, Napoléon et l’Allemagne, 1806-1810 (Plon, 1942). / E. R. Huber, Deutsche Verfassungsgeschichte seit 1789, t. I (Stuttgart, 1961) ; Dokumente zur deutschen Verfassungsgeschichte, t. I (Stuttgart, 1961). / J. Droz, Histoire de l’Allemagne, t. I : la Formation de l’unité allemande, 1789-1871 (Hatier, 1970).

confinement

État des espèces et individus qui vivent isolés par force dans un milieu qui a des limites et dont ils ne peuvent pas sortir.


Le confinement se distingue de l’endémisme, où l’isolement résulte seulement des possibilités limitées d’expansion territoriale des espèces.

Les organismes soumis à un confinement momentané s’adaptent à ces conditions défavorables en modifiant leur métabolisme. Si le confinement est prolongé et dure plusieurs générations, il y a adaptation de l’espèce à ces nouvelles conditions d’existence. Cette adaptation se traduit par une réduction de croissance (nanisme), des réactions nouvelles à l’accroissement de concentration du milieu en déchets du métabolisme, une dérive génétique plus accusée. Si le milieu devient trop impropre à la vie de certaines espèces, il y a disparition de celles-ci par épuisement, par hétéro-intoxication ou par auto-intoxication.


Le confinement géographique

Dans de nombreuses îles comme dans d’innombrables collections d’eaux stagnantes, certaines espèces aux possibilités limitées de déplacement ne peuvent que se développer à l’intérieur d’un périmètre déterminé de sol ou d’eau. Elles évoluent alors en « circuit fermé » et s’adaptent progressivement aux conditions régnantes du milieu. Dans de très nombreux cas, le confinement géographique se traduit par une sélection adaptative, en l’absence de la concurrence d’espèces « étrangères ». C’est ainsi que de nombreux Marsupiaux sont confinés en Australie après avoir colonisé tous les continents. Le confinement géographique peut être beaucoup plus marqué pour certaines espèces que pour d’autres : dans le lac Baïkal sont confinées de nombreuses espèces qu’on ne retrouve pas ailleurs, notamment plus de 240 espèces de Crustacés amphipodes de la famille des Gammares. Il en est de même dans de nombreux lacs anciens, tels le Tanganyika, l’Ohrid... Aux îles Kerguelen vivent également des espèces confinées.


Le confinement écologique

Des espèces se trouvent confinées dans certains milieux par suite de leurs exigences de comportement. Le cas le plus typique est celui des Poissons bathypélagiques, qui ne peuvent coloniser que certaines profondeurs océaniques. Malgré leurs possibilités de déplacement, leur comportement les oblige à se limiter à une strate déterminée. Il en est de même de certains organismes de haute montagne qui ne supportent pas de descendre à des altitudes moins élevées. Au cours des périodes froides du Quaternaire, confinement écologique et confinement géographique ont souvent été confondus pour des espèces réfugiées et en même temps isolées : les couvertures neigeuses et glacées ont sélectionné les espèces qui, maintenant, ne subsistent qu’aux hautes altitudes. Le phénomène est de nature identique pour les habitants des grottes, tout au moins les animaux aériens, qui, adaptés à ce type de milieu, ne peuvent en sortir (v. cavernicole). Le confinement provoque chez ces espèces un endémisme important. En revanche, bon nombre de formes aquatiques colonisent erratiquement les grottes et plus habituellement les nappes phréatiques, les fissures, les écoulements sous-fluviaux, etc.

Le confinement écologique suscite la présence curieuse de certaines espèces aux exigences particulières en des sites où un microclimat particulier et très localisé permet à ces espèces de se maintenir contre toute attente. On connaît ainsi un Lichen tropical, Strigula elegans, qui pousse sur les feuilles des Buis arborescents des bords du Léman, où des conditions de climat relativement chaud et humide se sont perpétuées depuis des temps plus propices à ce type de colonisation. Une autre sorte de confinement écologique est celle qui répartit la faune et la flore dans des limites étroites à l’intérieur de la zone intertidale (v. rivage).


La réaction biologique au confinement

Plusieurs espèces s’adaptent au confinement par limitation d’une fonction vitale. Les jardins japonais sont l’exemple le plus connu de résultat artificiel d’un tel confinement par limitation de l’espace vital. De même, chez les animaux, le confinement peut être recherché par les éleveurs pour modifier le taux de natalité en agissant sur le cycle de reproduction. La lumière joue ainsi un rôle sur le nombre de gestations des Brebis et la teneur en gaz carbonique sur la ponte des Poules.

Dans de nombreux cas, le confinement provoque une forme de nanisme, chez les Poissons comme chez les Mammifères, notamment dans les petites îles.

Confinement écologique et adaptation biologique s’associent pour donner à certaines masses d’eau leurs caractéristiques. C’est le cas des mares temporaires, notamment en zone aride, où l’évaporation provoque une salure progressive du milieu, néfaste à de nombreuses espèces et profitable à d’autres. Le cas de la Cyanophycée Spirulina platensis dans les mares du Kanem est connu. Elle vit dans des eaux carbonatées jusqu’à 175 g par litre (de carbonates de soude) et s’y développe au point de former une « soupe » exploitable.

Dans le Sud libyen, un tel confinement a été observé pour un Crustacé, Artemia salina, qui est également exploité par les populations locales.

B. D.

 H. Friedel, les Conquêtes de la vie (Le Livre de poche, 1967). / G. Lemée, Précis de biogéographie (Masson, 1967).